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Aircall, Le 22 À Asnières 2.0

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L’ère des systèmes de téléphonie traditionnelle est belle est bien révolue. Le temps de la téléphonie IP peut commencer. En proposant un outil simple à mettre en place et adapté aux besoins des entreprises, Aircall a su tracer sa route et s’assurer un succès démontrant que la bonne coordination entre les équipes techniques et commerciales permet de tirer son épingle du jeu.

D’un système téléphonique obsolète à un logiciel écosystémique

Toute entreprise emménageant au sein de nouveaux locaux connaît les difficultés d’y installer le téléphone. Planifier en amont l’installation, attendre la venue d’un spécialiste, mettre en place les différentes lignes pour un prix souvent exagéré avec comme seul résultat un système lourd et inadaptable aux évolutions digitales sont autant d’obstacles à surpasser. Souhaitant éradiquer ces difficultés de marché, Olivier Pailhes, Jonathan Anguelov, Xavier Durand et Pierre-Baptiste Béchu ont lancé, en 2014 le projet Aircall.

Aircall propose une solution de téléphonie dans le cloud, un logiciel qui connecte la voix aux outils métiers et aide les entreprises du monde entier à gérer les millions d’appels avec leurs clients, leurs partenaires, et à faciliter leurs ventes chaque jour. Exit les pertes d’appels, de messages et d’informations, Aircall propose de nombreuses fonctionnalités permettant par exemple de répartir les appels entre collaborateurs, de gérer plusieurs numéros depuis une plateforme unique ou encore de superviser des appels en temps réel pour améliorer la performance des équipes. La start-up supprime les barrières internationales en mettant à disposition des numéros de téléphone locaux dans plus de 50 pays différents.

La pépite française simplifie les échanges téléphoniques pour permettre aux micro-entreprises, PME et ETI de gagner en productivité. S’inspirant des plateformes de collaborations, la start-up fournit un accès à l’ensemble des numéros de l’entreprise par le biais d’une application permettant d’appeler des clients sans contrainte géographique. Aircall se substitue aux opérateurs téléphoniques traditionnelles en réduisant la téléphonie d’une entreprise à une application sur un ordinateur ou un smartphone. La solution « plug & play » s’intègre à l’ensemble des flux opérationnels et des outils d’une entreprise en synchronisant par exemple les outils de suivi des candidatures (« ATS »), de gestion clients (« CRM »), les centres d’assistance (« helpdesk »), les services après-vente, et bien d’autres. Petit à petit, Aircall crée un écosystème d’intégrateurs de logiciel qui se connectent via leur API, telle une place de marché.

Une success-story fondée sur l’hypercroissance et des investisseurs fidèles

En 2015, dotée d’une ambition américaine, nos quatre jeunes français décident d’envoyer leur candidature auprès d’incubateurs de la côte ouest. Le déclic se crée avec l’intégration pour quatre mois de la start-up au sein de l’incubateur « 500 Startups ». Aircall joue désormais dans la cour des grands et installe son premier bureau dans la baie de San Francisco. Quelques semaines après être arrivée, la startup présente son projet au startups battlefield organisé par TechCrunch devant plus de 3 000 personnes et encore plusieurs milliers online. « Même si nous n’avons pas gagné, nous avons été vu par le monde entier » déclare Jonathan.

De retour en France, nos quatre mousquetaires s’installent à Paris et débutent un tour de financement auprès d’investisseurs tels que Balderton Capital et FundersClub pour un montant de 2,7 millions d’euros. La machine est alors lancée. Plus rien ne peut les arrêter.

En six mois, l’entreprise multiplie par trois ses effectifs et voit son chiffre d’affaires s’envoler de plusieurs millions d’euros notamment aux Etats-Unis. Parallèlement et, pour des raisons pratiques, ils déménagent leurs bureaux américains de San Francisco pour New York. « A l’époque, l’équipe américaine était uniquement composée de vendeurs et le produit toujours développé en Europe ». En juillet 2016, Aircall réitère et lève 8 millions d’euros en Série A auprès des investisseurs historiques. L’équipe new-yorkaise passe alors de 4 à 30 en quelques mois. Les Etats-Unis sont un peu une obsession pour Jonathan car « quand on réussi sur le marché américain, on sait qu’on peut réussir dans le monde entier ».

Malgré le foisonnement de fournisseurs européens et américains d’infrastructures de téléphonie professionnelle, la jeune entreprise française tire son épingle du jeu. En mai 2018, elle annonce un nouveau tour de financement de 25 millions d’euros menée par Draper Esprit. Portant le financement total de la société à 35 millions d’euros. Ces capitaux vont permettre de doubler les effectifs et de développer de nouvelles fonctionnalités en intégrant notamment une intelligence artificielle capable d’analyser en profondeur le contenu des appels et de les transcrire textuellement afin d’apporter davantage de valeur aux clients. La société compte alors plus de 3 000 entreprises clientes tels que Uber et BlaBlaCar répartis dans plus de 50 pays.

Réaliser une « série C » en pleine crise du Covid 19

« On arrive fin 2019 avec de superbes chiffres, nous sommes en mesure de générer pour chaque dollar dépensé un dollar de chiffre d’affaires récurrent sur plusieurs années » confie Jonathan. La société commence 2020 sur les chapeaux de roue en ajoutant plusieurs millions de chiffre d’affaires chaque mois. Lorsque mars arriva… et la crise sanitaire mondiale qui va avec.

Alors en plein processus de levée de fonds, les fondateurs assistent impuissant au retrait de certains investisseurs affolés par les effets de crise sur la rentabilité de leur portefeuille. Si certains s’en vont, d’autres restent et croient dur comme fer en cette opportunité et en la résilience de l’entreprise. La suite va leur donner raison.  L’effet Covid se fait immédiatement sentir sur les clients hésitants. « Malgré la panique, ce revirement de situation a fini par débloquer des opportunités commerciales en quelques heures » indique Jonathan. Durant cette période de confinement, Aircall a d’ailleurs mis en place des plateformes solidaires d’appels soutenues par l’état comme la France ou la Belgique pour aider les personnes isolées durant le confinement en leur proposant de faire leurs courses, d’échanger par téléphone…). Agilité et solidarité.

Finalement, le 27 mai 2020, l’équipe d’Aircall annonce officiellement une série C de 60,2 millions d’euros auprès du fonds DTCP, avec la participation de nouveaux investisseurs tels que Adam Street, et tous les investisseurs historiques, notamment eFounders, Draper Esprit, Balderton et NextWorld.  La société va pouvoir passer à un nouveau cap : l’accélération de la vente indirecte de sa solution par des partenaires intégrateurs notamment et s’attaquer à l’Asie-Pacifique. La suite pour cette révélation du Tech120 ? Une IPO sur le Nasdaq n’est pas à exclure…

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