Si le caractère « imprévisible » d’Elon Musk peut contribuer à cette baisse de popularité, d’autres facteurs structurels entrent en jeu. Depuis plusieurs mois, le marché européen connaît un bouleversement profond avec l’essor de concurrents chinois de taille. Des marques comme BYD, Nio et Xpeng, largement soutenues par Pékin, inondent le marché avec des modèles électriques technologiquement avancés à des prix imbattables. Face à cette offensive, Tesla peine à rivaliser, d’autant plus que les constructeurs européens intensifient leurs efforts. Renault, Volkswagen et Peugeot multiplient les initiatives pour séduire les consommateurs, en proposant des modèles plus accessibles et un service client mieux adapté aux spécificités locales.
Barrières européennes
D’autant plus que les nouveaux modèles de Tesla, le Model Y et le Cybertruck, ont un délai de mise sur le marché plus allongé quant il s’agit de l’Europe.
Par exemple, le Cybertruck ne répond toujours pas aux exigences européennes : son design anguleux et rigide représente un danger majeur pour les piétons, ce qui le condamne à un très mauvais score aux tests de sécurité Euro NCAP. Les directives européennes interdisent les arêtes vives sur les véhicules et imposent des structures absorbant l’énergie en cas d’impact, des exigences auxquelles le Cybertruck ne peuvent se conformer. Son poids dépasse également la limite européenne pour être classé comme un véhicule léger, nécessitant un permis poids lourd pour être conduit légalement.
Bien que commercialisé dans certains pays européens, les Cybertruck ne sont pas autorisés à circuler sur les voies européennes. Quelques licences ont permis d’autoriser certains automobilistes propriétaires du Cybertruck : à l’image d’un modèle importé en République Tchèque qui a été modifié avec des bandes de caoutchouc pour atténuer ses angles tranchants. Une solution dénoncée par des ONG de sécurité routière qui réclament son interdiction pure et simple.
Sans homologation européenne ni perspective réaliste d’adaptation, le Cybertruck reste inapte à la vente sur le marché européen, rendant illusoire toute contribution à l’amélioration des chiffres de Tesla sur le continent.
Protectionnisme américain
Mais cela ne pose pas problème à l’entrepreneur américain, puisque son rapprochement avec Donald Trump reflète sa stratégie visant à renforcer la position de Tesla sur le marché américain, souvent au détriment de l’Europe. Musk, en tant que soutien influent de Trump, a plaidé pour des politiques protectionnistes, notamment l’augmentation des droits de douane sur les importations européennes, afin de favoriser les industries nationales. Cette approche vise à réduire la concurrence étrangère et à consolider la domination de Tesla aux États-Unis.
Parallèlement, les relations entre Tesla et l’Union européenne se sont détériorées, en partie à cause des critiques de Musk concernant les réglementations européennes strictes sur le numérique et les menaces de Trump d’imposer des droits de douane sur les produits européens. Ces tensions ont conduit Musk à concentrer davantage ses efforts sur le marché américain, où il bénéficie d’un soutien politique et de conditions réglementaires plus favorables.
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