Avec JPMorgan en tête de liste, les États-Unis renforcent leur position comme premier pays d’accueil des plus grandes entreprises mondiales selon le classement annuel Forbes Global 2000, soulignant la vigueur des marchés américains.
Un article de Hank Tucker pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
Malgré les défis persistants tels que les prix élevés et des taux d’intérêt hypothécaires au plus haut depuis plus de vingt ans, la plus grande économie mondiale démontre une résilience remarquable.
Les États-Unis se trouvent à la pointe d’une révolution propulsée par l’IA, attirant ainsi l’attention croissante des investisseurs. Dans le cadre de la 22e édition annuelle du classement Forbes Global 2000, qui recense les plus grandes entreprises cotées en bourse au monde, 621 sont basées aux États-Unis, contre 611 l’année précédente, représentant le nombre le plus élevé depuis 2007, avant la crise financière. Parallèlement, le nombre d’entreprises ayant leur siège en Chine ou à Hong Kong a diminué, passant de 346 l’année dernière à 324.
L’ascension de Nvidia
Nvidia a intégré le top 1 000 du Forbes Global 2000 seulement en 2017, mais se rapproche maintenant du top 100.
Le Global 2000 classe les entreprises en fonction de leur chiffre d’affaires, de leurs bénéfices, de leurs actifs et de leur valeur de marché, attribuant à chacune de ces variables une pondération équivalente. La liste de cette année prend en compte les données des 12 derniers mois disponibles jusqu’au 17 mai. Les 2 000 entreprises répertoriées représentent collectivement une valeur marchande de 88 000 milliards de dollars, en hausse de 19 %, et ont généré un chiffre d’affaires record de 51 700 milliards de dollars, des bénéfices de 4 500 milliards de dollars et des actifs d’une valeur de 238 000 milliards de dollars.
JPMorgan Chase détient plus de 4 000 milliards de dollars d’actifs, ce qui la place en tête du classement pour la deuxième année consécutive. La plus grande banque américaine a enregistré un bénéfice net record de 50 milliards de dollars et a pour la première fois franchi la barre des 500 milliards de dollars de capitalisation boursière. Elle s’est renforcée au cours de la crise bancaire régionale de l’année dernière en attirant plus de dépôts de clients et en procédant au rachat de la First Republic Bank pour la sauver de l’insolvabilité.
« En dépit d’un contexte instable, notamment avec les turbulences des banques régionales l’année dernière, l’économie américaine continue de résister, les consommateurs continuent de dépenser et les marchés s’attendent actuellement à un atterrissage en douceur », a écrit le PDG Jamie Dimon dans sa lettre annuelle aux actionnaires. « En rachetant First Republic Bank, nous avons apporté au système bancaire américain la stabilité dont il avait tant besoin, tout en offrant à plus d’un demi-million de clients de First Republic Bank un nouvel environnement financier sécurisé. »
Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, est remontée à la deuxième place du classement après avoir chuté à la 338e place l’année dernière en raison de pertes non réalisées dans son portefeuille d’investissements, entraînant un revenu net négatif sur le papier. Le rebond du marché a également propulsé Amazon dans le top 10, à la 6e place. Parmi les dix premières entreprises, six sont basées aux États-Unis, tout comme 14 des 25 premières.
Alors que le S&P 500 a atteint des niveaux record l’année dernière, l’indice composite de Shanghai, qui suit les actions chinoises, et l’indice Hang Seng de Hong Kong ont tous deux reculé pour la deuxième année consécutive en 2023. La Chine est toujours confrontée à une crise immobilière exacerbée par l’effondrement du groupe Evergrande en 2021.
Déséquilibre mondial
Les États-Unis tiennent la Chine à distance, mais d’autres marchés émergents, comme l’Inde, se renforcent.
Le voisin méridional de la Chine s’en sort mieux, puisque l’Inde a inscrit 71 entreprises au Forbes Global 2000, contre 55 l’année dernière, dépassant ainsi le Royaume-Uni et la Corée du Sud pour se hisser parmi les cinq pays les plus représentés. Sa plus grande entreprise, le conglomérat Reliance Industries du milliardaire Mukesh Ambani, s’est classée à la 49e place avec un chiffre d’affaires de 109 milliards de dollars sur 12 mois et une capitalisation boursière de 233 milliards de dollars. Life Insurance Corporation of India, qui vient d’entrer en bourse en 2022 et a fait ses débuts sur la liste l’année dernière à la 362e place, s’est hissée à la 70e place cette année, son bénéfice ayant été multiplié par neuf pour atteindre 4,9 milliards de dollars et son action ayant augmenté de 70 %.
