Rechercher

La famille Hunt, qui pèse 24,8 milliards de dollars, vient de remporter le Super Bowl

Super Bowl
Le propriétaire des Chiefs de Kansas City, Clark Hunt, soulève le Trophée Vince-Lombardi pour célébrer la victoire lors du Super Bowl LVIII entre les Kansas City Chiefs et les San Francisco 49ers, le 11 février 2024, à l'Allegiant Stadium de Las Vegas, aux États-Unis. Getty Images

En 19 ans, les Chiefs de Kansas City sont devenus les premiers à remporter le Super Bowl deux années d’affilée, consolidant ainsi leur dynastie.

Un article de Justin Birnbaum pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Clark Hunt, le propriétaire des Chiefs de Kansas City, s’est retrouvé en terrain connu après le Super Bowl LVIII, debout sur une scène improvisée à l’Allegiant Stadium de Las Vegas, où il a reçu le Trophée Vince-Lombardi. Son équipe a battu les 49ers de San Francisco, 25 à 22, pour remporter son troisième championnat en cinq ans. Alors que les confettis pleuvent et que la fête bat son plein autour de lui, il a une pensée pour ses parents. 

« En regardant le match d’aujourd’hui, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes parents et à la fierté qu’ils éprouvaient pour cette équipe de football », a déclaré Clark Hunt, directeur général des Chiefs de Kansas City, âgé de 58 ans. « Au fond d’eux-mêmes, ils étaient les plus grands fans des Chiefs du monde, et ils auraient aimé célébrer un nouveau championnat avec les meilleurs fans du monde, le Royaume des Chiefs. »

Le père de Clark, Lamar, a été l’une des figures les plus influentes de l’histoire du football professionnel. Il a été le catalyseur de la fusion AFL-NFL et a donné son nom au Super Bowl, en s’inspirant d’un jouet pour enfants et des parties de bowling des universités. Les Chiefs ont participé au tout premier Super Bowl en 1967 et, 17 ans plus tard, la NFL a rendu hommage à Lamar en donnant son nom au trophée du championnat de l’AFC. Norma, la mère de Clark, a assisté à tous les Super Bowl avec son mari jusqu’à sa mort en 2006. Elle a elle-même poursuivi cette tradition jusqu’à sa mort en juin dernier.

 

Un match exceptionnel

Le grand match de dimanche a sans doute été le meilleur de tous, Patrick Mahomes ayant mené une remontée qui a permis aux Chiefs de remporter le deuxième match en prolongation de l’histoire du Super Bowl. Le quarterback vedette de 28 ans a délivré une passe de touché décisive au receveur Mecole Hardman Jr. pour départager les deux équipes, devant un public de stars dont faisaient partie Beyoncé et Jay Z, LeBron James, Paul Rudd, Justin Bieber et, bien sûr, Taylor Swift.

« La boucle est bouclée avec Taylor Swift », déclare Marc Ganis, président de la société de conseil Sportscorp. « Mais Lamar Hunt, Ralph Wilson (l’ancien propriétaire des Bills de Buffalo) et Leon Hess (l’ancien propriétaire des Jets de New York), savaient que pour être compétitif, il ne suffisait pas d’attirer les fans de football les plus assidus. Il fallait attirer l’attention du public. Le meilleur moyen d’y parvenir, même dans les années 60, était de faire appel à des célébrités, et c’est ce qu’ils ont fait. »

Le Super Bowl LVIII a été une performance déterminante pour les Chiefs, la franchise de 4,3 milliards de dollars qui constitue l’essentiel de l’empire sportif de la famille Hunt, d’une valeur de 5,8 milliards de dollars (dette comprise). (Ils possèdent également des participations dans les Bulls de Chicago de la NBA et le FC Dallas de la MLS.) Si le football a considérablement accru la fortune de la famille, il ne l’a pas rendue extrêmement riche pour autant. La valeur collective des Hunt représente 24,8 milliards de dollars et la famille se classe au 12erang des familles les plus riches d’Amérique.

 

L’origine de la fortune familiale 

La fortune commence avec le grand-père de Clark Hunt, H.L. Hunt, un exploitant pétrolier texan qui aurait inspiré J.R. Ewing dans la série télévisée à succès Dallas. Il a trouvé l’or noir lors du boom pétrolier de 1930 dans l’est du Texas en utilisant ses gains au poker pour acheter des champs pétrolifères inexploités et a laissé un héritage impressionnant à ses 15 enfants lorsqu’il est mort en 1974.

