Le célèbre présentateur de Top Chef et Pékin Express, sur M6, est un investisseur qui s’investit. Dans les fameux Bistrots pas parisiens mais aussi dans de jeunes entreprises à fort potentiel. Portrait de l’animateur en entrepreneur.
Un article issu du numéro 29 – hiver 2024, de Forbes France
Chacun connait la figure empathique de deux émissions successful à la longévité télévisuelle exemplaire, en revanche, le Stéphane Rotenberg passionné de restauration, à la culture d’entreprise bien ancrée reste méconnu. On le croise pourtant, très souvent, le soir, dans l’un des onze restaurants du groupe qu’il a construit avec Hakim Gaouaoui, saluant les clients, assurant l’une de ses missions, celle d’ambassadeur et de RP. « Mais je ne fais pas que cela, rappelle-t-il, je m’occupe de nos partenariats avec les grands chefs, je participe aux réunions avec les élus locaux qui initient parfois des projets, car un resto qui marche change un quartier, bref, je donne un avis sur un peu tous les sujets. Et mieux encore, je consulte avec attention les comptes comme doit le faire un associé responsable. » De sa longue expérience TV, il a d’ailleurs conservé un intérêt pour les chiffres. D’audience dans les médias, de recettes dans le commerce. « Regardez, lance-t-il en brandissant fièrement son téléphone, en un clin d’œil, je peux savoir combien on a fait de couverts hier soir ! »
L’aventure a commencé en 2018 par une rencontre avec le fondateur des Bistrots pas parisiens, l’inénarrable Hakim à la faconde délicieuse, lors d’un dîner au Splash, joyau du groupe situé au port Van Gogh, à Asnières. Les deux hommes se sont reconnus, compris et appréciés dès leur première conversation. La question fut alors de savoir si Stéphane Rotenberg allait investir dans les nouvelles créations de bistrots ou s’il pouvait devenir l’un des associés du groupe à part entière. « Hakim m’a proposé la deuxième option car il ne doutait pas de mon implication et j’ai accepté », se souvient Stéphane qui confie avoir toujours su qu’il ferait un jour autre chose que de la télé. « Pour être dans la vraie vie » précise-t-il.
Un concept contre-intuitif
Ce quinqua qui respire le dynamisme sportif a été conquis par le concept des Bistrot pas parisiens (BPP), des unités importantes (autour de 200 couverts) implantées dans des endroits
pas forcément enviables, en dehors de Paris, donc pas très chers, permettant de pratiquer une politique de prix du menu accessible : une formule unique à 29 euros le midi entrée-plat-dessert et à 39 euros le soir avec une soupe en plus pour commencer ! Imbattable. La décoration des lieux est toujours soignée, voire même recherchée, avec des ambiances diverses. Le dernier-né, Micheline, situé à Sèvres, en face de la manufacture, se la joue un rien british, avec ses tissus vert bouteille, ses tableaux anciens chinés dans les brocantes et son éclairage tamisé. Ouverture après ouverture, le succès ne se dément pas. Les BPP font le plein tous les soirs et marchent correctement aussi le midi. « On a deux clientèles qui se retrouvent chez nous, explique Stéphane Rotenberg, des gens qui
ne vont pas beaucoup au restaurant et viennent au Splash ou chez Podium pour une occasion, un anniversaire ou autre ; et des habitués qui ont choisi l’un de nos établissements comme cantine. » Laurent de Gourcuff, le fondateur de Paris Society qui regroupe moult restos chics et branchés de la capitale, lui a dit un jour : « C’est incroyable, vous avez un concept qui est exactement le contraire du mien, et il marche aussi. » Comme quoi, la logique, en affaires, recèle sa part d’irrationnel…
Fille au père
Comme il ne se trouvait pas suffisamment occupé avec la télé et les restos, Stéphane Rotenberg est aussi devenu business angel dans au moins deux entreprises, une société de prêt-à-porter, Rowen Rose, et une start-up basée en Italie, Tunder. La première a été fondée par sa fille et a démarré en trombe puisque les tenues Rowen Rose sont portées par Eva Longoria ou encore Jane Fonda qui a défilé avec une robe de la jeune couturière. « Je ne suis pas très actif dans ces entreprises, reconnait l’homme de télé, je me comporte comme un associé classique qui participe à quelques réunions stratégiques et donne un coup de main quand on lui demande. »
Sa motivation majeure dans le business ? Que ses entreprises lui survivent. « J’adorerais, par exemple, que nos restaurants deviennent des institutions faisant partie intégrante de leur environnement et continuent leur route après nous », lâche ce chantre de la transmission.
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