Total remet sa cotation à Wall Street sur le devant de la scène

Patrick Pouyanné persiste et signe. Selon les informations de BFM Business, le PDG de Total Energie se rendra à New York ce mercredi pour exposer sa stratégie aux investisseurs américains, avec en point d’orgue un projet qui lui tient à cœur : la cotation du groupe à la Bourse de Wall Street, en plus de celle de Paris. Au printemps dernier, le gouvernement s’était inquiété d’un départ de la multinationale française et Emmanuel Macron avait interpellé le PDG sur cette question. 

• Cette fois, des discussions ont déjà eu lieu entre TotalEnergies et le gouvernement afin de désamorcer d’éventuelles tensions raconte BFM Business. Patrick Pouyanné s’est entretenu la semaine dernière avec Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Michel Barnier. L’objectif commun est d’éviter une nouvelle controverse. Le PDG semble avoir réussi à rassurer Matignon sur ses intentions. Selon une source au sein du gouvernement, TotalEnergies a réaffirmé qu’il ne quitterait pas la Bourse de Paris et qu’il s’agirait simplement d’une double cotation.

• Malgré l’apaisement des tensions avec le gouvernement, Patrick Pouyanné doit encore convaincre son propre conseil d’administration. Le sujet a été discuté lors de la dernière réunion du conseil, tenue jeudi dernier. Certains administrateurs apparaissent réticents et particulièrement difficile à convaincre.

• L’intérêt d’une double cotation offrirait ainsi aux investisseurs nord-américains la possibilité d’éviter les frais liés aux conversions de devises entre des ADR (American Depositary Receipts) en dollars et des actions en euros, tout en éliminant le problème du décalage horaire, puisque la Bourse de Paris ferme alors qu’il n’est que 11 h 30 à New York. De plus, cette décision refléterait l’évolution de la structure actionnariale de l’entreprise, de plus en plus orientée vers l’Amérique du Nord. Fin 2023, 40 % du capital étaient détenus par des actionnaires nord-américains (dont 39 % aux États-Unis), tandis que 26 % appartenaient à des investisseurs français et 18 % à ceux du reste de l’Europe.

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