Avec 100 000 coffrets de maillots de foot envoyés partout en Europe, Louis Le Nevé et Timothé Odin ne pensaient à un succès aussi rapide, avec Unbonmaillot, créée en 2020. Guidés par leur envie d’entreprendre, ces deux amis d’enfance ont adapté le concept du coffret mystère à leur passion pour le foot, en utilisant les réseaux sociaux : les vidéos des ouvertures des box sont devenues virales sur Tik Tok. Rencontre.
Désirée de Lamarzelle : Comment est née l’idée du maillot de foot mystère à recevoir chez soi ?
Louis Le Nevé et Timothé Odin : L’idée est née d’une conversation autour du football et de l’entrepreneuriat inspiré par un cadeau que l’on venait d’offrir à un ami : un coffret mystère qui contenait des vêtements et accessoires de mode. On a imaginé le même concept mais adapté à un univers qui nous passionnait, avec l’envie d’entreprendre ensemble. Aujourd’hui le maillot de foot est presque décorrelé de son usage premier : il fait désormais partie intégrante de nos dressings. Il s’en vend 10 millions chaque année, rien qu’en Europe. Dans ce marché ultra dynamique et surtout en pleine croissance, nous avons eu envie de se faire une place. En l’espace de 15 mois nous sommes passés – non sans une certaine nostalgie – du stockage des commandes depuis notre chambre à une vingtaine de salariés et plus de 100 000 maillots vendus dans 35 pays du Monde.
La viralité des vidéos des coffrets mystère vous a permis d’accélérer vôtre développement.
L. L. N. et T. O. : Il est certain que cela nous a propulsé avec des vidéos qui ont fait des millions de vues. Cela nous a permis d’avoir un énorme coup de projecteur et de continuer à capitaliser. Cela ne s’est pas arrêté car les clients continuent de se filmer via TikTok mais aussi Instagram. Cela nous aide bien au niveau de l’algorithme. Entre-temps, les autres réseaux sociaux font 1 millions d’impressions par mois, ce qui est important pour l’image et le business. Au total, nous avons 100 000 abonnés entre Facebook, Insta, X, TikTok, Linkedin et Pinterest. Cela peut paraitre peu mais dans l’industrie du retail, c’est un gros chiffre et c’est révélateur du succès rencontré.
« Les clients sont prêts à prendre le risque du hasard mais ils savent qu’ils font une affaire. »
Comment avez-vous développé votre modèle économique ?
L. L. N. et T. O. : Il est relativement simple et c’est là que réside notre force. Nous proposons deux « offres commerciales » à nos clients : la première sur un modèle dit “one-shot” pour un achat unique, et la seconde sous forme d’abonnements avec des tarifs dégressifs. L’abonnement est idéal pour faciliter la gestion, l’anticipation et le suivi du développement des commandes sans oublier les garanties de CA. Nous avons fait le choix de privilégier le volume à la marge, avec des maillots 2 à 2,5 fois moins cher que les prix habituels. Les clients sont prêts à prendre le risque du hasard mais ils savent qu’ils font une affaire. Et bien sûr plus notre volume est grand, plus nous sommes capables d’acheter en plus grosse quantité auprès de nos marques fournisseurs et donc de diminuer les coûts d’achats.
Comment voyez-vous l’avenir ?
L. L. N. et T. O. : Aujourd’hui, 89% de nos ventes sont en France. Avec très peu de concurrence à l’étranger, nous accélérons notre développement en Europe et ses nombreuses « terres de foot ». Nous venons de débuter par l’Allemagne et l’Espagne. Avec 70% de nouveaux clients chaque mois, notre développement est exponentiel. En commençant par le marché du BtoB qui représente aujourd’hui 1% de nos ventes. Nous souhaitons davantage distribuer nos produits dans de grosses structures sportives ou encore en direct avec nos propres magasins. Nous venons d’inaugurer notre première boutique qui sert de “crash-test” pour décider si nous allons aller dans ce sens.
Quel serait votre conseil essentiel pour entreprendre ?
L. L. N. et T. O. : Miser sur soi et sur rien d’autre. Il faut croire en nous car personne ne le fera jamais mieux que nous. Et enfin savoir que l’échec fait pleinement partie de l’apprentissage. C’est notre second projet entrepreneurial, le premier s’est soldé par un échec. Cela nous a enseigné beaucoup de choses parce que sur certains points nous n’étions pas assez mûrs peut-être. Ce qui est certain, c’est cela nous permet aujourd’hui de faire moins d’erreurs et de gagner du temps. J’aurai un autre conseil qui est de bien s’entourer : il faut être conscient que nous n’avons ni l’expertise, ni les compétences mais également les connaissances pour maîtriser tous les sujets. Il est extrêmement important de bien s’entourer pour avancer.
unbonmaillot En chiffres
- 80 000 commandes
- 70% de nouveaux clients chaque mois
- 4% de taux de conversion
- Plus de 100 000 maillots vendus dans 35 pays du monde et sur 5 continents
- 8000 maillots vendus lors du dernier Black Friday
- 21 salariés
- Plus de 50M d’impressions générées sur les réseaux sociaux
- 2 millions de visiteurs par an sur leurs sites internet
- 80 000 abonnés
- 100 clubs professionnels partenaires
- 20 marques de sport partenaires
- 2,7M de chiffre d’affaire sur le dernier exercice en clôture au 30 juin 2023
- 2,3M de CA depuis le 01 juillet 2023 (nouvel exercice) avec un prévisionnel entre 4,5M et 5M cette année.