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Une start-up industrielle sur deux à court de trésorerie dans 6 mois selon une étude de Start Industrie 

Un récent baromètre de Start Industrie, l’organisation représentative des start-up et scale-ups industrielles françaises, alerte sur un problème financier pour les start-up du secteur industriel à venir cette année : près de 50% des start-up industrielles risquent de manquer de trésorerie d’ici six mois.

Start Industrie, l’organisation représentative des start-up et scale-ups industrielles françaises, a publié le 4 novembre ses chiffres pour l’année 2024 dans son baromètre sur l’état financier des start-up du secteur industriel : 60% des start-up industrielles déclarent rencontrer des difficultés pour lever des fonds, et près d’une start-up industrielle sur deux n’aura plus assez de trésorerie dans 6 mois. Ce manque est lié à un manque d’attractivité pour les investisseurs. En effet, contrairement à des secteurs plus rentables à court terme, l’industrie exige des investissements sur le long terme, ce qui décourage souvent les investisseurs à la recherche de retours rapides. 

Les start-up industrielles, jeunes entreprises innovantes œuvrant dans la création de productions industrielles, représentent aujourd’hui 12% du total des start-up en France. Leur rôle dans la réindustrialisation des territoires est crucial, avec 62% de ces entreprises implantées hors de l’Île-de-France. 

Les financements publics comme soutien indispensable

Face à ce problème, l’étude de Start Industrie,  montre que la majorité des start-up industrielles ont recours principalement aux financements publics contre seulement 27 % qui ont fait appel à des investisseurs privés (business angels ou capital-risque). Les entrepreneurs industriels appellent donc à un renforcement du soutien public. Selon le baromètre, 69% des acteurs du secteur jugent nécessaire que l’État accentue son soutien financier pour accompagner ces entreprises dans leur développement. 

Ainsi, l’étude défend une position claire : un soutien public continu est essentiel, notamment pour accompagner la décarbonisation et renforcer la compétitivité industrielle. L’association plaide également pour la pérennisation de dispositifs fiscaux comme le Crédit d’impôt recherche (CIR) et le statut de Jeune entreprise innovante (JEI), qui permettent d’alléger les charges fiscales des jeunes entreprises et de favoriser leur croissance. Start Industrie propose également des réformes fiscales, comme l’extension de crédits de TVA, ainsi que des investissements dans des infrastructures adaptées, tels que  des terrains excédentaires ou des achats publics innovants. 

Mécontentement face aux politiques publiques et au budget Barnier

Le soutien de l’État, bien que nécessaire, n’est cependant pas une garantie pour les entrepreneurs industriels, qui se montrent de plus en plus méfiants vis-à-vis des politiques publiques. En particulier, 45% d’entre eux se disent pessimistes quant à la direction prise par la politique industrielle française. Un constat alarmant selon l’étude dans un contexte politique marqué par une certaine instabilité.

Les débats autour du budget 2024 exacerbent cette inquiétude. Le gouvernement a récemment annoncé plusieurs ajustements dans sa politique de soutien aux start-up. Parmi les principales mesures du nouveau budget, le non-renouvellement du Crédit d’impôt innovation, la suppression de l’exonération des charges patronales pour les jeunes entreprises innovantes, ainsi que le report des crédits destinés aux start-up dans le cadre du projet France 2030. En tout, 2 milliards d’euros d’aides sont suspendus pour l’année prochaine, un coup dur pour les start-up qui espéraient un soutien pour surmonter leurs difficultés de financement.

L’étude révèle néanmoins que malgré des conditions difficiles, les entrepreneurs restent relativement confiants pour l’avenir de leurs propres entreprises, avec 69 % d’entre eux optimistes sur les 12 prochains mois. Mais ce sentiment contraste avec une perception largement négative du climat politique et économique français. Alors que la réindustrialisation du pays fait l’objet d’un consensus, l’urgent besoin de soutien public pour renforcer la compétitivité des start-up industrielles se fait de plus en plus pressant.

 


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