La valeur moyenne d’une équipe de football s’élève désormais à 2,3 milliards de dollars (2,1 milliards d’euros), avec une augmentation de 5,1 % par rapport à l’année précédente, malgré les défis rencontrés dans les droits télévisuels en Europe.
Un article de Mike Ozanian et Justin Teitelbaum pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
L’acquisition par Sir Jim Ratcliffe, le milliardaire fondateur et PDG du groupe chimique Ineos, de 27,7 % de Manchester United en février dernier, pour une valeur d’entreprise record de 6,5 milliards de dollars (5,98 milliards d’euros), représente le plus gros investissement jamais réalisé dans une équipe sportive incluant les droits d’exploitation. Cette transaction, évaluée à 500 millions de dollars (460,6 millions d’euros) de plus que l’estimation précédente de Forbes, souligne les impressionnants revenus d’exploitation de 187 millions de dollars de Manchester United, ainsi que sa base de fans mondiale de plus de 650 millions. Cela renforce également la position de la Premier League, où 12 des 30 équipes de football les plus rentables du monde évoluent. Forbes estime désormais la valeur de Manchester United à 6,55 milliards de dollars (6,03 milliards d’euros), juste derrière le Real Madrid, leader incontesté pour la troisième année consécutive, avec une valeur de 6,6 milliards de dollars (6,08 milliards d’euros).
La Premier League, qui a signé en décembre un nouvel accord de télévision nationale pour les saisons 2025-2026 à 2028-2029 pour une moyenne de 2,1 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) par an, engrangera plus de deux fois plus de revenus de diffusion nationale que n’importe quelle autre ligue de football et près de deux fois plus que le numéro deux, la Liga (Championnat d’Espagne), si l’on tient compte des accords de diffusion internationale.
Essentiellement, toutes les ligues de football européennes, à l’exception de la Premier League, ont soit déjà contracté soit envisagent de contracter des emprunts basés sur la valeur future. Depuis 2020, la Serie A (Championnat d’Italie) explore la possibilité de céder une partie de ses droits médiatiques à des investisseurs privés. En 2022, la Ligue 1 (Championnat de France) a cédé 13 % de ses droits à une nouvelle filiale détenue par CVC, ce qui a injecté des liquidités importantes en échange de dividendes provenant des droits de diffusion, de parrainage et d’autres contrats commerciaux. En octobre dernier, la France a annulé la vente aux enchères des droits de diffusion pour la période 2024-2029, faute d’offres au prix minimum pour la Ligue 1. Début 2022, la Liga a suivi en cédant 8,2 % de sa nouvelle filiale à CVC. La Serie A avait envisagé une vente similaire à des fonds d’investissement, mais semble avoir abandonné cette idée. Pendant ce temps, en Allemagne, les supporters de la Bundesliga (Championnat d’Allemagne) expriment leur mécontentement face à la cession de leurs droits de diffusion.
La pression exercée par les défis dans les contrats de diffusion souligne l’importance cruciale des performances sur le terrain pour les meilleures équipes de football du monde. La valorisation des équipes est désormais fortement influencée par leur parcours dans la Ligue des champions. À la suite des demi-finales de cette année, sept équipes ont accumulé plus de 100 millions de dollars : le Real Madrid (144 millions de dollars), le Paris Saint-Germain (131 millions de dollars), le Borussia Dortmund (130 millions de dollars), le Bayern Munich (129 millions de dollars), Manchester City (118 millions de dollars), le FC Barcelone (105 millions de dollars) et Arsenal (100 millions de dollars). Le vainqueur de la finale entre le Real Madrid et le Borussia Dortmund, le 1er juin, recevra un bonus supplémentaire de 21,6 millions de dollars.
Le Real Madrid, ayant généré le plus de revenus (873 millions de dollars) parmi toutes les équipes, a remporté la Ligue des champions à cinq reprises au cours des neuf dernières années. Les sponsors peuvent compter sur le fait que l’équipe sera présente à l’écran devant des centaines de millions de fans de football lors de nombreux grands matchs. C’est pourquoi le Real Madrid perçoit en moyenne 205 millions de dollars par an de la part de ses sponsors maillots, ce qui constitue le montant le plus élevé dans le football selon Football Benchmark. Les autres équipes habituellement qualifiées pour la Ligue des champions ne sont pas loin derrière en termes de revenus de sponsoring : Barcelone (189 millions de dollars), Paris Saint-Germain (158 millions de dollars), Arsenal (158 millions de dollars), Manchester United (154 millions de dollars), Manchester City (152 millions de dollars), Chelsea (126 millions de dollars) et le Bayern Munich (119 millions de dollars).
En Premier League, Newcastle United, Aston Villa et Fulham FC ont augmenté les revenus de leurs sponsors grâce à de nouveaux contrats portant sur la face avant des maillots, qui ont débuté lors de la saison 2023-2024. Newcastle a conclu un nouvel accord avec Sela, d’une valeur d’environ 30 millions de dollars par an sur trois ans, soit quatre fois plus que ce que l’équipe recevait auparavant de Fun88. L’accord de 15 millions de dollars par an conclu par Aston avec BK8 a plus que doublé son précédent parrainage avec Cazoo, et l’accord de 12,5 millions de dollars conclu par Fulham avec SBOTop est 66 % plus élevé que les frais de parrainage qu’il recevait précédemment de W88.
