Johnny Hallyday, le rockeur préféré des Français et artiste traversant les générations, s’est éteint dans la nuit de mardi à mercredi, succombant à un cancer du poumon contre lequel il luttait depuis maintenant plus d’un an.
Une onde de choc. Si son état s’était dégradé ses dernières semaines, c’est l’incompréhension et la stupeur qui dominaient dans la nuit de mardi à mercredi où, peu après trois heures du matin, une « pluie » de notifications s’abattait sur nos smartphones annonçant la triste nouvelle. Pourtant, difficile de s’y résoudre tant Johnny faisait partie, qu’on aime ou pas l’artiste, du quotidien de chacun d’entre nous. Un monument de la chanson française. Une légende tout court. Qui peut prétendre n’avoir jamais fredonné un refrain d’une chanson de « Johnny » ? Pourtant, il va falloir vivre désormais sans lui. Même si rien ne change. Après Jean d’Ormesson, la France perd un deuxième « immortel » en l’espace de 24 heures. « On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday » titrait l’Elysée dans son communiqué hommage à l’aube. Les mots de sa femme Laeticia résument tout et nous tirent définitivement de ce qui aurait pu être un mauvais rêve. « J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité ».
Deux mots résumant à merveille un homme qui aura traversé les époques. Un demi-siècle de carrière où il a noué un lien indéfectible avec son public comme avec tous les Français. Une gloire nationale portant haut la bannière tricolore aux quatre coins de la planète. Johnny Hallyday a ainsi vendu plus de 110 millions de disques, enregistré plus de 40 albums et un millier de chansons dont un quart d’adaptations, surtout de titres américains ou britanniques. Depuis, les hommages affluent – à juste titre – tous azimuts. Du milieu artistique, bien entendu, mais également d’anonymes et d’anciens candidats à l’élection présidentielle. Citons celui de Benoît Hamon, condensé parfait de l’état dans lequel la France s’est réveillée à l’aube, groggy. « Ce matin c’est comme si Paris perdait sa Tour Eiffel ». Difficile d’imaginer la Ville Lumière sans son monstre d’acier. Comme il est encore inconcevable d’imaginer la France sans son monstre sacré.
L’Amérique, son deuxième pays
« L’idole des jeunes », « Retiens la nuit », « Le Pénitencier », ou « Que je t’aime » pour les années 1960 ; « Le bon temps du rock’n’roll », « J’ai oublié de vivre », « Gabrielle », « Toute la musique que j’aime », « Ma gueule », « Fils de personne »… Ses premiers tubes ont rapidement donné le ton : il fallait désormais compter avec Johnny Hallyday. « Quelque chose de Tennessee », « Rock’n’roll attitude », « Sang pour sang », « Allumer le feu » parachèveront son œuvre. Sans oublier ses plus beaux faits d’armes : quand en 1966, il emmène en tournée un inconnu nommé Jimi Hendrix, et en 1996, des milliers de fans français iront l’entendre à Las Vegas. Avec le temps, Hallyday ajustera son répertoire et ses spectacles à l’évolution du public, avec des mises en scène parfois démesurées, mais sans rompre avec l’Amérique, sa deuxième nation, peut-être même son premier pays « artistique », celui où il a puisé moult influences.
Sans pour autant ne rien renier et continuer de tout donner pour la France. Avec des prestations scéniques de haut vol. Citons pêle-mêle ce concert entouré d’une armée de musiciens sur le porte-avions Foch en 1979, où lorsqu’il chante quatre mois durant au Zénith de Paris en 1984 avant de « se donner à Bercy » corps et âme trois ans plus tard. Avant de fêter ses 50 ans en fendant la foule du Parc des princes pour atteindre la scène en 1993. Durant ce qui était censé être sa « dernière » tournée, il remplit le Stade de France en mai 2009 et attire pour le 14 juillet près de 800 000 personnes aux abords de la Tour Eiffel. L’une de ses dernières apparitions sur scène remonte à l’été dernier avec les « vieilles canailles », ses compagnons de jeunesse Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Autres monuments de la chanson française. Comme une étoile qui s’éteint dans la nuit, « Johnny » comme on l’appelle sans sexisme ou proximité mal placés, n’est plus. Mais continuera de vivre en chacun d’entre nous.
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