AngelSquare, une communauté d’investisseurs spécialisés dans l’amorçage (Business Angels, Family Offices, fonds d’amorçages…), dévoile son classement des femmes Business Angels (BA) les plus influentes au sein du Top 30 des BA Français. 5 femmes sur 30, c’est peu, comme le souligne Charles Degand, cofondateur d’AngelSquare.
5 femmes sur 30 Business Angels dans un classement réalisé par Angelsquare, une communauté d’investisseurs fondée en 2016. « Attention, il y a beaucoup plus de femmes qui investissent que cela », souligne Catherine Barba Chiaramonti, l’une des 5 de ce classement. « Mais elles investissent souvent au travers de fonds donc leurs noms n’apparaissent pas en direct. » Surtout, le nombre de femmes entrepreneures est inférieur à celui des hommes, or bien souvent, les business angels sont d’anciens entrepreneurs, indique Charles Degand. Les sommes sont également à prendre en compte, le Top 30 se concentrant sur les montant investis.
« La féminisation ne saute pas aux yeux, mais le moyen pour faire croître le nombre de femmes business angels est de féminiser l’entrepreneuriat », poursuit le cofondateur d’AngelSquare.
- (24ème) Chantal Baudron : Qualité des entrepreneurs
Pour la deuxième année consécutive, Chantal Baudron prend la tête du classement des femmes business angels. A la tête d’un cabinet de conseil en recrutement de cadres, elle rencontre au quotidien des entrepreneurs. « Plutôt que de laisser un banquier gérer mon argent, je me suis dis que je pouvais être utile en soutenant des entreprises. »
En dix ans, Chantal Baudron a investi dans 23 start-up pour des tickets de 20 000 à 50 000 euros et dans quatre fonds d’investissement. « Je mise sur un grand nombre en espérant avoir un ticket gagnant, comme au loto », avoue-t-elle. Avec une formation de psychologue et une longue expérience en ressources humaines, la business angel est particulièrement attentive à « la qualité des entrepreneurs ». Selon elle, « un projet peut évoluer », mais l’entrepreneur doit avoir un certain état d’esprit, notamment « la détermination ».
Si elle ne peut, par « manque de temps », être très proche de tous, elle est au comité stratégique de trois entreprises et reste disponible pour « répondre à des questions sur le recrutement », notamment.
- (28ème) Valentine de Lasteyrie : Entreprises à impact
Entre le business angel qui soutien des entreprises en parallèle de son activité, et le fonds d’investissement, il y a le family office qui soutient financièrement de jeunes entreprises innovantes. C’est le cas de Valentine de Lasteyrie. Passée par Harvard et des cabinets ministériels, cette directrice investissement gère les fonds familiaux chez la Financière de Blacailloux, ou Fiblac. « Je viens d’une famille d’entrepreneurs donc la priorité était de soutenir un tissu économique et des entrepreneurs au-delà du retour sur investissement espéré. »
Depuis quatre ans, une petite dizaine d’entreprises ont été soutenues. A la différence des business angels « classiques », Valentine de Lasteyrie, avec Fiblac, apporte des tickets moyens de 150 000 euros. « Pour l’instant en amorçage, car le besoin est là. » Critères essentiels de sélection : « le bénéfice sociétal et le courage de l’équipe ». Autre critère essentiel pour la directrice, la mixité. « Plus de la moitié des projets que nous soutenons sont portés par une femme ou par une équipe mixte car la mixité est un vecteur de succès et donc, en investisseur pragmatique, j’en espère un meilleur retour sur investissement. »
- (33ème) Catherine Barba Chiaramonti : Diversité
Installée depuis quatre ans à New York, Catherine Barba Chiaramonti cumule trois casquettes. A la tête d’un « laboratoire » d’observation du commerce innovant, elle vend son expertise auprès de grandes entreprises en France ; depuis 2012, elle a investi dans une petite quinzaine de jeunes pousses du retail ; très engagée pour la promotion de la diversité dans l’entrepreneuriat et dans la tech, elle organise chaque année un événement pour mettre en lumière les entrepreneurs qui militent pour plus de diversité.
« Le déclic est venu avec l’argent. J’ai revendu deux entreprises dans le e-commerce et j’ai alors eu envie de rendre ce que d’autres m’avaient donné. Ici à New York, la culture du Give it back est très développée. Et puis j’espère recevoir aussi car j’apprends beaucoup au contact des entrepreneurs. »
Au board de quatre entreprises qu’elle finance, toutes à hauteur de plus de 50 000 euros, elle ne se positionne pas comme « sachante » : « les choses bougent très vite dans la tech, donc je n’en sais pas plus, mais mon expérience et le fait de ne pas être opérationnelle me permet d’avoir le recul nécessaire pour accompagner ces entreprises. »
Côté critères de sélection, les start-up qu’elle choisi sont dans son secteur, mais à « 90% le choix se fait sur l’enthousiasme, l’énergie de l’entrepreneur ». Enfin dernier point, elle souhaite être en adéquation avec ses valeurs et soutien prioritairement des équipes diverses. « Je viens de demander à une équipe de jeunes hommes de s’engager à engager des femmes notamment. »
4. (42ème) Valentine Baudouin Barbelivien : l’important, c’est l’équipe
Avocate spécialisée en asset management, private equity et structuration de fonds chez Kramer-Levin, Valentine Baudouin Barbelivien est business angel depuis deux ans. Avocate depuis dix ans dans la finance, elle conseille au quotidien des investisseurs. « J’ai commencé avec deux start-up, notamment celle d’un ancien client qui lançait son entreprise dans la LegalTech. J’ai investi dans une équipe alors que le produit n’était qu’au stade de l’idée. »
En 2018, l’avocate a mis un ticket dans trois entreprises, entre 20 000 et 40 000 euros chacun, et dans un fonds d’investissement pour plus de 100 000 euros. Si elle admet attendre « un retour sur investissement », Valentine Baudouin Barbelivien s’intéresse également à l’aventure humaine et entrepreneuriale. « C’est une rencontre entre un investisseur et une équipe. Je suis très impliquée en étant une bonne oreille et en participant au comité stratégique. » Une bonne oreille qui affirme répondre aux questions des entrepreneurs, notamment sur des thématiques juridiques et réglementaires. Car pour l’instant, cette business angel n’accompagne que des sujets proches de son secteur d’activité (FinTech, LegalTech) ou dans des domaines qu’elle affectionne comme le sport.
- (44ème) Angélique Gérard : défiscalisation et contribution à l’écosystème
« C’est quelque chose que l’on dit peu, mais parmi mes motivations, il y a la défiscalisation », indique sans ambages Angélique Gérard, directrice relation clients chez Iliad et présidente de neuf filiales du groupe. Business angel depuis cinq ou six ans, elle a déjà accompagné financièrement 25 start-up et réalisé quatre exit, dont trois positifs qui lui ont permis de réinvestir dans d’autres entreprises. « C’est une surprise, je pensais perdre de l’argent », constate-t-elle.
Angélique Gérard privilégie les petits tickets de 10 à 15 000 euros afin de donner un coup de pouce aux jeunes entreprises. « C’est pour moi une manière de contribuer à l’écosystème. » Si elle ne souhaite pas être au board des entreprises qu’elle finance, elle reste disponible pour donner des conseils aux entrepreneurs sur ses sujets d’expertise, management, expérience client et gestion de croissance notamment. Parmi ses critères de sélection, le fait d’être utilisatrice du produit présenté par la start-up dans laquelle elle investit, car « je sais que ça marche », mais aussi, le nom de la start-up ou la présentation du produit et du business. « J’aime que ce soit immédiatement clair. »
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