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Avec Najabox, elles redonnent le sourire aux personnes âgées isolées

Na&Ja
Carla Mauren et Rebecca Laub, cofondatrice de Na&Ja

La solitude des personnes âgées est un sujet revenu au cœur de l’actualité avec la crise sanitaire. Plus fragiles, les seniors ont plus que jamais été isolés de leur famille et ont vu leur vie sociale réduite à néant, d’une manière encore plus drastique que le reste de la population. À cela s’ajoute que les rythmes de vie chargés, l’éloignement géographique, les écarts générationnels sont, depuis des décennies, autant d’obstacles à des interactions familiales pourtant indispensables au bien-être des personnes du troisième et du quatrième âge.

 

Carla Mauren (26 ans) et Rebecca Laub (25 ans), diplômées de la LSE (London School of Economics) et de USC (University of Southern California) ont créé la startup Na&Ja pour retisser des liens intergénérationnels. Leur box, imaginée pour ce public spécifique, offre des plaisirs simples autant que des occasions de discussions et d’échanges, pour rapprocher les familles et redynamiser les relations entre ses membres.

Rebecca Laub, cofondatrice de Na&Ja, revient pour Forbes sur la genèse de cette startup qui a déjà le vent en poupe.

 

Vincent Daffourd : Quel a été, en quelques mots, votre parcours ?

Rebecca Laub : Nous vivons toutes les deux à Paris et avons chacune une expérience professionnelle dans le monde du conseil. Carla a travaillé chez OnePoint pendant plus de deux ans en stratégie digitale tandis que j’ai passé trois ans chez Accenture en stratégie technologique.
Nous avons décidé de mettre à profit nos compétences professionnelles et notre complicité, forte d’une amitié de plus de 20 ans, pour créer ensemble Na&Ja.

 

D’où vous est venue l’envie d’entreprendre en pleine période de crise sanitaire ?

Depuis notre plus jeune âge, nous rêvions de travailler ensemble et de fonder notre propre entreprise pour devenir toutes les deux de vraies #girlboss. La création de Na&Ja est apparue comme une évidence pendant le premier confinement en 2020, car nous avons été particulièrement touchées par la manière dont la pandémie a affecté nos seniors.
Ma grand-mère était à Londres, les grands-parents de Carla se trouvaient à Bruxelles et nous, nous étions toutes les deux à Paris. C’est en constatant les effets néfastes de l’isolement sur la santé de nos grands-parents que nous avons décidé de nous pencher sur le sujet. Nous avons réalisé que la solitude vécue par nos grands-parents n’était pas seulement une conséquence de la crise, mais une problématique existante depuis des années, exacerbée et rendue plus visible par la période difficile que nous traversions. Nous avons reçu tellement d’amour de leur part que nous avons à cœur de faire notre possible pour, à notre tour, leur envoyer de l’affection et du soutien.
Cet épisode nous a permis de prendre conscience que nos aînés avaient besoin de nous et qu’il fallait à tout prix leur montrer que nous étions là pour eux.

 

Racontez-nous comment est née Na&Ja ?

Dans le contexte difficile du confinement, nos grands-parents, comme une grande partie des seniors, se sont retrouvés isolés, loin de leur famille. Face à cette situation et forcées de constater que leur santé mentale et physique se dégradait rapidement, nous avons décidé de leur adresser par la Poste un colis par semaine afin de les maintenir occupés et captivés par un projet quotidien, mais surtout pour qu’ils gardent le moral et le lien avec nos familles. Malgré la distance, cette initiative nous a rapprochés plus que jamais de nos grands-parents : Nana, Mamilou et Papilou. Nous nous appelions régulièrement pour parler du contenu des boîtes et ils n’hésitaient pas à nous faire parvenir leurs réalisations lorsqu’ils en avaient l’occasion.
Au fil des échanges et des envois de paquets, une nouvelle dynamique s’est installée entre nous et nos grands-mères. Des rituels sont nés et le lien s’est renforcé. Ce sont ces événements qui nous ont poussées à développer le projet Na&Ja afin de permettre à un plus grand nombre de familles de créer leurs propres rituels, d’inclure leurs aînés dans leur quotidien et de leur donner le sourire.

 

Quels sont vos challenges avec Na&ja ?

Le plus gros challenge est de répondre aux besoins de tous les profils de seniors. La règle d’or que nous tenons à respecter avec Na&Ja est de n’exclure personne. Nous travaillons donc aujourd’hui pour que nos offres et produits soient adaptés à tout type de seniors, de ceux qui sont autonomes et indépendants à ceux qui le sont moins et qui sont fragilisés par l’âge.

 

À ce jour, quelle est votre plus belle réussite ?

Nous sommes fières d’avoir distribué plus de 2 500 sourires avec nos box cadeaux et d’avoir eu la chance de collaborer avec un des leaders de la protection sociale en France, Malakoff Humanis, seulement quatre mois après la création de notre concept. En effet, nous avons cocréé une box avec l’association « Avec Nos Proches » qui a pour mission de rompre l’isolement des aidants et de sensibiliser à la problématique des aidants et des aidés. Celle-ci a été envoyée à près de 2 000 bénéficiaires Malakoff Humanis qui ont été extrêmement touchés par ce geste. Nous souhaitons à ce jour continuer à travailler avec Malakoff Humanis et avec nos proches afin d’enrichir le lien entre les aidants et les aidés et leur apporter du soutien.

 

 

Les projets d’avenir de Na&Ja sont résolument ambitieux, et c’est tant mieux ! Dans les prochains moins, les deux entrepreneuses comptent développer et faire croître leur positionnement en B2B. Elles affichent leur volonté de travailler avec plus de groupes d’assurance et de prévoyance pour répondre aux besoins de leurs adhérents retraités. Actuellement, elles mettent en place une offre spécifique pour les EHPADs et les résidences seniors afin d’améliorer la qualité de vie de leurs pensionnaires ou locataires. Renforcer le lien social et accompagner les personnes âgées dans le mieux vieillir : telle est la raison d’être de Na&Ja.

 

<<< À lire également : Covid-19 : comment les personnes handicapées vivent-elles la pandémie ? >>>

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