La fortune de Donald Trump est estimée à 2,5 milliards de dollars, soit 400 millions de dollars en dessous du seuil d’entrée dans le classement Forbes 400 des plus grandes fortunes américaines en 2021.
La fortune du magnat de l’immobilier n’a pas diminué depuis l’année dernière, lorsqu’il occupait la 339e place du classement Forbes 400. Cependant, Donald Trump a perdu 600 millions de dollars depuis le début de la pandémie. Contrairement aux actions technologiques, aux cryptomonnaies et à d’autres actifs, l’immobilier dans les grandes villes a perdu de sa valeur durant la pandémie. Or, l’essentiel de la fortune de l’ancien président des États-Unis est constitué de biens immobiliers.
Donald Trump ne peut s’en prendre qu’à lui-même. En effet, il y a cinq ans, il a eu une occasion en or de diversifier sa fortune. Juste après l’élection présidentielle américaine de 2016, l’Office of Government Ethics (le Bureau américain de l’éthique gouvernementale, NDLR) a poussé Donald Trump à se défaire de ses actifs immobiliers. Cette manœuvre lui aurait permis de réinvestir ses gains dans des fonds indiciels élargis et d’assurer ses fonctions de président des États-Unis sans conflits d’intérêts.
ÉVOLUTION AU CLASSEMENT FORBES 400
De 1997 à 2016, Donald Trump a conservé une place dans la première moitié du cassement Forbes 400. Cependant, les choses se sont gâtées après sa victoire aux élections présidentielles américaines en 2016. Après cinq années de chute, le magnat de l’immobilier ne fait désormais plus partie du classement Forbes 400.
Les autres membres du gouvernement doivent suivre les recommandations du Bureau américain de l’éthique gouvernementale. Ainsi, ceux qui détiennent des biens susceptibles d’entrer en conflit avec leurs responsabilités au sein du gouvernement courent le risque d’enfreindre la loi pénale américaine sur les conflits d’intérêts. Cependant, le président des États-Unis est exempté de cette obligation, comme l’a fièrement rappelé Donald Trump lors d’une conférence de presse neuf jours avant son investiture. « En réalité, je pourrais diriger mon entreprise et le gouvernement en même temps », a-t-il déclaré à une foule de journalistes réunis dans la Trump Tower. « Je n’aime pas la façon dont cela se présente, mais je serais capable de le faire si je le voulais. Je serais le seul à pouvoir le faire. »
Donald Trump a décidé de s’accrocher à ses actifs. À l’époque, leur valeur était estimée à 3,5 milliards de dollars, après déduction des dettes. Si l’ancien président américain avait décidé de tout vendre, il est probable qu’il aurait dû payer d’importants impôts sur les plus-values de cession. Le magnat de l’immobilier a fait l’acquisition de ses cinq actifs les plus précieux il y a de nombreuses années. De ce fait, il doit avoir bloqué d’énormes gains non imposés dans chacun d’eux. S’il avait dû payer le maximum d’impôt possible sur les plus-values de cession, soit 23,8 % au gouvernement fédéral et plus de 8,8 % aux autorités de l’État de New York, Donald Trump aurait vu sa fortune diminuer d’environ 1,1 milliard de dollars, ce qui lui aurait laissé une fortune de 2,4 milliards de dollars au premier jour de sa présidence. Néanmoins, cet énorme sacrifice en apparence aurait pu se transformer en une opération lucrative. En plaçant ces 2,4 milliards de dollars dans un fonds indexé sur l’indice boursier S&P 500, par exemple, la fortune de Donald Trump aurait atteint 4,5 milliards de dollars à l’heure actuelle, soit une augmentation de sa fortune de 80 %. En d’autres termes, son refus de « désinvestir » lui a coûté 2 milliards de dollars.
LA FORTUNE DE DONALD TRUMP DEPUIS 1982
Les estimations de Forbes sont prudentes. En effet, le refus de Donald Trump de « désinvestir » aurait pu lui coûter bien plus. Une section peu connue du code fédéral des impôts permet aux fonctionnaires qui se débarrassent de leurs avoirs d’obtenir un document appelé « certificat de cession ». Ce dernier leur permet d’éviter de payer des impôts sur les plus-values de cession. Il s’agit d’un moyen pour le gouvernement d’inciter les fonctionnaires à agir de manière éthique et à éviter tout conflit d’intérêts. Cependant, comme Donald Trump n’était pas soumis à la loi sur le conflit d’intérêts, il n’a peut-être pas pu bénéficier de cet avantage. Walter Shaub, qui dirigeait le Bureau américain de l’éthique gouvernementale à l’époque, a déclaré à Forbes qu’il aurait été heureux de remettre à Donald Trump un certificat de cession, mais il n’est pas certain que les fonctionnaires de l’Internal Revenue Service (l’agence fédérale des États-Unis, responsable de la gestion et de l’inspection des obligations fiscales) auraient honoré le document. L’équipe du magnat de l’immobilier n’a même pas posé de question à ce sujet, selon Walter Shaub. « Ils n’ont jamais montré le moindre intérêt pour le désinvestissement », a affirmé l’ancien responsable du Bureau américain de l’éthique gouvernementale.
Avancer avec des œillères a un coût. Si l’ancien président américain avait réussi à éviter l’impôt sur les plus-values de cession, il aurait pu théoriquement réinvestir 3,5 milliards de dollars dans le S&P 500 le jour de son arrivée à la Maison-Blanche. Dans ce scénario alternatif, la fortune de Donald Trump aurait été estimée à 7 milliards de dollars en septembre dernier, date à laquelle Forbes a réalisé ses calculs pour le classement Forbes 400. Cela lui aurait permis de se classer au 133e rang des personnalités les plus riches des États-Unis. Dans les faits, Donald Trump a quitté le classement Forbes 400 pour la première fois en un quart de siècle.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Dan Alexander
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