La déclaration du directeur général de Sanofi, Paul Hudson, à l’agence Bloomberg a provoqué l’indignation. Dans la course qu’il mène pour trouver un vaccin contre le coronavirus, il prévoit de fournir en premier les Etats-Unis en raison de leur partenariat financier.
Ils « obtiendront les vaccins en premier » a déclaré Paul Hudson Directeur général de Sanofi à l’agence Bloomberg en parlant des Etats-Unis à propos de la distribution d’un potentiel vaccin contre le covid-19. Se basant sur des considérations financières que nos voisins outre-Atlantique prennent en partageant le « risque» de recherches menées à travers un partenariat, Sanofi servira ces derniers en priorité. Une déclaration qui a provoqué l’indignation, et en premier lieu celle la secrétaire d’Etat à l’Economie Agnès Pannier-Runacher qui a réagi au micro de Sud radio : « Pour nous, ce serait inacceptable qu’il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous un prétexte qui serait un prétexte pécuniaire ».
Rappelons que Sanofi, entreprise française transnationale, s’est « associée » en février dernier avec les Etats-Unis pour développer un vaccin contre le coronavirus par le biais d’une étroite collaboration avec l’Autorité pour la recherche et développement avancée dans le domaine biomédical (Barda), qui dépend du ministère américain de la Santé. Avec pour objectif de trouver le vaccin miracle d’ici six mois, le groupe prévoit de fournir en premier ceux qui « ont investi pour essayer de protéger leur population ». Même si cette avance parait dérisoire aux yeux du géant français avec une estimation « de quelques jours ou quelques semaines sur le reste du monde » a précisé Paul Hudson, un malaise s’est installé. Malaise qu’Olivier Bogillot, le président de Sanofi France a tenté de dissiper sur le plateau de BFMTV en revenant sur les déclarations du groupe : « Il est évident que si Sanofi découvre un médicament ou un vaccin efficace contre le coronavirus, il sera accessible à tous » a-t-il déclaré ce jeudi matin.
Une course au vaccin qui, si elle aboutit dans les six mois à venir, devra obligatoirement enchaîner avec l’étape de l’essai clinique qui demande en général une année. De quoi relativiser un peu la polémique… Sans oublier qu’un autre laboratoire pourrait également faire homologuer son vaccin avant Sanofi, comme dans le cas d’Ebola avec l’américain Merck.
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