Un arrêt historique de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a relancé les spéculations sur la Super League, mais cette nouvelle tentative de créer une nouvelle ligue regroupant les meilleures équipes européennes s’est rapidement heurtée à d’énormes obstacles. La majorité des équipes qui devaient initialement rejoindre la compétition ont rejeté le projet.
Article de Zachary Folk pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
La CJUE a considéré que l’organe directeur du football européen, l’Union des associations européennes de football (UEFA), détenait un monopole sur le football et ne pouvait pas interférer avec les projets des clubs de former une Super League européenne, après que l’UEFA a menacé de sanctionner les clubs lorsque la création de cette nouvelle compétition a été proposée à l’origine en 2021.
Les géants espagnols du football, le Real Madrid et le FC Barcelone, ont salué la décision du tribunal et se sont engagés à nouveau à rejoindre la Super League, le président du Real Madrid, Florentino Perez, la qualifiant de « fantastique opportunité d’améliorer le football de club européen » et d’« aube d’une nouvelle ère ». Cependant, la troisième équipe espagnole de la Super League d’origine, l’Atletico Madrid, a rejeté la nouvelle proposition, déclarant que « la communauté européenne du football ne soutient pas la Super League européenne ».
La Premier League, où évoluent cinq des douze clubs de la Super League d’origine, a déclaré qu’elle « continuait à rejeter tout concept de ce type », et six clubs (Arsenal, Chelsea, Manchester United, Manchester City, Tottenham, Liverpool) ont depuis confirmé qu’ils ne participeraient pas cette nouvelle compétition. L’Inter Milan s’est également fermement opposé à la nouvelle proposition, mais les autres clubs italiens impliqués dans la Super League (la Juventus et l’A.C. Milan) n’ont pas encore fait de déclaration.
« Ils peuvent créer ce qu’ils veulent »
En avril 2021, 12 clubs d’Angleterre, d’Espagne et d’Italie ont tenté de créer la Super League, une compétition internationale d’élite entre certaines des meilleures équipes de chaque pays. L’objectif affiché était d’améliorer « la qualité et l’intensité des compétitions européennes existantes » en offrant aux meilleurs clubs de chaque pays un lieu où s’affronter chaque semaine, et non plus seulement lors des événements de l’UEFA comme la Ligue des champions. Toutefois, l’idée a suscité de vives réactions de la part des supporters, des autres équipes et des dirigeants gouvernementaux, dont le Premier ministre britannique de l’époque, Boris Johnson.
A22 Sport, la société de gestion de la Super League, a présenté une nouvelle proposition pour relancer la compétition. Celle-ci comprendrait 64 équipes masculines et 32 équipes féminines, sans membres permanents, contrairement à la version initiale. L’adhésion serait basée sur les performances d’une équipe dans les championnats nationaux, et les matches se dérouleraient en milieu de semaine, dans un format similaire à celui de la Ligue des champions. La nouvelle proposition a tout de même suscité de vives critiques, la Premier League, la Bundesliga, la Liga et la Ligue 1 s’étant toutes prononcées contre le projet.
Le président de l’UEFA, Aleksander Ceferin, s’est moqué de l’idée lors d’une conférence de presse, déclarant à Reuters : « Ils peuvent créer ce qu’ils veulent. J’espère qu’ils commenceront leur fantastique compétition le plus tôt possible, avec deux clubs. »
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