SFR Mise Sur Le Football Anglais Pour Réussir Son Tournant Stratégique

Le bouquet baptisé SFR Sport inclut depuis le 9 juin cinq chaînes sportives. Les rencontres de Premier League, dont les droits ont été acquis à l’automne 2015, seront diffusées par SFR Sport qui diffusera les rencontres de Premier League entre 2016 et 2019. La prise majoritaire des parts du groupe NextRadioTV symbolise le changement de braquet opéré par Patrick Drahi via l’opérateur de téléphonie mobile.

Et SFR fait une entrée fracassante sur la pelouse des médias! La filiale du groupe Altice, détenu par l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi, a lancé ce jeudi 9 juin un nouveau dispositif médias pour exposer au mieux son catalogue de droits. La conquête des droits de diffusion de l’intégralité des rencontres du championnat anglais de première division – la Premier League – a été conclue pour 360 millions d’euros sur trois ans le 26 novembre 2015.

.@FlorentGautreau En attendant vos jeux de mots inimitables notre kop a tenu à vous rendre hommage #SFRPremierLeague pic.twitter.com/DdVvJCR8T0

— SFR Sport (@SFR_Sport) June 16, 2016

Le bouquet est composé de la chaîne premium SFR Sport, vitrine consacrée à 100 % au catalogue des droits de retransmission du football (Premier League, championnat de National, championnat argentin etc.). Une deuxième chaîne diffusera dès le mois d’août en ultra haute définition 4K les rencontres du championnat anglais. Les trois autres chaînes incluent un canal d’information sportive en continu (BFM Sport) avec la diffusion de l’émission radiophonique After Foot tous les soirs durant l’Euro 2016. SFR Sport diffuse des compétitions sportives omnisports comme le Tournoi de qualification Olympique de l’équipe de France de basket-ball à partir du jeudi 16 juin 2016.

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Orange Sport, l’exemple d’un échec de convergence

Altice mise sur la convergence pour attirer un maximum de ses clients SFR vers le groupe audiovisuel constitué des chaînes de NextRadioTV (BFM TV, RMC Découverte) et le nouveau bouquet SFR Sport. L’exploitation des droits de football par la convergence n’est pas une première en France.

Le groupe de télécommunication français Orange s’était constitué un portefeuille de droits sportifs dont des rencontres de football du championnat d’Angleterre en 2008. Orange avait fait le choix de réserver la diffusion de ces programmes à ses abonnés Internet et mettre en avant le football britannique pour recruter de nouveaux clients. Orange s’était aussi heurté à une plainte déposée conjointement en 2009 Canal Plus, SFR et Bouygues pour « vente liée » devant l’Autorité de la concurrence. Le gendarme de la concurrence avait jugé « contestable » la politique de réservation d’une chaîne aux seuls abonnés qui devrait être « limitée à un ou deux ans » par Orange.

La pilule est difficile à avaler : Orange affiche 700 millions d’euros de perte trois ans après le lancement de ses chaînes dédiées au sport, le nombre d’abonnés étant passé de moins de 100000 à un peu plus de 770000. Stéphane Richard, arrivé en 2011, décidera de fermer ses chaînes déficitaires. Résultat ? Plus de 2,4 millions d’abonnements sont dénombrés au printemps 2016 après la concentration sur le cinéma par la division audiovisuelle du groupe historique de réseaux.

Altice semblerait chosir un système hybride avec une partie des rencontres réservée à ses abonnés et une autre proposée par l’intermédiaire des opérateurs concurrents comme Free, Bouygues, CanalSat ou Orange. Le groupe Bouygues et Vivendi, ancien propriétaire de SFR, avaient choiside diffuser l’ensemble de leurs contenus sur tous les tuyaux… sans effet escompté sur le nombre d’abonnements.