Entreprise | La hausse d’immatriculation de sociétés enregistrées sous le régime auto-entrepreneur compense en partie la diminution de création de sociétés classiques.
Un léger repli. En 2023, le niveau de création d’entreprises est resté soutenu avec 1 051 500 nouvelles sociétés créées selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Soit 10 500 de moins qu’en 2022 (-1%). Après une forte croissance entre 2016 et 2021, les créations d’entreprises diminuent pour la première fois depuis sept ans.
Dans le détail, ce repli se fait ressentir dans la plupart des secteurs, en particulier dans les activités spécialisées. La construction (-8%) et les activités immobilières (-12%) enregistrent un important recul, eux qui pâtissent plus que tout autre secteur de la hausse des taux d’intérêts. Les activités scientifiques et techniques chutent également de 8%. A contrario, les entreprises spécialisées dans les services administratifs et de soutien progressent de 17% sur l’année.
Dans un contexte de ralentissement économique couplé à une inflation de 4,9% sur l’ensemble de l’année, le niveau de création d’entreprise est resté élevé, près de deux fois supérieur à celui de 2015. Et ce alors, que le chiffre de défaillance est reparti à la hausse en 2023.
63% des nouvelles sociétés en micro-entrepreneur
Néanmoins, cette relative stabilité témoigne d’un phénomène sous-jacent à l’œuvre depuis quelques années : l’essor du statut de micro-entrepreneur. L’Insee enregistre une hausse de 3% d’entreprises individuelles enregistrées sous ce régime, qui atteignent un niveau inégalé à 667 400 nouvelles immatriculations. Cette progression compense en partie la diminution de création de sociétés classiques (-8%), qui s’établissent à près de 300 000, ainsi que celle des entreprises individuelles classiques qui reculent pour la deuxième année consécutive (-6%), avoisinant les 115 000.
L’Institut de statistiques souligne que les entreprises créées sous le régime du micro-entrepreneur représentent près de 63% des nouvelles sociétés en 2023, contre 48% en 2017, dernière année avant le doublement des plafonds de chiffres d’affaires ouvrant droit au régime. Et de rappeler que toutes ces immatriculations ne se traduisent pas nécessairement par le démarrage d’une activité économique. En effet, près d’un tiers des micro-entrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018 n’avaient réalisé aucun chiffre d’affaires dans les mois suivants leur immatriculation.
Au vu de ces données, difficile de faire rimer ce haut niveau de création d’entreprises avec création d’emplois alors que la courbe du taux de chômage s’est inversée en 2023. Selon l’Insee, seul 2% des nouvelles entreprises emploient au moins un salarié quand elles voient le jour. Hors micro-entrepreneur, cette part a nettement décru en dix ans, passant de 12% à 5%.
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