SOUDAN | Un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que la présence de combattants dans un laboratoire de santé au Soudan pourrait constituer un « risque biologique » majeur, alors que la communauté internationale craint que la lutte pour le pouvoir entre l’armée et la principale force paramilitaire du pays ne dégénère en une guerre civile meurtrière.
Nima Saeed Abid, représentant de l’OMS au Soudan, a déclaré à la presse que des combattants occupaient le Laboratoire national de santé publique de Khartoum (capitale du Soudan) qui conserve des échantillons de divers agents pathogènes, dont la rougeole et la polio, a rapporté l’AFP. Qualifiant la situation d’« extrêmement dangereuse », Nima Saeed Abid a mis en garde contre un « risque biologique grave lié à l’occupation » du laboratoire.
Les techniciens ont été expulsés par les forces d’occupation, a indiqué le représentant de l’OMS au Soudan, ajoutant que le bâtiment contenait également des réserves de sang, selon Reuters. Nima Saeed Abid s’est également dit préoccupé par le fait que les techniciens n’ont pas accès au laboratoire pour en retirer en toute sécurité le matériel biologique dangereux.
On ignore si les combattants qui occupent le bâtiment appartiennent aux forces armées soudanaises ou au groupe paramilitaire rival, la Force de soutien rapide (FSR).
Les deux factions belligérantes ont accepté un cessez-le-feu de trois jours, ce qui a permis à plusieurs gouvernements étrangers d’évacuer leurs ressortissants du pays. Le cessez-le-feu aurait été négocié par les États-Unis et l’Arabie saoudite. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis travailleraient avec leurs partenaires et les responsables civils soudanais pour mettre en œuvre un accord de paix à long terme.
Les combats en cours au Soudan impliquent deux des groupes armés les plus puissants du pays, l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan et la force paramilitaire FSR dirigée par le général Mohamed Hamdan Dagalo. Les deux chefs s’appuient sur des dizaines de milliers de membres du personnel armé et ont collaboré en 2021 pour réaliser un coup d’État militaire afin de prendre le pouvoir. Au cours de la période qui a précédé le conflit actuel, les deux dirigeants ont accepté de permettre une transition vers la démocratie, en collaborant avec les différents partis politiques soudanais. Toutefois, la proposition d’intégration des forces de sécurité soudanaises dans les forces armées soudanaises et la hiérarchie de l’armée sont devenues des points de friction entre Burhan et Dagalo. Ce dernier a tenté de se présenter comme une figure pro-démocratique, mais des inquiétudes ont été soulevées quant à ses liens présumés et à ceux de sa milice avec le groupe mercenaire russe Wagner, qui est accusé d’avoir commis plusieurs atrocités et qui participe activement à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La semaine dernière, la FSR a été accusée d’avoir tiré sur un convoi diplomatique américain.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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