À l’occasion du sommet dédié à la Philanthropie et au Mécénat proposé par Forbes France le 20 avril dernier, la rédaction en a profité pour s’entretenir avec Alina Baimen, cofondatrice et CEO du réseau philantropique Edheroes. Elle nous explique pourquoi l’éducation est cruciale pour rendre le monde meilleur.
D’où venez-vous et comment en êtes-vous arrivée à créer Edheroes ?
Je suis née au Kazakhstan et j’ai fait mes études dans une école britannique puis à Singapour pour obtenir mon baccalauréat international. J’ai ensuite validé un bachelor scientifique en physique et en Histoire de l’Art à l’université de Toronto. Pendant mes études, j’ai aussi participé à plusieurs missions humanitaires en Asie du Sud-Est et j’ai présenté un projet éducatif en Inde.
Je n’ai pas spécialement trouvé mes premiers pas dans le monde du travail satisfaisants. Très vite, j’ai donc assisté à plusieurs événements internationaux autour de projets pédagogiques et j’y ai rencontré toutes les personnes qui m’ont rejointe dans l’aventure Edheroes quelques années plus tard. Partageant tous la même vision, nous avons tout d’abord rédigé un manifeste avec notre membre du conseil consultatif.
Le projet Edheroes est né il y a un an et demi dans le but de donner l’opportunité à des projets pédagogiques à travers le monde d’accélérer rapidement. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie et j’ai constaté à quel point la globalisation permettait de nous connecter au-delà des frontières et de partager des idées et des valeurs communes.
Quel impact a eu la crise sanitaire sur votre activité ?
Nous avons justement lancé Edheroes à cause de la crise COVID et le but initial était de répondre aux besoins des familles et des parents qui ne savaient pas comment s’y prendre avec l’éducation de leurs enfants. C’était le chaos complet et nous avons très vite collaboré avec les familles.
D’un côté, la crise COVID a été une formidable opportunité de prouver qu’il est possible d’enseigner à distance. De l’autre, l’éducation en physique reste une part importante de la sociabilisation de l’enfant. L’apprentissage en dehors du cercle familial est aussi vital à son développement. Il faut donc faire la synthèse des deux pour trouver le meilleur équilibre.
Qu’offrez-vous de plus que les programmes humanitaires existants ?
Ces programmes humanitaires prennent du temps à naître et nous voulions éviter tout frein bureaucratique. Concrètement, nous visons la création d’entités dans de nombreux pays pour que le partage de savoir et de valeurs de notre communauté bénéficie au plus grand nombre. Nous croyons beaucoup au concept de glocalisation qui peut rendre l’accès à l’éducation plus simple en s’adaptant aux spécificités et besoins de chaque région.
Cela ne veut pas dire que nous débarquons dans un pays en pointant du doigt les lacunes ou les problèmes du système en place. Nous sommes présents dans 135 pays à ce jour et cela passe aussi par des partenariats avec des organisations existantes que nous transformons en hub (une sorte de franchise rattachée à Edheroes).
Nous nous rapprochons des acteurs locaux du monde de l’éducation pour les soutenir dans leurs projets. Ils font donc le même job que d’habitude mais avec plus de ressources. De la même manière, nous ne nous contentons pas de simplement donner l’argent. Nous identifions d’abord les personnes du pays qui sont les plus passionnées par l’éducation et nous les soutenons par divers moyens.
Nous voulons vraiment innover dans le système philanthropique traditionnel ; que l’on perçoit d’ailleurs comme dépassé et trop bureaucratique. Edheroes garantit davantage de transparence sur la répartition des dons : nous sommes simplement des facilitateurs et l’argent ne passe par nous, il va directement dans les poches des personnes qui nous représentent.
Votre activité est-elle liée au quatrième objectif de développement durable des Nations Unies ?
Nous sommes entièrement alignés avec le 4ᵉ ODD des Nations Unies. Il est d’ailleurs possible de constater que l’éducation est liée à tous les autres objectifs. Ce n’est pas le plus important mais c’est à notre sens le meilleur outil systémique pour régler de nombreux problèmes dans le monde. L’éducation est la clé pour répondre aux grand défis humanitaires de demain.
Quel est votre rêve avec ce projet ?
Je rêve de réussir à déployer un hub dans tous les pays du monde grâce à un réseau de passionnés par l’éducation qui se connaissent entre eux et qui s’aident au moindre problème. En somme, mon ambition reste de tisser un réseau global d’experts pédagogiques qui œuvrent pour un monde meilleur.
Dès lors, notre priorité est d’obtenir plus de couverture pour mieux se faire connaître à travers le monde. Et cela reste plutôt simple, étant donné la connectivité du monde actuel. Mais le monde digital seul peut être froid et distant et l’importance de la dimension humaine ne doit pas être oubliée. Les bonnes idées ne viennent pas de nulle part et naissent bien des échanges entre humains.
C’est d’ailleurs pour cela que nous souhaitons ouvrir un nouveau hub en France prochainement et identifier les communautés passionnées par l’éducation qui souhaiteraient rejoindre notre mouvement.
Si vous souhaitez devenir Edhero, cliquez ici.
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