Impulsé par Eric Caen, expert en transformation digitale, et en partenariat avec Forbes France, le « Forbes CAC 40 Digital Index » prend le parti de mesurer, selon 16 critères « concrets et fonctionnels » savamment disséminés en quatre grandes catégories (Technologie, Marketing, Expérience, Plateforme)* les avancées digitales et autres évolutions numériques des 40 composantes de l’indice parisien à travers le prisme de l’utilisateur, à la veille de l’ouverture du salon VivaTechnology.
« Ce qui est visible de l’extérieur par les utilisateurs ». Tels sont le postulat et la ligne directrice de la première édition du Forbes CAC 40 Digital Index initié par Eric Caen, expert en transformation digitale qui a notamment œuvré à ladite transformation de plusieurs groupes d’envergure, notamment McDonald’s, au niveau européen (soit 42 pays) entre 2011 et 2013, puis à l’échelle mondiale, sur la période 2013-2015. Auréolé de ces « faits d’armes » auxquels il convient d’ajouter à ce tableau de chasse déjà bien garni la transition digitale du 6e groupe télécom mondial, Veon – anciennement Vimpelcom -, Eric Caen cisèle sa réflexion et pose les jalons d’un classement où la part belle serait faite à l’utilisateur. « Il y a les projets – dont fourmillent toutes les entreprises – et il y a le réel. Moi, je me suis évertué à juger ce qui est tangible, palpable. En d’autres termes, ce qui existe », souligne-t-il. Le Forbes CAC 40 Digital Index est ainsi, fort de ce principe cardinal, sur rampe de lancement dans l’esprit de son fondateur. Aujourd’hui, la transformation digitale fait résolument office d’impérieuse nécessité pour tous ces grands groupes afin de faire face à une concurrence de plus en plus féroce. Un préalable auquel souscrivent parfaitement les mastodontes de la Tech américaine regroupés sous l’acronyme GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) élargie parfois en GAFAM pour y adjoindre Microsoft.
Les « GAFA » à la manœuvre
Ces derniers ont rapidement saisi l’enjeu d’adapter leur offre aux nouveaux usages du numérique, faisant de leur degré de digitalisation l’un des facteurs clés de leur performance. Avec des évolutions boursières comprises entre 43 % (Google) et 200 % (Amazon) en l’espace de trois ans, ces géants du web ont allègrement surperformé le Dow Jones qui ne s’appréciait « que » de 25 % dans le même laps de temps. Evidemment, ces « locomotives » n’ont aucun « homologue hexagonal », la valorisation d’Apple étant, à elle seule, équivalente, à la moitié de toutes les sociétés du CAC 40 réunies. Toutefois, à travers ces éléments, il était intéressant d’évaluer l’avancement numérique des fleurons de la Bourse de Paris, non pas par souci de comparaison avec les GAFA, mais davantage pour mesurer les disparités, parfois criantes, entre les différentes composantes d’un même indice.
Pour ce faire, le « Forbes CAC 40 Digital Index » a analysé des centaines de sites internet et d’applications mobiles qui ont été notés, comme évoqué en préambule, sur 16 critères répartis en 4 catégories, en l’occurrence Technologie, Expérience, Marketing et Création de plateformes digitales d’activité. Et les résultats sont riches en enseignements.
Axa au sommet, l’industrie lourde décrochée
Sans faire davantage planer le suspense, le lauréat de cette première édition du « Forbes CAC 40 Digital Index » n’est autre que l’assureur Axa qui remporte la majorité des suffrages avec la note de 65/100, devançant d’une courte tête Orange (62/100) et Capgemini (61/100). Le leader européen des services informatiques et du conseil est talonné par Bouygues (59/100) et Atos (58/100). « La palme revient, sans surprise, à ceux qui bénéficient d’un usage digital quotidien dans leurs relations avec leurs clients et partenaires », déclare Eric Caen. Dans le détail, Axa se démarque, par rapport à la rude concurrence, sur le volet « Expérience ». « Ils ont fourni beaucoup d’efforts en ce sens, et ont été particulièrement attentifs aux doléances de leurs clients. Axa dispose d’ailleurs d’interfaces de premier choix », souligne Eric Caen. A l’inverse, le critère « Plateforme » doit être « davantage musclé », poursuit l’expert qui adresse un satisfecit à l’assureur, estimant que ce dernier bénéficie encore d’une marge de progression. « Axa a les bons réflexes et pourrait devenir encore plus performant dans le digital au prix de quelques efforts dans les mois et les années à venir ».
