À SUIVRE | mirSense lève 7 millions pour industrialiser ses capteurs laser de gaz

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Fondée en 2015 par deux docteurs en physique, Mathieu Carras et Mickael Brun, mirSense est une deeptech française spécialisée dans la conception de lasers infrarouge à cascade quantique et de capteurs de gaz miniatures. Issue des travaux du III-V Lab (Thales, Nokia, CEA) et de l’IES Montpellier, ses produits sont déjà utilisés dans des domaines critiques comme la défense aérienne, la sécurité industrielle ou encore la surveillance environnementale.

Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes et de transition environnementale majeure, les besoins en détection rapide, fiable et miniaturisée de substances dangereuses ne cessent de s’intensifier. Les sites industriels, les infrastructures critiques et les aéronefs militaires exigent des solutions capables d’opérer dans des conditions extrêmes, tout en assurant une précision sans faille.

C’est précisément sur ce créneau que mirSense a décidé de se positionner, en développant une gamme de produits laser à cascade quantique (QCL) qui permet une détection sélective, rapide et ultra-précise de gaz nocifs ou explosifs. Grâce à cette technologie, les capteurs peuvent être embarqués dans des avions ou installés sur des sites sensibles, pour alerter instantanément en cas de fuite ou de menace.

Concrètement, la gamme powerMir cible les applications de contre-mesures optiques en défense, avec des composants haute puissance non soumis aux restrictions ITAR, tandis que la gamme uniMir, dédiée à la spectroscopie moléculaire, permet l’identification fine de composés industriels et polluants comme les BTEX.

Des solutions déjà éprouvées sur le terrain

Les technologies développées par mirSense ne sont plus seulement des promesses de laboratoire : elles sont déjà opérationnelles dans des systèmes embarqués de protection aérienne, où leurs lasers agissent comme des leurres pour détourner les missiles. En parallèle, ses capteurs sont utilisés dans des chaînes de surveillance industrielle pour détecter les émissions de gaz toxiques. Avec une présence industrielle à Orsay, mais aussi un site R&D à Montpellier et une nouvelle unité de production en construction à Grenoble, mirSense entame une phase d’industrialisation à grande échelle de ses produits.

7 millions d’euros pour franchir un cap industriel

Pour accélérer cette dynamique, mirSense a annoncé une levée de fonds de 7 millions d’euros en série A. Ce tour de table est mené par Safran Corporate Ventures, accompagné de Supernova Invest, Polytechnique Ventures et Crédit Agricole Alpes Développement (C2AD). L’objectif : intensifier la production des gammes powerMir et uniMir, mais aussi finaliser l’industrialisation de mirChip, un capteur de gaz miniature qui permet de prévenir les fuites de gaz toxiques sur les sites industriels sensibles.

« Nous commercialisons cette année notre premier capteur industriel fixe, et dès l’an prochain, un capteur mobile destiné aux travailleurs exposés sur le terrain. », explique Mathieu Carras.

Le financement permettra également de moderniser le site historique d’Orsay, de renforcer la R&D à Montpellier et de finaliser l’ouverture du site de production de Grenoble.

« Ce nouveau tour de table va nous permettre d’accélérer, sans dévier de notre trajectoire : mirSense reste une PME indépendante, ancrée dans l’innovation produit et l’excellence opérationnelle. Implantée à Paris, Grenoble et Montpellier, notre entreprise s’appuie sur un écosystème national solide pour conjuguer R&D de pointe et montée en puissance industrielle. », assure Mathieu Carras. Une « montée en puissance » qui lui permettra de répondre à une demande croissante de la part de ses clients industriels, environnementaux et militaires.

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