Terrorisme, Sécurité Et Voltaire.

Un téléspectateur étranger face aux informations télévisées du mois de mai 2016 pourrait penser que la France est assiégée : en effet, on observe une sécurité accrue, des hordes de policiers avec des mitraillettes ainsi qu’un contrôle constant des affaires personnelles à l’entrée des bâtiments publics, y compris dans les supermarchés et les grands magasins.

De nombreuses manifestations se mettent en place, il y a beaucoup de violence dans les rues ainsi que des grèves et des blocus continuels qui interrompent les transports. En conséquence, ces facteurs restreignent la patience des français.

Cet ébranlement quotidien est en réalité un signe de force et de résistance de la part des citoyens,  ce qui place les dirigeants du pays en difficultés. Compte tenu de la confluence des problèmes, quelles mesures prendraient les dirigeants d’autres pays  face à cette situation ?

Cette sécurité renforcée a évidemment été mise en place depuis les attaques terroristes qui ont dévasté la capitale et tué plus de 150 personnes. Le gouvernement socialiste a étendu ses pouvoirs d’urgence et a suspendu des libertés civiques au début du mois de mai. Comme disait Benjamin Franklin: « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » (They who can give up essential liberty to obtain a little temporary safety deserve neither liberty nor safety.)

Un mouvement audacieux : Pendant ce temps, le gouvernement prévoyait de changer les Lois du Travail en façonnant de nombreuses lois du Code du Travail comme par exemple les heures supplémentaires et le licenciement économique. Cette proposition de la part du gouvernement a été beaucoup débattue et contestée par les français, en effet,  ce projet de loi manquait de soutient même face à un vote à l’Assemblé Nationale.

François Hollande est mis sous pression par les dirigeants des grandes entreprises pour réduire les formalités administratives de l’emploi. Il est aussi dans une position délicate face aux syndicats qui exigent une réduction du taux de chômage de 10.5% dans le pays. Le 9 septembre 2012, François Hollande promettait déjà d’inverser la courbe du chômage ‘’d’ici un an’’ : mais d’après les sondages, 3.591.000 de personnes sont sans emploi depuis le mois de février.

Quand le projet de loi a été soumis les conducteurs de poids lourds ont bloqué les stations-services dans toute la France et à l’heure actuelle une station-service sur cinq est toujours sans essence. Cela force certains avions et camions à faire le plein hors des frontières. Des grèves de transports en commun ont perturbé les services ferroviaires dans tout le pays. Malgré  une situation chaotique, la France reste prévoyante et les grèves sont annoncées à l’avance, sont consultables en ligne et dans les médias.

Jonglage entre sécurité et libertés civiles : Les dirigeants du gouvernement français auraient pu interdire les grèves et les manifestations. Ils ne l’ont pas fait.

‘’ Je hais vos idées mais je me battrais jusqu’au bout pour que vous puissiez les exprimer’’ Voilà ce que disait Voltaire au 18ème siècle quelques années avant la rédaction des Droits de l’Homme.

L’opinion publique est partagée et il est difficile de savoir si la population soutient les grévistes ou le gouvernement. D’après les sondages ce serait 50/50 ou 60/40 en faveur des grévistes. Mais la vie continue. Les vagues printanières habituelles de touristes sont arrivées ;  Le championnat de football en Europe débutera mi juin. Des écrans géants sont déjà mis en place le long du Champ de Mars, à Paris, pour anticiper la venue de plusieurs milliers de spectateurs prêts à s’assoir sur l’herbe et d’espérer qu’il fasse beau. Ce n’est pas gagné !