A l’autre bout du palmarès, les plus éminents représentants de l’industrie lourde, ArcelorMittal (21/100), le cimentier Franco-suisse LafargeHolcim (20/100) et le parapétrolier TechnipFMC (19/100) qui ferme la marche. Ces derniers ne semblent guère enclins – du moins pour le moment – à faire de leur transformation digitale une priorité. « Dans le cadre de l’élaboration de cette étude, je me suis penché sur les équipes digitales de toutes les composantes du CAC 40 de manière très simple : en tapant digital + le nom de l’entreprise dans la barre de recherche Linkedin. Résultat : une à deux personnes dans certains de ces groupes quand des centaines de noms apparaissaient pour Axa et Orange », déplore Eric Caen. Mais peut-être que certaines données vont les inciter à repenser leur stratégie digitale.
En premier lieu les performances boursières sur les trois dernières années (en date du 12 Juin 2017) apportent des éléments susceptibles de nourrir la réflexion de ces « mauvais élèves » : ainsi quatre des cinq premiers du « Forbes CAC 40 Digital Index » ont largement surperformé le CAC 40 (+16%) ces trois dernières années.
- Axa : + 25%
- Orange : +18%
- Capgemini : +68%
- Bouygues : + 11%
- Atos : +92%
Tandis qu’à l’inverse, les parcours boursiers davantage sinueux des « trois derniers » dans le même laps de temps.
- ArcelorMittal : -21%
- LafargeHolcim : -20%
- TechnipFMC : -12%
Si d’autres critères, notamment conjoncturels entrent évidemment en ligne de compte, les chiffres sont éloquents. « Je ne crois pas au hasard », conclut, sibyllin, notre expert Eric Caen.
L’intégralité de ce classement est disponible ci-dessous :
Rang | Entreprise | Pourcentage de digitalisation |
1ier | Axa | 65 |
2e | Orange | 62 |
3e | Capgemini | 61 |
4e | Bouygues | 59 |
5e | Atos | 58 |
6e | Carrefour | 57 |
7e | BNP Paribas | 56 |
8e | L’Oréal | 52 |
8e ex-aequo | Accor | 52 |
10e | SchneiderElectric | 51 |
11e | Publicis | 50 |
12e | Crédit Agricole | 49 |
13e | Renault | 48 |
14e | Michelin | 47 |
15e | LVMH | 46 |
15e ex-aequo | Vivendi | 46 |
17e | Essilor | 45 |
18e | Saint-Gobain | 44 |
18e ex-aequo | Legrand | 44 |
20e | Airbus Group | 40 |
21e | Vinci | 39 |
22e | Danone | 38 |
23e | Société Générale | 37 |
23e ex-aequo | Engie | 37 |
25e | Unibail-Rodamco | 36 |
25e ex-aequo | Peugeot | 36 |
27e | Veolia | 35 |
27e ex-aequo | Solvay | 35 |
29e | Pernod Ricard | 34 |
29e ex-aequo | Safran | 34 |
31e | Valeo | 32 |
32e | Sodexo | 30 |
33e | Nokia | 29 |
34e | Sanofi | 27 |
35e | Total | 26 |
36e | Air Liquide | 25 |
37e | Klépierre | 24 |
37e ex-aequo | Kering | 24 |
39e | ArcelorMittal | 21 |
40e | LafargeHolcim | 20 |
41e | TechnipFMC | 19 |
Méthodologie
Des centaines de sites internet et d’applications mobiles ont été jugés sur des critères de technologie, d’expérience, de marketing et de création de plateformes digitales d’activité. L’index met en place une méthodologie prenant en compte 16 critères concrets et fonctionnels :
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