Les entreprises s’emparent de la blockchain pour faire évoluer leurs outils (en optimisant la facturation, l’affacturage ou les flux financiers internes par exemple), proposer de nouvelles offres (via des produits d’épargne ou des NFT) et investir de nouveaux espaces (marketing ou e-commerce dans le metavers).
Pour les accompagner dans ces transformations et ces initiatives innovantes, les protocoles redoublent d’effort. Le Paris Blockchain Week Summit (PBWS) fut l’occasion de croiser un certain nombre d’acteurs qui contribuent à former et accompagner les organisations dans leur montée en compétence, leurs tests et leur passage à l’échelle.
Ethereum (et Consensys)
Ethereum est aujourd’hui la blockchain la plus utilisée par les entreprises. Dans son étude Blockchain et crypto 2022, PWC estime que 52% des entreprises engagées dans des projets web3 en France y recourent. Ceci s’explique par le fait qu’elle offre de larges possibilités à travers ses smart-contracts (des programmes informatiques stockés sur la blockchain et s’exécutant automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies) qu’elle fut la première à introduire.
Pour accompagner les entreprises, Consensys propose une gamme de services et de produits assez large, des plus techniques qui permettent de monter des infrastructures ou des applications web3 plus facilement aux plus « consumer-oriented ». À l’occasion du PBWS, Johnna Powell, global co-head chez ConsenSys NFT, a notamment présenté sa plateforme NFT, qui permet aux entreprises de créer en marque blanche des plateformes de NFT dans leurs domaines respectifs (Luxe, Sport, Entertainment, Art). Ces NFT sont pour l’heure essentiellement des produits dérivés, que l’on collectionne, avec des attributs donnant accès à des produits complémentaires, des événements ou autres avantages clients. La vente de ces NFT permet parfois de soutenir des actions caritatives. Pour promouvoir son rouge à lèvres, MAC Cosmetics a ainsi minté 5000 NFT inspirés par Keith Haring, en les vendant au profit MAC Viva Glam charity pour soutenir les jeunes atteints du HIV. Consensys NFT intègre des solutions L2 type Polygon, pour permettre aux entreprises d’offrir des expériences abordables aux utilisateurs, parfois un peu échaudé d’avoir à payer des gas fees élevés.
Tezos (et Nomadic Labs)
En France, les entreprises observent un intérêt significatif pour Tezos puisque selon PWC, 28% d’entre elles utilisent cette blockchain dans leurs projets (contre 11% pour les acteurs mondiaux). Pour les y aider, Nomadic Labs déploie une stratégie sensiblement différente de Consensys, en proposant une offre de formations gratuites auprès des acteurs ayant vocation à faire émerger les applications du web3 : agences de développement, cabinets de conseil, avocats, investisseurs et startups. Nomadic Labs accompagne également des acteurs institutionnels et corporate dans la conception et le prototype d’actifs tokenisé, de plateformes d’émission de security token ou de CBDCs. L’enjeu pour ces acteurs est pour l’heure de faire des tests.
Croisé à l’occasion du PBWS, Hadrien Zerah, qui dirige Nomadic Labs, donne l’exemple des corporates bakers : les entreprises ont l’opportunité devenir des validateurs, en créant leurs propres noeuds avec des Tez que Nomadic Labs leur prête. Ceci leur permet de percevoir des intérêts au titre du staking (ou baking dans le lingo Tezos). Ils peuvent ainsi démarrer une nouvelle activité, innovante et lucrative, sans même avoir à investir quoi que ce soit. Tezos compte aujourd’hui 23 noeuds validateurs chez des acteurs privés comme EDF, Casino ou Ubisoft. Peu à peu, cette stratégie ouverte d’essaimage porte ses fruits, et Nomadic Labs parvient à faire sensiblement bouger les lignes en permettant à des acteurs de premier plan de devenir des acteurs à part entière du web3.
BNB CHAIN
De nouvelles blockchains font leur apparition en Europe et s’offrent aux entreprises. Largement utilisée en Asie par des applications qui comptent déjà plus de deux millions d’utilisateurs actifs par jour, BNB Chain sert à une quantité d’applications : d’achat / vente de crytpo-actifs, de prêt et d’emprunt, de NFT ou encore de gaming, dont les utilisateurs représentent 30 à 40% des utilisateurs BNB. Le secteur du gaming web3 s’est fortement développé en Asie, à la faveur de l’émergence de jeux « play-to-earn », dans lesquels les joueurs déploient des stratégies d’investissements plus ou moins sophistiquées, inspirées de la DeFi.
Plus globalement, BNB Chain propose, avec son concept de MetaFi, de créer des méta-données affectées à des utilisateurs, aux actifs et aux objets qu’ils détiennent, que ces utilisateurs pourront transporter d’une application et même d’une blockchain à une autre. C’est de cette manière que BNB se positionne, en promettant à tous les acteurs du web2 d’opérer une transition vers le web3. Dans ce cadre, Gwendolyn Regina, qui dirige BNB Chain, souligne que les entreprises ont bien entendu leur rôle à jouer dans cette transition. BNB Chain souhaite les y aider de façon trés volontariste au travers d’un fond de prés d’un milliard de dollars, et ce de diverses manières : à travers d’un grand nombre de formations, un programme d’incubation et d’accélération (Most Valuable Builder) et une politique très active d’investissement via des programmes et des partenaires comme Animoca, a qui BNB Chain a confié un fonds de prés de 300 Millions. Cette stratégie volontariste et originale convaincra sans aucun doute plusieurs acteurs privés de considérer cette blockchain pour développer ses projets.
HEDERA
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