Le géant des télécommunications AT&T a connu des changements notables dans le classement. L’entreprise, qui a opéré en tant que monopole pendant la majeure partie du 20e siècle et dont les racines remontent à près de 150 ans, avait chuté à la 370e place l’année dernière en raison d’une perte nette de 23,5 milliards de dollars liée à des dépréciations d’actifs au quatrième trimestre 2022. Cependant, elle a rebondi à la 37e place grâce à un retour à la rentabilité, malgré la stagnation du cours de l’action.
Pfizer, fondé encore plus tôt qu’AT&T en 1849, est le nom le plus remarquable parmi les entreprises pharmaceutiques en déclin dans le classement. Malgré son rôle crucial pendant la pandémie en vaccinant des milliards de personnes à travers le monde, Pfizer a rencontré des difficultés dans l’ère post-Covid. Ses ventes sur 12 mois jusqu’au premier trimestre de cette année ont chuté de 41 % à 55 milliards de dollars par rapport à l’année précédente, et l’entreprise a essuyé une légère perte sur les 12 derniers mois, avec des trimestres déficitaires au cours du troisième et du quatrième trimestre de 2023. Lors de la conférence téléphonique sur les résultats annuels, le PDG Albert Bourla a admis que Pfizer n’avait pas atteint ses objectifs internes, et le cours de son action est actuellement plus bas qu’au début de la pandémie. Cette année, l’entreprise est passée de la 39e à la 436e place du classement Forbes Global 2000.
Les entreprises en mouvement
Voici les entreprises qui ont fait les cinq plus grandes entrées dans le top 100 et les cinq plus grandes sorties du top 100.
Moderna, le concurrent de Pfizer dans le secteur des vaccins Covid-19, a connu une chute encore plus vertigineuse. Son chiffre d’affaires au premier trimestre de cette année n’a atteint que 167 millions de dollars, soit une baisse de 91 % par rapport au chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dollars enregistré l’année précédente. Sur une période de 12 mois, les 5,1 milliards de dollars de recettes de Moderna ont chuté de 66 % et la société a enregistré des pertes nettes de 6 milliards de dollars. Dans le Forbes Global 2000, l’entreprise a perdu plus de 1 000 places, passant de la 462e à la 1 468e place. Néanmoins, la promesse de nouveaux produits en cours de développement, notamment un vaccin contre le VRS et un vaccin combiné grippe-Covid-19, a permis à l’action de rebondir de 31 % cette année, bien qu’elle soit encore inférieure de 67 % à son pic de 2021.
Si les sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques ont été les plus durement touchées, les secteurs des services financiers, de l’assurance et des semi-conducteurs ont été les plus performants. Nvidia, la coqueluche du marché boursier depuis deux ans grâce à sa domination dans la fabrication d’unités de traitement graphique pour les applications d’intelligence artificielle, a gagné plus de 100 places pour atteindre la 110e position, et d’autres grands fabricants de puces comme Broadcom et Advanced Micro Devices ont également fait des bonds significatifs.
L’essor des semi-conducteurs
La fabrication de puces a été l’un des secteurs les plus dynamiques de l’année, les entreprises se précipitant pour créer de nouvelles applications d’intelligence artificielle.
Dans une année marquée par un faible nombre d’introductions en bourse majeures, une nouvelle venue se distingue sur la liste : Super Micro Computer, entrée à la 856e place, portée par l’essor de l’intelligence artificielle. Basée à San Jose, cette société spécialisée dans la vente de serveurs et de solutions de stockage pour les centres de données a vu son action augmenter de plus de 800 % depuis le début de l’année 2023. Elle affiche désormais une capitalisation boursière de 52 milliards de dollars, avec un bénéfice de 1 milliard de dollars sur les 12 derniers mois pour un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars, soit pratiquement le double par rapport à l’année précédente. En tête des nouveaux arrivants dans le classement, à la position 680, figure GE Vernova, une spin-off des activités énergétiques de General Electric, dont les actions ont débuté en mai.
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