Cette année au MIPIM, le salon des professionnels de l’immobilier qui se déroule à Cannes, l’innovation était plus que jamais au centre des préoccupations. En plus des nombreuses conférences sur ce thème, une partie du palais des festivals était dédié aux nouvelles technologies qui impactent le secteur.
La Real Estech, autrement dit la disruption dans le real estate, était mise en avant par les différents acteurs présents. Parmi ceux-ci, les start-up majoritairement françaises étaient en première ligne. De la réalité augmentée au financement participatif, en passant par le co-working, toute la chaîne de valeur du secteur est à la merci des jeunes pousses. Bureaux à partager, Wiseed, Finalcad ou encore Realiz3D feront surement les beaux jours du MIPIM dans les années à venir.
Les grands groupes se montrent également innovants. Bouygues Immobilier a organisé sur son stand de nombreuses conférences consacrées à la Smart City mais aussi aux nouvelles solutions de construction en bois. Icade a présenté à la presse le parc d’affaires 2.0, où les services partagés sont entièrement repensés. Nexity, enfin, était fier d’exposer les dernières avancées de son Labs comme le Li-Fi, transmission internet par la lumière. Entre les start-up et les grandes entreprises, des acteurs de taille intermédiaire tirent aussi leur épingle du jeu. C’est le cas d’Emerige, promoteur qui allie l’immobilier et l’art pour construire des bâtiments toujours plus étonnants.
Dans chacun des cas, il s’agit d’améliorer l’expérience utilisateur en s’adaptant aux nouveaux usages. Plus d’espaces partagés dans les bureaux, plus de relations inter-entreprises dans les parcs d’activité, plus de sur-mesure dans les logements. A ces nouveaux usages s’ajoute la prise en compte d’éléments exogènes comme la nécessité de diminuer l’empreinte carbone des bâtiments. La start-up E.NERGY était par exemple à l’honneur pour les nouveaux outils d’économies d’énergie qu’elle met à disposition des Property Manager.
Malgré ces avancées incontestables, le secteur attend encore des innovations de rupture. Premièrement, l’industrie ne tire pas la quintessence de certaines technologies. Le BIM est l’exemple le plus frappant. Il ressemble aujourd’hui à un Apple Store sans applications. C’est enthousiasmant mais peu utile dans la réalité. Combien de maquettes numériques ont déjà été amendées après leur conception initiale ? Pour reprendre l’expression de Solow, le BIM est partout, sauf dans les statistiques de la productivité. Autre faiblesse, les nouveaux acteurs se cantonnent trop souvent à un petit bout de la chaîne de valeur. Les uns améliorent la gestion locative, les autres facilitent les transactions mais qui se donne les moyens de devenir le Facebook ou le Uber du secteur ? L’immobilier s’adapte aux nouveaux usages mais n’en invente pas encore.
Pour passer de la première vague d’innovations à la seconde, certains ajustements devront être faits. Les start-up ont besoin de plus de capital qui leur permettra d’intégrer simultanément plusieurs maillons de la chaîne de valeur. Les grands groupes pourraient innover encore davantage avec un assouplissement de certaines normes. La Real Estech n’en est qu’à ses débuts, que chacun y prenne sa part !
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