Tesla, Sa Vrai Révolution, C’Est Son Mode De Production

Les esprits critiques diront que la Model 3 de Tesla ressemble à une Mazda haut de gamme, et ce n’est pas tout à fait faux. Cela dit, ils oublient une chose, ce projet représente une révolution.

Récemment, Electrek, un magazine spécialisé dans les énergies vertes, a rapporté que les fournisseurs de Tesla ont accéléré les livraisons vers l’usine où sont produites les Model 3, la même usine qui a récemment été touchée par des centaines de licenciements. Tesla construit désormais plus de voitures, mais avec moins d’employés. Bien que ce véhicule électrique soit très attrayant, il est difficile d’occulter le fait que Tesla dépense des sommes colossales pour sa construction. Et malgré cela, Elon Musk, le PDG vedette de l’entreprise, n’arrive pas à tenir la cadence des livraisons. Une nouvelle fois, la promesse est alléchante mais l’exécution laisse à désirer.

Le domaine dans lequel Tesla excelle, c’est l’ingénierie. Le constructeur veut totalement repenser tout le système de production conventionnel. Elon Musk imagine des usines libérées des limites physiques des humains. Il ne veut pas seulement que les robots assiste les humains, mais il veut entièrement remplacer ces derniers. Elon Musk appelle son entreprise le « cuirassé alien » car c’est une révolution qui a de nombreuses implications. Sans parler de sociologie, cette révolution consiste à éliminer l’activité humaine des chaînes de production. Les coûts seraient alors drastiquement réduits et la cadence pourrait accélérer car les robots n’ont pas besoin de pauses et ils ne se syndicalisent pas. Et surtout, ils peuvent suivre des cadences de production bien plus élevées que les humains.

Transparency Market Research, une société de recherche, prévoit que le marché international de l’automatisation industrielle devrait gonfler de 352,02 milliards de dollars (289 milliards d’euros) d’ici 2024. Cette augmentation serait due à une demande croissante d’efficacité opérationnelle de la part des entreprises. En réalité, c’est ce que Tesla promet avec la sortie de chaque nouveau modèle : un gain d’efficacité. La Model 3, avec son design simple et sa très courte liste d’options, illustre bien cette efficacité. Cependant, pendant la première phase de production, les ralentissements n’ont retardé que la construction de 260 voitures sur tout le trimestre. Les problèmes semblent avoir été résolus. Hota Industrial, un fabricant de pignons et d’arbres, doit fonctionner à plein régime pour fournir Tesla qui essaie de maintenir un objectif de production de 5 000 unités par semaine. L’entreprise taiwanaise fait même livrer ses pièces par avion plutôt que par bateau car Tesla en a besoin le plus vite possible. 
Les calculs sont simples, 5 000 voitures hebdomadaires, ça fait plus que 250 000 voitures pour l’année, et tout ça avec moins d’employés. Les progrès de la robotique sont indissociables de notre époque. La progression exponentielle de l’informatique permet de mieux modéliser et analyser les données. Il est donc plus facile de concevoir des machines efficaces. Si l’on ajoute à cela une entreprise innovante, les machines peuvent alors devenir très puissantes. Les investisseurs ne devraient pas perdre de vue cette opportunité. Mais les inquiétudes sur l’impact social ne cessent de croître car ces méthodes provoquent de nombreuses pertes d’emploi et beaucoup d’entreprises ont déjà commencé à implémenter ce changement. 
Prenons l’exemple d’un éditeur de logiciels de design qui a su anticiper l’avènement de l’intelligence artificielle, même si le secteur du design parait spécialement approprié au changements. Au lieu de nager à contre courant, les dirigeants ont adopté cette nouvelle tendance. Il sont en train d’incorporer l’intelligence artificielle à leur plateforme avec pour objectif de coiffer leurs concurrents au poteau, et ça marche. Les ventes explosent parce que les entreprises ont besoin d’automatiser leurs produits.
Une autre société fabrique des moteurs et des mécanismes électriques nécessaires à la conception de réfrigérateurs, de machines à laver et d’appareils électroniques grand public. Une autre, Cognex Systems (CGNX), conçoit les systèmes de scanners et de vision pour les véhicules autonomes. Le point commun de toutes ces sociétés, à part leur domaine d’activité, c’est leur gestion solide. Les dirigeants ont été capables de se projeter dans le futur et de trouver une niche. 

Lorsqu’Elon Musk annonçait ses ennuis de production pour sa Model 3 en octobre dernier, ainsi que la série de licenciements à l’usine de Fremont en Californie, on aurait pu croire que la course folle de Tesla allait s’arrêter là. Mais aux dernières, nouvelles, ce n’est pas le cas.

Il est toujours risqué d’investir dans Tesla, et ce pour de nombreuses raisons. Cependant, l’automatisation fera partie intégrante de notre avenir, alors les investisseurs ne devraient pas hésiter à se positionner sur les entreprises innovantes dès maintenant.