Le divorce aura bel et bien lieu. Annoncée en octobre 2023, Sanofi prépare la cession de son activité de médicament sans ordonnance et de compléments alimentaires, Orpella. Cette filière commercialise le Doliprane, le Lysopaïne et le Dulcolax notamment. Le groupe pharmaceutique français a fixé à ce mardi 16 juillet la date de remise des offres indicatives pour son pôle santé grand public, valorisé 15 à 20 milliards d’euros. La transaction devrait avoir lieu « au plus tôt » au quatrième trimestre de 2024.
- Cette vente d’Opella s’inscrit dans le cadre du grand plan de transformation décidé par Paul Hudson, directeur général de Sanofi depuis 2019. Le Britannique estime que la branche grand public du groupe, dont les ventes pèsent environ 12% du chiffre d’affaires de la société, ne rentre plus dans la stratégie du groupe. Le dirigeant souhaite concentrer les efforts de sa société sur les médicaments novateurs sous brevet, qui sont nettement plus rentables. Il aspire à ce que Sanofi devienne un leader mondial dans le domaine de l’immunologie, un secteur où le groupe connaît déjà un grand succès grâce à son produit phare, le Dupixent.
- D’après Les Échos, Sanofi a présenté deux options aux potentiels repreneurs : dans l’une, le groupe maintiendrait environ 30 % de sa participation, et dans l’autre, il conserverait près de 50 % de sa division générant un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Si les autorités et les responsables politiques décidaient de faire d’Opella une nouvelle cause nationale, une troisième option est envisagée : que Sanofi conserve le Doliprane dans son portefeuille, les comprimés étant devenus un symbole de souveraineté sanitaire depuis la pandémie.
- Parmi les intéressés figure l’américain Advent, qui avait déjà acquis les activités de génériques de Sanofi en Europe, Zentiva, en 2018 pour 1,9 milliard d’euros. De son côté, CD & R, également américain, est en lice. Ce dernier a déjà réalisé des acquisitions dans le secteur de la santé et a établi plusieurs partenariats financiers avec des entreprises industrielles comme Spie. Le français PAI est lui aussi ouvertement candidat et joue la carte tricolore.
- Cette cession, qui s’inscrit dans un cadre plus large de réorganisation de l’entreprise, inquiète les salariés de Sanofi. Les employés redoutent aujourd’hui de nouvelles perturbations susceptibles de réduire encore le nombre d’emplois en France. Bien que l’Hexagone représente toujours environ 25 % des effectifs mondiaux de Sanofi, le nombre de salariés a diminué, passant de plus de 25 000 en 2019 à moins de 22 000 en 2023. Face aux critiques, le laboratoire souligne les nombreux investissements réalisés en France, tant dans la recherche que dans les infrastructures industrielles. Par exemple, en mai, le groupe a annoncé un investissement de 1,1 milliard d’euros pour la construction d’une nouvelle usine sur le site de Vitry-sur-Seine et l’extension des capacités de production au Trait (Seine-Maritime).
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