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Tribune | Meta éteint la lumière, les éditeurs français la rallument !

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La récente annonce de la fermeture de Workplace™, le réseau social d’entreprise de Meta, a pris de court de nombreuses entreprises à travers le monde. Ce service, utilisé par des millions de professionnels, disparaîtra d’ici 2026, laissant les utilisateurs face à une transition délicate. Et, si c’était l’occasion pour ces milliers d’entreprises esseulées, de repenser leurs choix logiciels, pour les rendre plus pérennes et souverains.

 Une tribune d’ Alain Garnier, Président et co-fondateur de Jamespot, Jean-Baptiste de Bel-Air, Président et fondateur de Steeple, Philippe Pinault, Président et co-fondateur de Talkspirit et Thomas Fauré, président et fondateur de Whaller.

 

Les GAFAM : une fidélité illusoire

Les grandes firmes technologiques américaines, souvent regroupées sous l’acronyme GAFAM, sont réputées pour leur capacité à innover et à proposer des services révolutionnaires. Toutefois, elles ont également démontré à plusieurs reprises qu’elles pouvaient abandonner leurs solutions du jour au lendemain, souvent pour des raisons stratégiques et économiques, sans se soucier des impacts pour leurs utilisateurs. La récente décision de Meta de fermer son réseau social d’entreprise, Workplace, une plate-forme utilisée par 7 millions d’utilisateurs à travers le monde, est emblématique de cette tendance. Cette annonce imprévue a laissé les entreprises-clientes dans une situation délicate, avec la nécessité de trouver rapidement une alternative pour ne pas perturber leur communication interne, dont elles ont un besoin essentiel.

 

Un marché négligé, pourtant en pleine croissance

Les GAFAM ont souvent été critiqués pour leur approche centrée sur le profit, privilégiant les projets à forte rentabilité et abandonnant ceux qui ne répondent pas à leurs objectifs financiers immédiats. Dans le cas de Workplace™, Meta a justifié sa décision en prétextant une réallocation de ses ressources vers des domaines plus prometteurs comme l’Intelligence Artificielle et le Métavers. La Digital Workplace est pourtant un marché en pleine croissance, qui répond à un vrai besoin des entreprises, notamment à leurs enjeux collaboratifs et de communication interne. Alors que 7 % seulement d’entre elles avaient recours à ce type de solution en 2021, elles sont désormais plus de 26 % à l’avoir déployé1. Cette stratégie montre donc, une fois de plus, le manque de considération des GAFAM pour leurs clients et pose la question de la fiabilité à long terme de leurs services.

 

Un écosystème mature et diversifié

C’est pourquoi, il est important de répéter qu’être entre les mains des géants américains est loin d’être une sécurité. D’un point de vue financier, les hausses de prix peuvent intervenir sans prévenir ; juridiquement, ces acteurs sont soumis à des lois extraterritoriales qui mettent en danger les données de nos entreprises. Sans négliger, donc, que le service peut s’arrêter du jour au lendemain, alors même qu’il est rentable, démontrant un certain mépris envers les utilisateurs.

Derrière cette annonce se dévoile néanmoins une belle opportunité pour les pure-players français et européens. Les entreprises-clientes de Meta ne pourront plus se passer d’un outil de Digital Workplace. Heureusement, l’Europe héberge des acteurs performants et souverains, qui respectent les réglementations sur la sécurité des données (RGPD, SecNumCloud, EUCS, NIS2…), intègrent les dernières technologies, telles que l’IA, et dont l’ergonomie des solutions, ainsi que leurs fonctionnalités sont comparables, sinon supérieures à celles des GAFAM (messagerie instantanée, visio, cocréation/coédition de documents, drive…).

 

Faire entendre sa voix pour dessiner une autre voie

C’est une chance pour nos entreprises de disposer d’un écosystème de solutions aussi matures et diversifiées. Elles peuvent se réjouir, tout particulièrement après l’annonce de Meta, de pouvoir faire le choix d’une offre autonome et stratégique pour réaliser leur migration. Si les éditeurs français avaient baissé les bras, chaque fois qu’on leur avait dit que face aux GAFAM, ils n’avaient aucune chance, ces alternatives n’existeraient pas !

Les entreprises ont autre chose à faire que de gérer ces Stop and Go permanents. Ce n’est pas ainsi que l’on peut se développer sereinement. Cet arrêt de Workplace™ est l’occasion pour les pure-players européens de prouver aux dirigeants qu’il n’est pas nécessaire d’aller dans la Silicon Valley pour trouver tout ce dont ils ont besoin !

1Étude Lecko 2023


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