La Bourse n’aime pas l’incertitude. Et pourtant, elle semble fascinée par le plus imprévisible des chefs d’orchestre : Donald Trump. Un tweet, une déclaration, un retournement spectaculaire… et les marchés valsent. À croire que l’ancien président joue avec les indices comme un trader de salle de marchés sous amphétamines.
Une contribution de Fidel Martin, Président d’Exoé
Dernier épisode en date : l’apaisement soudain sur les droits de douane envers de nombreux autres pays à l’exception de la Chine. Résultat ? Toutes les places financières mondiales, jusque-là fébriles, repartent à la hausse. Le CAC 40, lui, rebondit aujourd’hui de plus de 5%. Et tout ça parce que Trump a choisi, en l’espace de quelques heures, de troquer la casquette du cowboy protectionniste contre celle du négociateur conciliant.
Ce n’est pas la première fois que l’homme d’affaires devenu président s’invite dans le jeu boursier. Sa capacité à retourner la table sans prévenir, à créer de l’instabilité pour mieux se positionner en sauveur de la situation, devient une stratégie en soi. Et les marchés, paradoxalement, finissent par intégrer cette imprévisibilité dans leur logiciel. Ils corrigent vite, mais ils rebondissent tout aussi rapidement.
Faut-il s’en réjouir ? Pas forcément.
Cette dépendance des places financières aux humeurs d’un seul homme illustre à quel point les fondamentaux économiques passent parfois au second plan. On parle ici de milliards qui s’évaporent ou se matérialisent en fonction d’un revirement politique, pas d’une innovation technologique ou d’une performance d’entreprise.
Mais il serait trop simple de blâmer Trump seul. La Bourse, par nature, anticipe, spécule, dramatise. Elle cherche des repères dans un monde qui en manque. Et quand ces repères prennent la forme d’un homme capable d’enflammer les marchés comme de les rassurer en un clin d’œil, c’est que le système lui-même a besoin d’un sérieux « reset ».
J’observe ces mouvements avec lucidité. Mon métier, c’est d’anticiper, d’analyser, de filtrer le bruit pour aider les clients à naviguer dans cet océan d’émotions financières. Mais je sais aussi que la stabilité économique ne peut pas reposer sur les fluctuations d’un seul homme politique, aussi influent soit-il.
Il est temps de replacer l’analyse, la rigueur, et surtout la vision long terme au cœur de l’investissement. L’adrénaline boursière ne doit pas faire oublier l’essentiel : la finance est un outil au service de l’économie réelle, pas un théâtre d’ombres pour ego en campagne.
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