Malgré le ralentissement des revenus de diffusion en Europe, la valeur moyenne d’une équipe de football atteint désormais 2,3 milliards de dollars, enregistrant une augmentation de 5,1 % par rapport à l’année précédente. Les équipes européennes sont depuis longtemps des marques mondiales très prisées des investisseurs. Les revenus des 30 équipes se sont élevés en moyenne à 397 millions de dollars (365,7 millions d’euros), soit une hausse de 3 % par rapport à l’année précédente. Cependant, le bénéfice d’exploitation moyen s’est élevé à 36 millions de dollars (33,1 millions d’euros), marquant une augmentation de 57 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse de rentabilité s’explique en partie par le maintien des salaires des joueurs à un niveau relativement stable pour plusieurs équipes européennes au cours de la saison 2022-2023 par rapport à l’année précédente, ainsi que par une réduction significative des dépenses liées aux joueurs pour quelques-unes d’entre elles, comme Manchester United, l’Inter Milan et la Juventus.
Mais l’excellence sur le terrain sera encore plus lucrative à partir de l’année prochaine, avec l’introduction de la nouvelle formule de la Ligue des champions. Le nombre d’équipes passera de 32 à 36, et le nombre de matchs de 125 à 189. En conséquence, l’UEFA prévoit une augmentation d’un tiers des revenus télévisuels.
LES 10 ÉQUIPES DE FOOTBALL LES PLUS RENTABLES AU MONDE EN 2024
N° 1 – 6,6 milliards de dollars (6,08 milliards d’euros)
Real Madrid
Variation sur 1 an : 9 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Membres du club | Ligue : Liga espagnole | Résultat d’exploitation : 76 millions de dollars
N°2 – 6,55 milliards de dollars (6,03 milliards d’euros)
Manchester United
Variation sur 1 an : 9 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Famille Glazer, Sir Jim Ratcliffe | Ligue : Premier League anglaise | Résultat d’exploitation : 187 millions de dollars
N° 3 – 5,6 milliards de dollars (5,16 milliards d’euros)
Barcelone
Variation sur 1 an : 2 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Membres du club | Ligue : Liga espagnole | Résultat d’exploitation : – 145 millions de dollars
N°4 – 5,37 milliards de dollars (4,95 milliards d’euros)
Liverpool
Variation sur 1 an : 2 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : John Henry, Tom Werner | Ligue : Premier League anglaise | Résultat d’exploitation : 102 millions de dollars
N° 5 – 5,1 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros)
Manchester City
Variation sur 1 an : 2 % | Propriétaire/actionnaire de contrôle : Sheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan | Ligue : Premier League anglaise | Résultat d’exploitation : 148 millions de dollars
N°6 – 5 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros)
Bayern Munich
Variation sur 1 an : 3 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Membres du club | Ligue : Bundesliga allemande | Résultat d’exploitation : 84 millions de dollars
N° 7 – 4,4 milliards de dollars (4 milliards d’euros)
Paris Saint-Germain
Variation sur 1 an : 4 % | Propriétaire/actionnaire de contrôle : Qatar Sports Investments | Ligue : Ligue 1 française | Résultat d’exploitation : – 126 millions de dollars
N° 8 – 3,2 milliards de dollars (2,94 milliards d’euros)
Tottenham Hotspur
Variation sur 1 an : 14 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Joseph Lewis Family Trust, Daniel Levy | Ligue : Premier League anglaise | Résultat d’exploitation : 161 millions de dollars
N° 9 – 3,1 milliards de dollars (2,85 milliards d’euros)
Chelsea
Variation sur 1 an : 1 % | Propriétaires/actionnaires de contrôle : Todd Boehly, Clearlake Capital | Ligue : Premier championnat anglais | Résultat d’exploitation : – 400 000
N° 10 – 2,6 milliards de dollars (2,39 milliards d’euros)
Arsenal
Variation sur 1 an : 15 % | Propriétaire/actionnaire de contrôle : Stanley Kroenke | Ligue : Premier League anglaise | Résultat d’exploitation : 140 millions de dollars
Méthodologie
Les données financières des équipes européennes reflètent la saison 2022-2023 et sont converties en dollars américains selon les taux de change moyens de cette période (1 euro = 1,05 dollar, 1 livre sterling = 1,21 dollar, 1 livre sterling = 1,15 euro). Quant aux équipes de la Major League Soccer (MLS), les chiffres correspondent à la saison 2023 selon les évaluations annuelles de Forbes publiées en février 2024. Les revenus englobent les recettes provenant de la diffusion, des activités commerciales et des événements en match. Les valeurs des équipes représentent leur valeur d’entreprise (capitaux propres plus dette nette), incluant les aspects économiques de leur stade (mais excluant la valeur de l’immobilier). Cette valeur d’entreprise, neutre en termes de structure du capital, permet à Forbes de comparer des entités avec différentes structures de financement. Le bénéfice d’exploitation est le profit avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, transactions de joueurs et transferts de droits de joueurs. La dette inclut les emprunts à long terme (y compris ceux liés aux stades). Les taux de change utilisés pour la conversion en dollars américains des valeurs des équipes et des dettes européennes sont ceux du 6 mai 2024 (1 euro = 1,08 dollar, 1 livre sterling = 1,25 dollar, 1 livre sterling = 1,17 euro). Les sources comprennent les rapports annuels des équipes, les responsables des équipes, les investisseurs, les rapports des agences de notation et des experts du secteur sportif. Les données financières des huit équipes de la MLS sont extraites des évaluations de la MLS en février. Pour garantir la comparabilité des chiffres de Forbes en termes de revenus et de dépenses pour chaque équipe, nous nous référons au rapport annuel de Deloitte Football Money League et à Swiss Ramble.
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