Un nouveau rapport dévoile les 10 meilleures villes américaines pour les jeunes entrepreneurs, ainsi que celles à éviter. Alors que les vagues de licenciements se multiplient dans de nombreuses entreprises, l’entrepreneuriat pourrait connaître un essor.
Dernier exemple en date : la chaîne de magasins de tissus Joann, en faillite, prévoit la fermeture de 800 boutiques, menaçant près de 20 000 emplois. Les coupes budgétaires frappent aussi l’administration fédérale, avec 2 800 suppressions de postes au département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis et 4 200 au département de l’Agriculture, selon New York Magazine. D’autres réductions sont attendues parmi les 2 millions de travailleurs fédéraux.
Portés par la nécessité, de plus en plus de travailleurs se tournent vers l’entrepreneuriat et la création d’entreprise. Dans un marché du travail en pleine mutation, l’agilité et l’innovation deviennent essentielles. Pourtant, toutes les villes ne présentent pas les mêmes opportunités pour se lancer : certaines offrent un terreau fertile aux jeunes entrepreneurs, tandis que d’autres présentent de sérieux obstacles.
Les États du Sud, terre d’opportunités pour les entrepreneurs
Matthew Woodward, porte-parole de Search Logistics, commanditaire de l’étude, souligne que « les États du Sud, comme la Floride, la Caroline du Nord et le Texas, figurent souvent parmi les meilleurs pour les jeunes entrepreneurs. Beaucoup de ces régions offrent un coût de la vie plus bas, ce qui les rend plus abordables. »
L’étude a pris en compte plusieurs facteurs clés, notamment le coût des bureaux, le niveau d’imposition, le revenu moyen des habitants, le prix du logement et de l’alimentation, ainsi que la vitesse d’internet.
La Floride se positionne en tête du classement, et c’est Jacksonville qui décroche la première place pour la création d’entreprise. La ville du nord de la Floride se distingue par un coût de la vie avantageux et d’autres atouts clés mis en avant dans l’étude. D’après Apartments.com, le coût du logement y est inférieur de 11,5 % à la moyenne nationale américaine. Autre avantage : l’absence d’impôt sur le revenu en Floride. Tampa, autre ville floridienne, arrive en deuxième position.
Trois des dix premières villes du classement se trouvent au Texas, un État réputé pour son environnement favorable aux entreprises. Avec une fiscalité avantageuse et des réglementations plus souples que dans d’autres États, Fort Worth, Houston et San Antonio se placent parmi les meilleures destinations pour les entrepreneurs. Selon Forbes, pas moins de 209 entreprises ont choisi de s’implanter au Texas au cours des sept dernières années.
Cette attractivité a convaincu des figures majeures du monde des affaires. Tim Cook a récemment annoncé qu’Apple allait investir à Houston dans une nouvelle usine, dans le cadre d’un vaste plan d’expansion de 500 milliards de dollars. Elon Musk a quant à lui de nombreux intérêts dans l’État, notamment une usine de fabrication SpaceX Starlink de 240 hectares. Ses autres intérêts, situés au Texas, comprennent The Boring Company (son entreprise de creusement de tunnels) et le futur siège social de X. Selon des documents juridiques, ces implantations devraient entraîner une forte croissance et la création de nombreux emplois dans le comté de Bastrop, situé juste à l’est d’Austin.
Parmi les autres villes les mieux classées figurent Indianapolis (n°3, la ville la plus septentrionale du classement), Baltimore, Philadelphie et Raleigh, en Caroline du Nord, confirmant la diversité géographique des meilleurs écosystèmes pour les entrepreneurs aux États-Unis.
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Entrepreneuriat : ces villes où il est le plus difficile de réussir
Il est surprenant de constater que certaines des villes les plus réputées pour leur dynamisme entrepreneurial se retrouvent en bas du classement. « Les villes de la côte ouest, notamment en Californie, figurent parmi les moins favorables aux jeunes entrepreneurs. Leurs impôts élevés, leur coût de la vie exorbitant et leur salaire minimum contraignant en font des choix risqués, malgré un revenu moyen par habitant important. Si elles peuvent sembler attractives, elles posent de réels défis aux entreprises naissantes », explique le rapport.
Si ces grandes métropoles figurent en bas du classement, c’est avant tout en raison de leur coût de la vie exorbitant. Pourtant, un loyer élevé ne signifie pas forcément un échec entrepreneurial. Des villes comme New York, qui arrive en tête des moins favorables aux entrepreneurs, et San Francisco, classée juste derrière, restent des pôles d’innovation majeurs. La Silicon Valley et la Grosse Pomme ont vu naître certaines des entreprises les plus prospères. New York, en particulier, domine toujours le monde des affaires avec 47 entreprises du Fortune 500 et des institutions emblématiques comme Wall Street et le New York Stock Exchange.
Il est important de noter que si cette enquête prend en compte la fiscalité et le coût de la vie, elle ne mesure pas l’écosystème de soutien économique propre à la Silicon Valley, où figurent deux villes mal classées : San Francisco et San Jose. Par ailleurs, le coût de la vie n’est qu’un des nombreux facteurs qui peuvent influencer l’attractivité d’un État pour les entrepreneurs. Gardez donc un certain recul en consultant ce classement des pires villes pour entreprendre :
Classement des villes les moins favorables aux entrepreneurs
- New York
- San Francisco
- San Diego
- San Jose
- Sacramento
- Seattle
- Washington, D.C.
- Portland, Oregon
- Los Angeles
- Chicago
Lancer une entreprise ne se résume pas à des chiffres et des classements. Demandez à un entrepreneur de New York ou de Portland : le coût du logement ou de l’embauche ne fait pas tout. L’étude ne prend d’ailleurs pas en compte le coût d’une relocalisation, nécessaire pour bénéficier des avantages mis en avant. Et puis, déménager dans une autre région peut aussi être un frein si le cadre de vie ne vous correspond pas. Au final, ce qui compte pour un entrepreneur, c’est de trouver un équilibre et un écosystème propice à l’innovation, là où son projet pourra réellement prospérer.
Une contribution de Chris Westfall pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie
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