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Comment Kabuto mise sur Thierry Henry (mais pas seulement) pour se relancer

Thierry Henry, avec la valise Kabuto édition limitée « TH ».

La marque de bagages haut de gamme française a fait rentrer des investisseurs au nom ronflant et lancé de nouvelles innovations pour reprendre sa dynamique, entamée par la crise covid – mais pas que. 

« Dare to expand », oser s’étendre, c’est le slogan qui accompagne la campagne de communication, lancée cet été, par la marque de bagages française Kabuto. Dans un spot diffusé en ligne, on voit un certain Thierry Henry, ancienne star des Bleus et sélectionneur de l’équipe de France olympique, médaillée d’argent à Paris cet été, vagabonder en ville, une Kabuto à la main. Il se trouve que l’ancienne gloire d’Arsenal est désormais actionnaire de la marque. Tout comme l’espoir du foot Xavi Simons, l’ancienne star espagnole Cesc Fabregas, et… l’acteur Ed Westwick, connu sous le nom de Chuck Bass dans la série Gossip Girl. Ces quatre hommes se partagent désormais 25% des actions de la marque. 

Ils se partagent également le même agent. C’est ce dernier qui a contacté Jérôme Tricault, CEO et co-fondateur de Kabuto, comme il l’a expliqué à Forbes : Thierry Henry cherchait il y a quelques temps, à investir dans une entreprise à l’image haut de gamme. Le deal, « win-win », selon M. Tricault, permet à Henry – et ses trois acolytes -, de, donc, rentrer au capital de Kabuto. En échange, la marque française peut utiliser l’image de ces célébrités pour promouvoir sa griffe aux quatre coins du monde. Le deal est signé en juillet 2024. 

La première valise extensible

Avec ces noms ronflants, Kabuto essaye de trouver un second souffle. Lancée en 2019, ses deux co fondateurs,  Jérôme Tricault et Louis Develay, ont commercialisé la première valise qui se déplie. En un clin d’oeil, une Kabuto peut passer d’un format de valise cabine à celui d’une vraie grosse valise de soute. Ce projet est né d’une problématique simple formulée par Tricault : beaucoup de voyageurs vivent dans des espaces réduits et ne souhaitent pas (ou ne peuvent pas) posséder plusieurs bagages. Kabuto a donc conçu un produit deux-en-un, à la fois pratique et durable, avec des produits garantis à vie, et surtout, facilement réparables. Kabuto signifie « casque extensible » en japonais, élément important de l’armure du samouraï conçu pour protéger la tête au combat. C’est aussi, pour M. Tricault, un nom « qui se lit dans toutes les langues », et qui, comme souvent avec les marques japonaises, évoque « la qualité, la tech, le lifestyle, le trendy luxuary. »

Les valises Kabuto déploient aussi quelques petits trésors technologiques, avec une ouverture qui se fait à l’aide de son empreinte digitale. Elles disposent aussi de pochettes, reliées à une batterie, qui permet de recharger n’importe quel objet numérique. Il suffit, une fois arrivé sur son lieu de villégiature, de brancher la valise sur secteur. Un autre aspect innovant sur lequel Kabuto mise est la réduction du bruit des valises. « Le bruit des roues de valises dans les aéroports est assourdissant », explique Tricault. Pour y remédier, Kabuto a développé des roues ultra-silencieuses grâce à des roulements à billes métalliques et des pneus en véritable caoutchouc.

Haut de gamme et luxe

Si aujourd’hui, la start-up essaye de reprendre son envol, le covid avait fracassé son élan. « Nous avions un positionnement très masculin et très business, nous explique M. Tricault. Mais avec la pandémie, on a stoppé les voyages d’affaires intra-européens. Maintenant, ces rendez-vous se font en visio. »  Après avoir vendu près de 3 000 valises en 2019, la marque a vu ses ventes chuter à moins de 500 unités durant la crise covid. Au total, Kabuto a vendu 20 000 valises depuis son lancement. Pour faire face à cette situation, l’entreprise a aussi diversifié son offre en lançant des sacs à dos souples, plus faciles à produire et à vendre. Au moment du lancement en 2017, l’entreprise avait levé 1,7 millions d’euros, auprès de business angels très en vus, parmi lesquels : Augustin Paluel-Marmont et Michel de Rovira (Michel et Augustin), Frédéric Mazzella (BlaBlaCar) ou encore Dominique Gaillard (Ardian). 

La firme, qui compte une quinzaine de collaborateurs,  vise désormais un retour à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année 2025 – un chiffre qui lui avait permis d’atteindre la rentabilité en 2020. L’année 2025 verra aussi la commercialisation de la première valise en aluminium extensible : un produit qui s’annonce très design, élégant, presque luxe, et qui souhaite aller taquiner une marque comme Rimowa. Kabuto cible en effet un marché international, où la concurrence est rude, mais avec peu d’acteurs sur son segment marketing. Kabuto veut imposer son « design utile » dans le monde entier, entre les Samsonite et autres Rimowa. 


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