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SFR : Un Nouveau Nom Pour Une Nouvelle Histoire ?

© Getty Images

Après la publication ce jeudi matin des résultats encore en demi-teinte, Patrick Drahi propriétaire du groupe Altice, maison-mère de SFR, pourrait être encore davantage tenté d’accélérer la mue de l’opérateur au carré rouge. Un « rebranding » à haut(s) risque(s) mais sans doute nécessaire pour une marque qui peine à endiguer l’hémorragie de ses clients. 

Un changement de nom pour un nouveau départ ? SFR a fait état, ce matin, de résultats pour le moins contrastés, avec notamment la perte de 351 000 clients mobiles grand public sur les trois premiers mois de l’année, par rapport à l’an passé à pareille époque. Si le numéro deuxième opérateur français a affiché une légère progression de ses ventes  (+0,6% à 2,7 milliards d’euros) et ce pour le deuxième trimestre consécutif, sa marge d’exploitation a, en revanche,  reculé de 1,8 point à 30,3%, pénalisée par des investissements lourds dans les contenus et le réseau pour reconquérir les abonnés.

Mais malgré tous ces efforts, les clients continuent de quitter le navire. Désireux de renforcer la qualité de son débit, SFR dispose, à ce jour, du plus grand nombre d’antennes 4G sur le territoire. Mais rien n’y fait. L’opérateur au carré rouge éprouve toutes les peines du monde à restaurer la confiance et résoudre les problèmes de réseau et proposer une montée en gamme de la qualité de service. Redonner confiance aux consommateurs trop souvent déçus fait office de « mère de toutes les batailles » pour l’état-major d’Altice.

De SFR à Altice France?

Pour tenter de faire table rase de ce passé « peu glorieux », SFR pourrait être tenté de s’offrir un « lifting » à moindres frais, en repositionnant son image et en changeant carrément d’appellation. D’autant que les tribunaux ont également achevé d’écorner la réputation de l’opérateur. Le 7 mars dernier, l’Autorité de la concurrence a infligé à SFR une amende de 40 millions d’euros pour pratiques anticoncurrentielles, et pour non-respect de ses engagements lors du rapprochement Numericable-SFR.  Une énième mauvaise publicité pour l’opérateur qui doit également faire face à un plan social.

Par conséquence, l’état-major d’Altice, Patrick Drahi en tête, plancheraient autour d’un potentiel « rebranding » de la marque, passant de SFR à « Altice France ». Objectif : disposer d’une nouvelle lisibilité pour la marque et de bénéficier de manière « plus directe » de la force de frappe de la marque Altice. Mais ce « rebranding » n’est pas sans risque aussi bien pour SFR que pour le consommateur.

Le “coup” Ligue des Champions

Si Orange a superbement pris le relais de France Telecom, ou encore Airbus Group a permis d’estomper le parfum de scandale autour de EADS, en politique par exemple, le rebranding n’est pas toujours synonyme de succès. L’exemple le plus marquant est à aller chercher du côté du RPR qui avait changé d’appellation en 2002 pour devenir l’UMP, mettant ainsi un terme aux différentes affaires ayant empoisonné la vie du parti et irrémédiablement abîmé son image… Avant que l’UMP, ébranlée, à son tour,  par le scandale Bygmalion, ne soit contrainte de « tirer sa révérence », pour laisser la place aux Républicains.

Mais quelques bonnes nouvelles toutefois dans le ciel de SFR qui a frappé un grand coup en raflant les droits de la Ligue des Champions. Pour l’emporter, Altice a déboursé la bagatelle a accepté de 350 millions d’euros par an pour diffuser l’intégralité de la compétition, soit plus du double de ce que payaient jusque-là beIN Sports et Canal+ (145 millions d’euros par an). Une stratégie risquée mais qui peut marquer « l’acte fondateur » du renouveau de SFR. Réponse dans les mois à venir.

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