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Une compagnie aérienne norvégienne fait atterrir un Boeing 787 Dreamliner en Antarctique

Antarctique
Antarctique. | Source : Getty Images

La semaine dernière, un Boeing 787 Dreamliner a atterri sur la glace à l’aérodrome de Troll, dans l’Antarctique.

 

Le Boeing 787 Dreamliner, exploité par la compagnie low-cost scandinave Norse Atlantic Airways, a effectué un vol aller-retour entre Le Cap, en Afrique du Sud, et l’Antarctique sans ravitaillement. À bord se trouvaient 45 passagers, dont des scientifiques du Norsk Polarinstitutt (Institut polaire norvégien) et d’autres groupes de recherche internationaux, à destination de différentes stations de recherche en Antarctique.

Il s’agit certainement du premier Boeing 787 à atterrir sur la glace de l’Antarctique, ce n’est pas l’avion le plus gros à avoir réussi cet exploit. Le vol a été commandité par le Norsk Polarinstitutt, qui fournit aux autorités norvégiennes des connaissances scientifiques et des conseils sur l’Arctique et l’Antarctique.

Organisme de surveillance de l’environnement, l’Institut est né en 1928, dans un contexte particulier avec la montée du national-socialisme en Norvège durant l’avant-guerre. L’Institut a ensuite été au cœur de l’élan de recherche qui a façonné son activité dans la compétition entre grandes puissances dans l’Arctique et l’Antarctique après la Seconde Guerre mondiale, élan qui se poursuit encore aujourd’hui.

Le vol, qui transportait également 12 tonnes de matériel de recherche à destination de la station de recherche Troll dans la région de la Reine-Maud, a été effectué par un équipage de la compagnie Norse Atlantic Airways. Selon un communiqué de la compagnie, le Dreamliner a quitté Oslo le 13 novembre et a fait une escale au Cap, en Afrique du Sud, avant de repartir vers le sud pour son étape antarctique.

Les vols vers l’Antarctique sont relativement communs de nos jours. Bien qu’il n’y ait pas de lignes aériennes régulières, un flux constant d’avions transporte des chercheurs, du personnel militaire et du matériel vers les différentes régions de l’Antarctique. Parmi celles-ci figure la terre de la Reine Maud, une région d’environ 2,5 millions de kilomètres carrés située au Centre-Nord du continent et revendiquée par la Norvège en tant que territoire dépendant.

Ce territoire (également appelé Dronning Maud) accueille 11 nations qui mettent en commun leurs ressources de transport aérien afin de réduire les coûts et d’opérer de manière coordonnée. La piste de glace sur laquelle le Boeing 787 a atterri et décollé est considérée comme l’une des plateformes aériennes les plus proches de l’Antarctique.

En tant que telle, elle a vu passer de gros avions. En 2021, Hifly, opérateur de location avec services d’avions gros porteurs, a fait atterrir un Airbus A340-300 sur une piste de glace à « Wolf’s Fang », un camp d’aventure haut de gamme pour touristes situé à l’ouest de la terre de la Reine-Maud. Bien que de taille similaire, l’A340-300 est plus long et a une plus grande envergure que le 787-9 exploité par la compagnie Norse Atlantic Airways.

D’autres gros avions sont utilisés en Antarctique par des forces militaires internationales, notamment l’armée de l’air américaine qui fait voler des Boeing C-17 Globemaster sur la piste Phoenix près de la station McMurdo sur l’île de Ross, dans une région revendiquée par la Nouvelle-Zélande, sur la rive du détroit de McMurdo dans le Centre-Sud de l’Antarctique. Bien qu’un peu plus court que le 787 et l’A340, le poids maximal au décollage du Globemaster est supérieur à celui du Dreamliner et équivalent à celui de l’A340. Parmi les autres gros avions qui ont atterri sur les pistes de glace de l’Antarctique, on peut citer l’Ilyushin Il-76, le Lockheed Martin C-130 Hercules, le Lockheed P-3 Orion, le Boeing 757/767 et l’Airbus A319.

Néanmoins, l’atterrissage d’un Boeing 787 sur la piste de Troll n’en est pas moins impressionnant. Les pilotes d’autres gros avions ont remarqué que les pistes de glace de l’Antarctique nécessitent une préparation particulière. Les conditions météorologiques locales peuvent changer en un instant et les altimètres souffrent d’erreurs de température dans le froid et doivent être recalibrés. L’action de freinage sur la glace étant évidemment limitée, les gros avions à réaction ou à turbopropulseurs sont ralentis par l’inversion de poussée, ce qui est plus que suffisant pour les longues pistes d’atterrissage en service.

Les distances d’atterrissage sont également proportionnelles au poids brut de l’avion, qui est élevé compte tenu de la charge de carburant. Les avions commerciaux se rendant en Antarctique ont rarement la possibilité de se ravitailler, ce qui signifie qu’ils doivent emporter suffisamment de carburant pour effectuer le vol aller-retour au-dessus de l’eau à partir du Cap.

La capacité des pistes de glace de l’Antarctique à accueillir des avions plus grands n’est pas évidente, mais compte tenu de leur longueur, des avions de ligne de la taille d’un Boeing 747 ou même d’un A380 pourraient vraisemblablement être accueillis. Pour l’instant, le 787-9 Dreamliner de la compagnie Norse Atlantic Airways est le nouveau membre du club antarctique, à défaut d’être le plus grand.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Eric Tegler

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