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Web3 : il quitte tout pour tenter de disrupter l’industrie musicale

Depuis quelques années, de plus en plus de hauts profils dans le monde de l’entrepreneuriat, de la tech du marketing plaquent tout pour se lancer dans l’aventure du web3, des cryptomonnaies et du metaverse. L’appât du gain ne saurait à lui seul justifier une telle ruée. La réalisation qu’il s’agit de l’opportunité d’une vie, l’appel de l’aventure et l’envie de changer le monde semblent davantage animer ceux qui ont déjà tout réussi mais qui sont prêts à repartir de zéro. C’est le cas d’Anes Boukadoum qui est passé d’ingénieur dans un grand groupe à entrepreneur de l’industrie musicale dans le web3.

 

De Noisiel au MIT

Anes Boukadoum (Nes B.) est un mélomane. Il tient sa passion pour la musique depuis son enfance, « je ne quittais jamais mon poste à cassette et mon micro », nous dit-il. Cela le mènera jusqu’au conservatoire où il a pu développer ses compétences dans un environnement stimulant et exigeant.

 

Il crée son groupe de musique, réalise des performances en live ainsi que des enregistrements.

 

Outre ses passions pour la musique, Anes a suivi des études d’ingénieurs en systèmes embarqués et a commencé sa carrière dans les grands groupes que sont Intel et Renault. Ce début de carrière n’est pas exactement ce qu’on appelle un enchantement pour lui qui est artiste, lui qui est rebelle, lui qui se sent pionnier.

Mais pourtant, son profil ingénieur, rationnel, technologique lui confère un avantage unique. Celui de pouvoir analyser le système musical sous un prisme différent.

 

Et là, Anes est frappé par l’inégalité et l’inefficience de l’industrie musicale. Parmi les problèmes identifiés :

  • le fait que les artistes ne possèdent pas leur musique
  • les rémunérations faméliques des artistes
  • les contrats abusifs des majors
  • les délais de paiement
  • l’impossibilité d’administrer sa musique sur les plateformes comme bon leur semble…

 

Anes est surpris, « il faut plus de 300 000 streams / mois pour se rémunérer un SMIC (sans compter les taxes), seuls les 1% des artistes présents sur Spotify peuvent réellement en vivre ». Il a identifié une asymétrie illogique et selon lui injuste entre l’impact des artistes sur leur public d’un côté et les possibilités de monétisation de l’autre.

 

Il y a des intermédiaires superflus qui captent toute la valeur, « pour que tout artiste devrait pouvoir vivre de sa passion et garder le fruit de son travail, il faut couper les middle men et apporter les technologies d’aujourd’hui à l’industrie », affirme-t-il.

 

Révolutionner l’industrie musicale

C’est décidé, il a trouvé son nouveau projet. Un projet qui lui plaît davantage que sa carrière d’ingénieur et que sa BMW Z4 de collection. Anes souhaite disrupter l’industrie musicale en donnant le pouvoir aux artistes.

 

C’est là qu’il prend une décision qui peut paraître risquée et surprenante, celle de mettre de côté tout ce qu’il a construit jusqu’alors, Anes :

  • change son pseudo et reprend son prénom Nes B.
  • arrête sa carrière d’ingénieur
  • revend toutes ses possessions

 

Libéré de tout cela, il peut enfin se lancer dans la construction d’un nouveau projet de vie dans le web3. Une partie de ses économies va au développement de ses connaissances de la blockchain via à un Master of Engineering du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology), l’autre partie va dans le développement d’une startup innovante, Meteora.

 

Pour les artistes :

  • propriété totale des masters.
  • choix du modèle de rémunération qui lui convient le mieux : nombre de copies, streaming, ou vente du master
  • détermination du pricing 
  • Intelligence artificielle pour un marketing impartial
  • modèle d’abonnements
  • production et distribution de NFTs

 

Pour les auditeurs :

  • écoute musicale en qualité maximale
  • recommandations par un I.A. selon ses habitudes d’écoute
  • possibilité de posséder, vendre et échanger des NFTs de leurs artistes préférés
  • gamification de la collection d’NFTs
  • interactions dans un Metaverse musical

 

Pour les professionnels de l’industrie : 

  • créer des labels, réseauter avec les artistes, gérer les droits, les royalties et les payouts
  • vendre et traquer les services d’enregistrement, de mixage, de mastering, de performances live et de location de studio
  • profiter d’une marketplace pour vendre l’accès à des évènements, du merchandising et des goodies

 

Exit les Spotify, les Deezer, les Rarible et autres Opensea… Meteora prétend être l’outil unique qui va enfin apporter des solutions techniques aux artistes, aux auditeurs et aux professionnels.

 

Alors, cela valait-il le coup pour Anes d’arrêter sa carrière d’ingénieur et de tout plaquer pour révolutionner l’industrie musicale ? L’avenir nous le dira… Mais il n’est assurément pas le seul à faire le choix du web3 et bien d’autres lui emboîteront le pas dans les mois et années à venir.

 

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