ArtMajeur est une plate-forme de vente d’art en ligne. Fondé par deux montpelliérains. Elle revendique 1 000 œuvres d’art vendues par mois et une communauté de 400 000 utilisateurs, artistes ou acheteurs.
« Au départ, les gens rigolaient sur le fait de vendre ou acheter de l’art en ligne. » Au départ, c’était en 2000. À l’époque, Samuel Charmetant est encore étudiant à Montpellier, en informatique. Avec Yann Sarazin, rencontré sur les bancs de la fac, ils créent des sites Internet pour leurs amis artistes. « Nous leur faisions des back office qui permettaient de charger les œuvres en ligne », raconte Samuel, regard azur et carrure de rugbyman. En 2000, il est encore difficile pour un néophyte de réaliser son propre site, et les œuvres sont trop lourdes pour Internet et les deux étudiants doivent acheter des serveurs pour supporter leurs poids.
Depuis, ce bricolage est devenu la première market place française entièrement dédiée aux œuvres d’art. Disponible en 12 langues et utilisé dans 193 pays, ArtMajeur regroupe une communauté de 115 000 artistes et 294 000 collectionneurs pour un marché de plus de 9 millions d’euros. « En 2012, nous avons commencé à voir se monter des galeries en ligne », raconte Samuel Charmetant. Les deux amis recrutent alors un directeur artistique, Nicolas Sarazin, pour améliorer l’expérience.
Collection virtuelle et achat en ligne
Pour les amateurs d’art, le site, qui se présente comme une immense galerie dans laquelle les œuvres sont classées, donne la possibilité de faire des collections virtuelles, d’acheter des reproductions ou les œuvres originales. « Nous permettons la mise en relation entre artiste et acheteur, mais nous n’intervenons pas dans la transaction. » Samuel Charmetant donne toutefois des conseils sur la meilleure façon d’envoyer un tableau ou une sculpture. « Pas par La Poste, surtout pour l’étranger car il n’y a pas de suivi », précise-t-il. Mais entre la photo d’une œuvre publiée sur Internet, et l’original, il peut y avoir de mauvaises surprises. « Le droit européen permet de renvoyer l’œuvre sous 14 jours si celle-ci ne convient pas. » Samuel Charmetant l’affirme, cela n’arrive que rarement, « 1% des achats environ », et au moindre problème, ArtMajeur intervient.
Pour les artistes, l’idée est d’abord de présenter son univers au public. « Certains artistes ne veulent pas vendre, mais ils aiment avoir des commentaires, savoir que leurs productions sont vues », a constaté le fondateur d’ArtMajeur. « D’autres au contraire sont décomplexé par le site. Ils n’osaient pas vendre en galerie, mais sur Internet, oui. » Chaque jour, entre 800 et 1200 œuvres sont téléchargées sur le site et c’est pourquoi l’équipe d’Art Majeur conseille à ses utilisateurs d’égrainer les publications afin de laisser le temps à chacune de leur pièce d’être visible sur la page d’accueil. Avec autant de téléchargements, difficile d’éviter les spams. « C’est un véritable problème », confesse le Montpelliérain qui parvient à s’y attaquer en quelques minutes seulement grâce à un réseau très développé d’amateurs d’art en ligne.
Pas de faussaire
L’entreprise ne prend pas de commission sur les vente d’œuvres. Pour se rémunérer, ArtMajeur a fait le pari de l’abonnement de 49 euros par an pour créer une galerie en ligne où y présenter ses œuvres. Des œuvres protégées contre le vol grâce à une technologie de film invisible, et même contre les faussaires. Une personne tentée par la reproduction d’une pièce ne pourra la vendre sans être poursuivi, les œuvres étant numérotées et certifiées, permettant d’inscrire dans le marbre l’antériorité de l’idée et de sa réalisation.
L’arrivée du directeur artistique a permis à la plate-forme de passer un cap : si tous les artistes peuvent être publiés sur ArtMajeur, ils sont désormais sélectionnés sur les publications sur les réseaux sociaux, et désormais dans le magazine dont l’objectif est de « sortir les artistes du web ». La boucle est bouclée.
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