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Simplifier les usages pour démocratiser la mobilité électrique

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Si, d’après le baromètre de la mobilité 2023, les voitures thermiques représentent encore plus de 90% des véhicules principaux possédés par les Français, le marché de la mobilité électrique est bel et bien en plein essor. 27% des Français envisagent l’achat d’une voiture électrique ou hybride dans les 12 prochains mois. Vraie solution pour réduire les émissions de CO2, la mobilité électrique semble encore en attente d’une démocratisation massive. Il reste encore à multiplier collectivement les efforts pour accélérer son déploiement. 

 

Des réticences justifiées ?

Quelle est la réalité d’un conducteur qui souhaite passer d’un véhicule thermique à une voiture électrique en 2023 ? Il y a d’abord l’achat d’un véhicule, souvent neuf, le marché de l’occasion étant encore quasiment inexistant (moins de 2% des ventes). Cela constitue un premier frein, car malgré les efforts des constructeurs pour proposer des voitures électriques abordables, le prix d’entrée reste, par exemple, autour de 20 000€ pour une citadine Dacia Spring, bonus écologique déduit, ce qui représente un investissement conséquent pour la plupart des foyers. La question de l’autonomie et de la recharge se pose ensuite : son coût en kWh, son accessibilité, sa compatibilité avec le véhicule en question… Aujourd’hui, si les points de recharge restent globalement faciles d’accès sur les grands axes (toutes les aires d’autoroute seront équipées d’au moins une borne de recharge haute puissance d’ici la fin de l’année 2023, permettant de retrouver pour certaines jusqu’à 300 km d’autonomie en 15 minutes), le maillage sur l’ensemble du territoire (et chez certains de nos pays voisins) n’est pas encore optimal. D’autant que les disparités entre les bornes (puissance, temps de recharge, tarification, moyens de paiement…) restent nombreuses. En effet, selon l’Avere, seulement 10% des bornes installées en courant continu ont une puissance supérieure à 50 kW, permettant une recharge rapide.

De quoi se décourager ? Absolument pas ! D’une part, car les freins sus-cités sont progressivement en train d’être levés. La France compte aujourd’hui plus de 90 000 points de recharge ouvert au public (Baromètre Avere-France), et pas moins d’1,2 million de bornes au total (dans les espaces publics, mais aussi chez les particuliers, dans les entreprises…). D’autre part, car le coût élevé d’un véhicule électrique est compensé par les faibles dépenses en maintenance et entretien (quatre fois moins que pour un véhicule thermique). Enfin, pour soutenir la transition vers une mobilité plus verte, l’État propose une aide financière qui peut aller jusqu’à 7 000€ pour l’acquisition d’une voiture électrique.

 

Le juste équilibre entre incitation, accompagnement et contrainte

Quand on sait qu’un tiers de la part des émissions de CO2 est généré par les activités de transport en France et que la moitié provient des voitures particulières, la mobilité électrique représente l’un des éléments de réponse aux grands enjeux environnementaux. Rappelons qu’un véhicule électrique émet en moyenne trois fois moins de CO2 qu’un véhicule thermique sur son cycle de vie complet. Plusieurs obligations légales – dont certaines sont d’ores et déjà applicables – viennent aussi encadrer et encourager cette bascule vers une mobilité plus verte. Les lois LOM (loi d’orientation des mobilités) et Climat & Résilience sont ambitieuses : neutralité carbone, création de zones à faibles émissions (ZFE), mise en place d’un calendrier visant à interdire la vente de voitures neuves utilisant des énergies fossiles carbonées…

Pour accompagner la transition, en plus du bonus écologique à l’achat, d’autres aides existent : subventions locales, prêts à taux zéro pour les ménages modestes qui vivent dans des ZFE, avantages fiscaux pour les entreprises, aides pour l’installation des bornes de recharge, etc. Malgré les freins, des dispositifs sont en place – et doivent continuer à être développés – pour inciter les Français à changer leur regard sur l’électrique et à sauter le pas.

 

Clarifier, faciliter, démocratiser

Dans la perspective d’une mobilité décarbonée, l’accompagnement passe aussi par l’apparition d’outils et d’applications qui viennent faciliter la vie des propriétaires de véhicules électriques, diminuer leur charge mentale et en finir avec l’opposition thermique/électrique.

Aujourd’hui, dès lors que l’on s’éloigne du simple trajet domicile-travail, la mobilité électrique peut demander une certaine anticipation, largement simplifiée par l’apparition de nombreuses solutions digitales qui accompagnent le conducteur de A à Z. Il faut identifier les bornes de recharge fonctionnelles et disponibles qui jalonnent le parcours, s’assurer qu’elles sont compatibles avec le véhicule (prise, puissance…) et que le conducteur dispose du moyen de paiement nécessaire (abonnement, carte de recharge…) pour recharger sa voiture sur la borne en question. Pour des raisons de coût à l’installation, nombreuses sont les bornes qui ne disposent pas de terminal de paiement par carte bancaire. Un vrai casse-tête pour les propriétaires de voitures électriques ? Pas forcément, car les solutions digitales préparant les itinéraires et proposant des moyens de paiement uniques et interopérables voient le jour. Elles participent largement à la clarification du paysage, et par conséquent à la démocratisation de la mobilité électrique.

En matière de mobilité électrique, les voyants passent progressivement au vert : les installations se multiplient, le maillage s’étend, la commercialisation de véhicules moins coûteux s’accélère, l’autonomie progresse, les offres sont de plus en plus lisibles et accessibles… Tous les repères se mettent en place pour un déploiement massif. La part de marché des véhicules électriques pourrait même atteindre 67% d’ici 2030 en Europe !

Tribune rédigée par Bryan Body, Responsable produit Mobilité pour Bip&Go

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