Les candidatures sont encore ouvertes jusqu’au 10 janvier pour une grande finale du Tech Challenger prévue le 2 février : un concours de code qui verra s’affronter plus de 3 000 développeurs. Une compétition inédite de codage à l’échelle mondiale qui relève le défi de dynamiser le marché l’innovation technologique.
Malgré un contexte de récession économique, cette année encore le taux de croissance des entreprises du numérique fait partie des plus élevés en France. En 2022, elles représentaient 16,20% du classement des champions de la croissance (enquête Les Echos et Statista). Parallèlement, les métiers du digital se démocratisent puisque 60% des étudiants se disent intéressés pour acquérir des compétences en code, si l’on en croit l’étude “Global Future Developer” réalisée par CloudBees. Le secteur de la Tech, qui regroupe les entreprises de l’électronique, des logiciels, des ordinateurs, de l’intelligence artificielle et d’autres industries liées aux technologies de l’information, a en effet prouvé sa capacité à créer de l’emploi, avec 700 000 postes créés depuis la fin des années 1990 (Insee).
Pourtant, il manque toujours 40 millions de talents dans les métiers de la Tech dans le monde. Cette pénurie pourrait représenter plus de 85 millions de personnes d’ici 2030, générant un manque à gagner d’environ 8,4 trillions de dollars pour les entreprises (Enquête 2021 de l’US Bureau of Labor Statistics). En France seulement, il manquerait 80 000 spécialistes de l’informatique, alors même que 30 000 nouveaux diplômés arrivent sur le marché du travail chaque année. Ce paradoxe révèle, au-delà d’une pénurie de main d’œuvre, un réel manque d’attractivité du secteur. Pourquoi ? La concurrence internationale nuit d’abord aux acteurs français : le salaire moyen d’un développeur senior en France est par exemple de 40 000 euros par an, contre 94 000 environ aux Etats-Unis, favorisant la fuite des cerveaux.
Mais ces tensions sont également provoquées par des lacunes dans la formation puisque 34,6% des développeurs seraient autodidactes, et 21,7% n’auraient pas de qualification formelle, selon une étude du site dédié à la programmation Codingame. Les recruteurs peinent donc à trouver sur les CV les compétences et qualifications recherchées.
Le manque d’inclusion dans ces carrières gêne aussi l’emploi : en 2019, les femmes représentaient 28% des diplômés en informatique, pour 59% d’hommes, selon l’enquête “Gender Scan” du cabinet Global Contact avec l’appui du secrétariat d’Etat au Numérique et le Conseil national du numérique. D’après une étude de la Fondation Mozaic avec Elabe, les préjugés et l’endogamie des recruteurs seraient les principaux freins à l’emploi des minorités ; les talents des territoires moins privilégiés doivent envoyer 2,5 fois plus de CV que les autres pour décrocher un entretien, alors qu’ils sont sur-représentés dans les emplois les moins qualifiés de la Tech. En outre, selon l’École O’clock, des difficultés de reconversion des ingénieurs disponibles, surtout passée une certaine tranche d’âge, se font sentir. Dès lors, l’enjeu majeur pour le secteur du numérique est de répondre à ces tensions de recrutement en améliorant la formation aux métiers de demain, en modernisant les procédures d’embauche, et en sensibilisant les acteurs de la Tech aux nécessités d’inclusion.
Tech Challenger : “Contribuer à mettre à l’honneur et faire rayonner ensemble les métiers du code.”
C’est en partant de ces différents constats sur le métier de développeur que Stéphane Boukris, président de l’agence de recrutement, d’événementiel et de conseil Web3 Excelsior, a décidé de se donner les moyens d’offrir davantage de visibilité à ces carrières et de révéler les meilleurs talents français, en créant un espace de réunion et de partage. Parrainé par Jean-Baptiste Kempf, ingénieur et cofondateur du logiciel VLC, Tech Challenger est l’un des plus grands concours d’Europe de codage. Il réunit autour de trois moments forts, pendant trois mois, plus de 3 000 participants, à la fois professionnels et amateurs, mais aussi des écoles et des entreprises.
Le secteur de la Tech doit opérer sa démocratisation en se rendant plus attractif, plus transparent, et en favorisant l’inclusion notamment des femmes, qui ne représentent que 17% des travailleurs du secteur. 1⁄3 d’entre elles pensent en effet qu’elles n’ont pas les mêmes chances de réussir dans ce secteur, selon une étude menée par l’Ecole 42. Inspiré par les problématiques actuelles du secteur du développement informatique, Tech Challenger ambitionne d’ouvrir un espace d’échange aux professionnels, en herbe et aguerris, afin d’encourager la formation, le rayonnement et la démocratisation des métiers du développement informatique.
A noter que ce type d’initiatives s’inscrit dans les préoccupations nationales du moment : le gouvernement prévoit dans le plan France 2030, 2,5 milliards d’euros à la formation des talents de demain dans les métiers de l’informatique. Rendez-vous le 2 février prochain pour connaître le ou la finaliste qui remportera le titre de la première édition de Tech Challenger et un chèque de 10 000 euros.
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