Loin devant les patrons des grands groupes industriels, les dirigeants de fonds d’investissements gagnent des fortunes. En 2015, le premier d’entre eux, l’américain Jim Simons, a empoché 1,5 milliard d’euros.
Les chiffres donnent le tournis : 170 000 euros par heure, soit quatre millions d’euros par jour. C’est ce qu’ont touché en 2015 les gérants de fonds d’investissements les mieux payés dans le monde, selon le dernier classement de l’Insititutionnal Investor’s Alpha, très loin devant les patrons des grands groupes traditionnels dans l’automobile, la défense ou la construction.
Les patrons les mieux payés sont très peu connus du grand public. Pour la plupart d’entre eux, ils sont gérants de “Hedge funds”, c’est à dire de fonds d’investissements spéculatifs de « couvertures ».
Ces gérants ne jouent pas dans le même cour que le commun des grands patrons, comme le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, en tête du palmarès français avec 15,2 millions d’euros de revenu en 2015, ou Bernard Arnault (PDG de LVMH, 9,4 millions d’euros), situé à la 14ème place de notre classement annuel des plus grandes fortunes.
Même le patron américain le mieux payé en 2015, David Zaslav, le PDG de Discovery Communications, le groupe de médias qui détient notamment les chaines Discovery Channel ou Eurosport, n’a encaissé que 130 millions de dollars en 2015.
En 2015, l’américain et ancien mathématicien Jim Simons, dirigeant du fonds Renaissance Technologies, était en tête des patrons les mieux payés dans le monde avec 1,5 milliard d’euros de revenu, à égalité avec Ken Griffin, patron de Citadel, un autre fond d’investissement anglo-saxon.
Pour arriver à de tels niveaux de rémunérations, il aurait fallu qu’un salarié payé au SMIC commence à travailler pendant le paléolithique moyen, il y a 89 250 années.
Un revenu variable
Pour justifier leurs niveaux de rémunération, les gérants de “Hedge funds” invoquent les performances de leurs investissements. Les fonds comme Renaissance Technologies gèrent les capitaux d’investisseurs privés et s’engagent à leur fournir de juteuses plus-values, souvent à deux chiffres.
Sur les trente dernières années, Jim Simons a offert un rendement de 34% par an à ses clients. L’année dernière, Renaissance Technologies ou Citadel ont amassé plusieurs milliards de dollars en investissant sur les matières premières. Les cours de pétrole, de métaux (cuivre, nickel) et d’or ont connu d’importantes fluctuations depuis la crise financière de 2008.
Avec ses 65 milliards de dollars de fonds, Jim Simons a profité des variations à la hausse ou à la baisse sur les marchés pour effectuer des “coups” et remporter la mise.
Les gérants de fonds soulignent également le caractère hypothétique de leurs revenus, constitués uniquement de revenus variables, indexés sur les cours de Bourse. Ils ne gagnent de l’argent que si les performances financières sont au rendez-vous.
De leur côté, les patrons du CAC 40 ou de l’industrie américaine touchent des salaires fixes, à côté de leur variable. Au point de justifier un écart de 1 à 200 entre eux et les amis de Jim Simons ?
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