En 1982, 11 des héritiers de Hunt figuraient sur la toute première liste Forbes 400 des Américains les plus riches. Les fils Ray Lee Hunt, Nelson Bunker Hunt (décédé en 2014) et William Herbert Hunt ont suivi leur père dans l’industrie pétrolière et gazière. Cependant, les deux derniers ont disparu du classement Forbes dans les années 1980 après avoir accumulé des dettes et tenté en vain de s’emparer du marché mondial de l’argent. D’autres ont choisi d’autres voies. La fille Caroline Rose Hunt (décédée en 2018) a fondé et vendu Rosewood Hotels and Resorts. Lamar Hunt a trouvé sa vocation dans le sport professionnel.

 

L’influence de Lamar Hunt

Alors que la popularité de la NFL augmente dans les années 1950, le jeune Lamar Hunt veut amener une franchise d’expansion à Dallas. La ligue le rejette, mais sa détermination ne fait que s’intensifier après qu’il a assisté au légendaire match de championnat de la NFL de 1958 entre les Colts de Baltimore et les Giants de New York. Hunt laisse passer l’occasion d’acheter 20 % des Cardinals de l’Arizona et passe à une idée plus audacieuse : créer un concurrent à la NFL. Il imagine une ligue de football américain à huit équipes, chaque propriétaire versant 25 000 dollars (environ 260 000 dollars d’aujourd’hui, soit 242 000 euros), et résiste même à une offre de dernière minute de la NFL de s’étendre à Dallas.

Les Texans de Dallas de Hunt se hissent rapidement au sommet de la nouvelle ligue et remportent le premier championnat de l’AFL en 1962. Un an plus tard, il transfère le club à Kansas City. Mais les jours de l’AFL en tant que ligue autonome n’ont duré que peu de temps. En 1966, l’AFL et la NFL se mettent d’accord sur une fusion que Hunt a contribué à faciliter. Il faudra encore quatre ans pour que les opérations soient totalement intégrées, mais cela n’empêche pas les deux ligues nouvellement associées d’organiser leur premier match de championnat commun.

Le Super Bowl est devenu un élément éternel de l’héritage de Hunt, qui en a donné le nom en s’inspirant de la Super Balle, un jouet de Wham-O – que Norma avait acheté pour les enfants à Noël en 1965 – et des matchs de championnat des universités. « J’ai plaisanté en l’appelant le « Super Bowl » », écrit-il à l’époque au commissaire de la NFL Pete Rozelle, « ce qui peut évidemment être amélioré ». Les Chiefs perdent le premier Super Bowl face aux Packers de Green Bay, mais remportent leur première victoire sur la plus haute scène du football trois ans plus tard, lors du Super Bowl IV en 1970 face aux Vikings du Minnesota.

Bien que Lamar Hunt soit décédé en 2006, son ombre plane toujours sur le football professionnel. « L’AFL n’aurait jamais vu le jour sans Lamar Hunt, et la fusion n’aurait probablement jamais eu lieu, ce qui a permis au football de devenir le sport le plus important aux États-Unis », explique M. Ganis. M. Hunt était également un mécène passionné du football américain, puisqu’il a été l’un des propriétaires fondateurs de la Major League Soccer. La Lamar Hunt U.S. Open Cup (Coupe des États-Unis de soccer) a été inaugurée en son honneur en 1999.

Clark Hunt a succédé à son père en 2005 et les Chiefs sont devenus une force dominante du football. Depuis l’embauche de l’entraîneur Andy Reid en 2013, Kansas City a remporté 128 victoires en saison régulière, un record dans la ligue. La victoire de dimanche marque également la première fois qu’une équipe est à nouveau championne du Super Bowl depuis les Patriots de la Nouvelle-Angleterre en 2005.

Pour les Chiefs, l’avenir est radieux. Après le match de dimanche, le tight end Travis Kelce a été interrogé sur la possibilité d’un triplé. « L’objectif a toujours été de faire un triplé », a-t-il répondu en brandissant le Trophée Vince-Lombardi.

 


À lire également : Classement Forbes des empires sportifs les plus valorisés au monde en 2024

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC