Voici pourquoi une impasse entre les producteurs de pétrole alimente la flambée des prix du gaz

Alors que les prix du pétrole atteignent leur plus haut niveau depuis près de trois ans, un désaccord amer entre les producteurs internationaux de pétrole a anéanti les espoirs d’un accord visant à augmenter la production de pétrole cette année, menaçant ainsi de faire grimper davantage les prix du pétrole et du gaz, alors qu’une large réouverture de l’économie cherche à relancer la demande de voyages.

Principaux faits

• Après deux jours de discussions tendues la semaine dernière, le groupe de producteurs de pétrole connu sous le nom d’Opep+ a annulé une réunion dans l’après-midi de lundi et n’a fixé aucune date pour se réunir à nouveau, suspendant de fait un accord prévu pour augmenter la production de 2 millions de barils par jour d’août à décembre.
• Deux sources anonymes ont déclaré à Reuters que l’échec des négociations signifie que les hausses de production prévues cette année n’auront plus lieu.
• Le prix du pétrole de référence américain West Texas Intermediate – à environ 75,31 dollars le baril – a bondi de 1,3% lundi après la nouvelle et a grimpé de 5% depuis le désaccord de la semaine dernière, tandis que le prix du Brent britannique a augmenté de 1,1% et de 4%, respectivement.
• Les Émirats arabes unis, qui ont beaucoup investi dans leur capacité de production de pétrole, ont refusé d’aller de l’avant avec l’accord parce qu’il prolongerait également les réductions de la production de pétrole jusqu’à la fin de 2022.
• Bien que les Émirats arabes unis souhaitent augmenter leur production sans condition, les producteurs de pétrole d’Arabie saoudite, qui ont soutenu l’accord, ont fait valoir que les réductions de production prolongées étaient nécessaires pour éviter un approvisionnement excessif en pétrole qui pourrait faire chuter les prix.
• L’augmentation de la production était censée contribuer à freiner la hausse des prix du pétrole et à faire gagner du temps aux producteurs pendant qu’ils évaluent le risque que les variants qui se propagent rapidement dans des pays comme l’Inde fassent à nouveau baisser la demande et bloquent les économies.

Chiffre important

60%. C’est le pourcentage de la hausse du prix du pétrole WTI pour cette seule année, alors que le prix du Brent a augmenté d’environ 50%.

Le contexte

Les prix du pétrole se sont effondrés l’année dernière, mais ont récupéré toutes leurs pertes dues à la pandémie en mars, et ils ont augmenté d’environ 20% depuis. Après avoir réduit leur production d’environ 10 millions de barils par jour l’année dernière, les producteurs de pétrole fournissent toujours environ 5,8 millions de barils de moins par jour qu’avant la pandémie. Plus récemment, l’Opep+ a convenu, début juin, d’augmenter la production de pétrole de 450 000 barils par jour à partir de ce mois-ci.

Malgré l’assouplissement des mesures de confinement et l’accélération du déploiement des vaccins, les producteurs ont pris soin d’augmenter l’offre après que les stocks excédentaires ont fait chuter les prix en territoire négatif pour la première fois de l’histoire au printemps dernier. Cela s’est produit après l’éclatement d’une guerre des prix entre les géants de la production pétrolière que sont la Russie et l’Arabie saoudite en mars 2020, au moment même où la demande de voyages commençait à s’effondrer pendant l’épidémie de coronavirus. Les réservoirs de stockage, coûteux à entretenir, se sont rapidement remplis sans acheteurs, et le prix d’un contrat à terme américain sur le pétrole est tombé en dessous de zéro en avril 2020. L’Opep et ses alliés ont accepté de réduire la production afin de stabiliser les prix au milieu de la tourmente, mais selon l’Agence internationale de l’énergie, ces stocks sont toujours en cours d’élaboration à ce jour.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Jonathan Ponciano

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