5200 : c’est le nombre d’adhérents de l’Association Progrès du Management (APM) réunis les 19 et 20 septembre dernier en convention à Annecy. En 1987, lors de la première édition, ils étaient 170. Une progression qui illustre l’attractivité d’un réseau caractérisé par des valeurs d’humilité, de confiance et de respect.
Dressé pour l’occasion sur le stade du Côteau, un immense chapiteau accueille plusieurs milliers de chefs d’entreprise venus de toute la France et même au-delà. La convention de l’APM peut débuter.
“Le progrès de l’entreprise par le progrès du dirigeant”
Créée en 1987 par Pierre Bellon, l’emblématique fondateur de la Sodexo, l’APM s’est donnée pour devise “Le progrès de l’entreprise par le progrès du dirigeant”. Voilà pourquoi ses 9000 adhérents répartis en 380 clubs dans le monde accueillent chaque mois un des 400 “experts” (qu’il soit scientifique, philosophe, psychologue, artiste, géopoliticien, entrepreneur, sociologue, anthropologue, politique…) pour élargir leur vision des choses. Et tous les deux ans, l’association organise une rencontre extraordinaire qui unit tous ceux qui font l’APM : adhérents, experts, animateurs et permanents de l’association. Après Bordeaux en 2017 qui nous invitaient à entrevoir “les visages du futur” et à dessiner le monde de demain, c’est Annecy qui organise cet événement très attendu autour d’une thématique très actuelle : “Déconnecter. Connecter… Vivre”.
“Eteignez tout et le monde s’allume”
Comment renouer avec nous-mêmes et avec les autres à l’ère du numérique ? La plénière d’ouverture fut marquée par l’intervention remarquée de Sylvain Tesson. “Internet est la mise sous tension de l’ensemble de l’Humanité”. L’écrivain et aventurier insiste sur le fait que cette révolution que nous vivons va à l’encontre de tous les principes qui structuraient jusque là notre civilisation. Le “monde d’hier”, pour reprendre des mots de Stephan Zweig, reposait sur l’importance du langage, la légitimité conférée par l’autorité (qu’elle soit intellectuelle ou morale) et par la dissimulation des désirs, ou tout du moins la discrétion dans son expression. A l’opposé, le monde d’aujourd’hui accorde la primauté absolue aux chiffres, au quantifiable. Les hiérarchies sont balayées pour laisser place à un aplatissement égalitariste. Toute parole en vaut une autre. La discrétion d’hier a également disparu ; les limites entre public et privé ont disparu. Tout le monde s’exprime et se jalouse dans un brouhaha généralisé. Et de conclure en citant Rimbaud : “Eteignez tout et le monde s’allume”. Il faut revenir au réel et renouer avec ce monde que nous avons en partage.
“Rendre le monde un peu moins imparfait”
Après la plénière, les adhérents se dispersent dans la ville et alentours, au bord du lac, dans la forêt ou dans la montagne. Différents “univers” dans lesquels des experts et les adhérents se retrouvent pour deux demi-journées d’ateliers au cours desquelles ils entendent précisément se (re) connecter à l’essentiel. Ces moments riches en acquisitions de connaissances, en partage d’expériences et en confrontation de points de vue génèrent une dynamique propice au développement de compétences essentielles pour qui entend aujourd’hui conduire une organisation, faire face à la complexité et “rendre le monde un peu moins imparfait”, selon les mots de Stanislas Desjonquère, président de l’APM. L’association peut ainsi revendiquer fièrement sa raison d’être : “inspirer les entrepreneurs pour créer des richesses et contribuer à bâtir un monde plus humain”.
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