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Les 100 plus grandes fortunes indiennes en hausse de 40 % en 2024

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Gautam Adani, président du groupe Adani, s'adresse aux délégués lors de la sixième édition du Bengal Global Business Summit (BGBS), le 20 avril 2022 à Kolkata, en Inde. Getty Images

Plus de 80 % des 100 plus grandes fortunes indiennes affichent une hausse par rapport à l’année dernière.

Un article de Naazneen Karmali pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Cette année a été exceptionnelle pour les 100 magnats les plus riches d’Inde, dont la fortune collective a franchi pour la première fois le cap historique des mille milliards de dollars. L’enthousiasme des investisseurs, stimulé par le retour au pouvoir en juin du Premier ministre Narendra Modi pour un troisième mandat, malgré une coalition, a dynamisé les marchés boursiers. L’indice de référence BSE Sensex a ainsi progressé de 30 % en un an.

Les plus grandes fortunes indiennes totalisent désormais 1 100 milliards de dollars, soit plus du double de leur valeur en 2019. Au cours des 12 derniers mois, elles ont augmenté de 316 milliards de dollars, soit près de 40 %. Plus de 80 % des ultra-riches indiens ont vu leur richesse progresser, avec 58 d’entre eux ajoutant au moins un milliard de dollars à leur patrimoine net respectif. Six fortunes ont augmenté de plus de 10 milliards de dollars chacune, incluant les cinq premiers, qui, à eux seuls, ont gagné près de 120 milliards de dollars. Les 12 personnes les plus fortunées représentent près de la moitié de la richesse totale du groupe.

Mukesh Ambani, président et directeur général de Reliance Industries, a conservé la première place du classement. Bien qu’il ait offert aux investisseurs une émission d’actions gratuites en guise de cadeau pour Diwali, il a surtout fait parler de lui pour les célébrations grandioses du mariage de son plus jeune fils, Anant. Ambani est le deuxième à enregistrer la plus forte hausse en dollars cette année, ajoutant 27,5 milliards de dollars à sa fortune, qui s’élève désormais à 119,5 milliards de dollars.

Gautam Adani, magnat de l’infrastructure, est celui dont la fortune a le plus progressé en dollars. Après avoir rebondi face à l’attaque de ventes à découvert de l’année dernière, il a récemment nommé ses fils et neveux à des postes stratégiques. Avec son frère Vinod, il a ajouté 48 milliards de dollars à la valeur nette familiale, désormais estimée à 116 milliards, lui permettant ainsi de conserver la deuxième place.

Savitri Jindal, la femme la plus riche d’Inde et matriarche du conglomérat d’acier et d’électricité O.P. Jindal Group, a atteint pour la première fois la troisième place, tandis que son fils, Sajjan Jindal, a récemment entrepris une incursion ambitieuse dans les véhicules électriques avec MG Motor. Elle se classe parmi les neuf femmes de cette édition, une progression par rapport aux huit de l’an dernier.

Mahima Datla, dirigeante du producteur privé de vaccins Biological E, est la nouvelle femme à rejoindre le classement. Elle est l’une des quatre nouvelles personnalités à rejoindre la liste, tout comme B.Partha Saradhi Reddy, fondateur de Hetero Labs, spécialisé dans les médicaments génériques et les ingrédients pharmaceutiques.

Les deux autres nouveaux venus sont Harish Ahuja, dont l’entreprise textile Shahi Exports fournit des marques comme H&M et Calvin Klein, et Surender Saluja, fondateur et président de Premier Energies. Le marché indien des introductions en bourse, en pleine expansion, a propulsé Saluja au rang de milliardaire après l’entrée en bourse de sa société de panneaux et modules solaires en septembre.

L’Inde, souvent qualifiée d’usine pharmaceutique mondiale, voit la fortune de ses magnats du secteur prospérer alors qu’ils cherchent à accroître leur part de marché à l’international. Dilip Shanghvi, fondateur de Sun Pharmaceutical Industries, a grimpé de trois rangs pour atteindre la cinquième place, avec une fortune de 32,4 milliards de dollars, portée par la demande croissante de ses traitements dermatologiques, de l’acné au psoriasis. Les frères Sudhir et Samir Mehta, à la tête de Torrent Group et de sa filiale Torrent Pharmaceuticals, ont plus que doublé leur patrimoine, qui s’élève désormais à 16,3 milliards de dollars, et envisagent des acquisitions stratégiques.

L’immobilier est un autre secteur en plein essor, stimulé par une forte demande de logements qui alimente la hausse des ventes. Quatre grandes fortunes immobilières du classement ont vu leur valeur augmenter de plus de 16 milliards de dollars au total. Irfan Razack et ses frères et sœurs, à la tête du promoteur immobilier Prestige Estates Projects, basé à Bangalore, ont tiré parti de l’essor technologique de cette ville pour étendre leurs activités à Mumbai, centre financier du pays, devenant ainsi des acteurs majeurs du secteur. Cette famille fait partie des cinq qui avaient quitté la liste et y font leur retour. Les quatre autres ont bâti leur fortune dans des domaines variés, allant de la gestion d’aéroports à la fabrication d’explosifs industriels.

La famille Godrej, dont la réputation est bien établie, a finalisé en avril la répartition de ses actifs entre deux branches, désormais répertoriées séparément pour la première fois : les frères Adi et Nadir Godrej, qui dirigent les sociétés cotées du groupe Godrej Industries, et leurs cousins Jamshyd Godrej et Smita Crishna Godrej, à la tête de leur fleuron privé Godrej & Boyce, sous l’égide du groupe Godrej Enterprises.

Le classement inclut six nonagénaires, dont la majorité a déjà transmis les rênes à la génération suivante. Le plus jeune membre est Nikhil Kamath, 38 ans, cofondateur et dirigeant, avec son frère Nithin, 45 ans, de la société de courtage à bas coût Zerodha.

Le seuil d’entrée dans la liste est passé de 2,3 à 3,3 milliards de dollars en 2023, entraînant la sortie de 11 milliardaires présents l’an dernier.

Le classement des 100 plus grandes fortunes d’Inde se distingue du classement mondial des milliardaires en regroupant les patrimoines des membres de certaines familles, comme les familles Bajaj et Burman, qui sont pourtant répertoriés individuellement dans le classement international publié en avril.

Rédaction assistée par Jane Ho. Reportages de Gloria Haraito, Phisanu Phromchanya et Anuradha Raghunathan.

 

Méthodologie

Cette liste a été élaborée à partir de données financières et d’informations sur l’actionnariat obtenues auprès des familles et des individus concernés, des bourses, des analystes et des régulateurs indiens. Elle inclut les fortunes familiales, qu’elles soient partagées entre frères et sœurs, comme Gautam et Vinod Adani, ou au sein de familles élargies, telles que les familles Bajaj et Burman. Les valeurs des actifs publics ont été calculées en fonction des cours des actions et des taux de change au 27 septembre, tandis que les entreprises privées ont été évaluées par comparaison avec des sociétés similaires cotées en bourse. La liste peut également inclure des ressortissants étrangers ayant des liens commerciaux, résidentiels ou autres avec l’Inde, ainsi que des citoyens indiens résidant à l’étranger mais ayant des connexions importantes avec le pays. Les rédacteurs se réservent le droit de modifier ou de retirer toute personne de la liste si de nouvelles informations viennent à être disponibles.


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