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Salon Du Bourget : Airbus – Boeing Duel En Haute Altitude

© Getty Images

Inauguré ce matin par Emmanuel Macron et Thomas Pesquet, le 52e salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, sera, une fois de plus, le théâtre d’un duel à distance entre les avionneurs Airbus et Boeing qui espèrent noircir leur carnet de commandes respectif.

La grand-messe de l’aéronautique a officiellement ouvert ses portes ce matin avec, une fois n’est pas coutume, en filigrane le traditionnel mano a mano entre l’avionneur américain, Boeing, et son concurrent européen, Airbus. Organisé tous les deux ans – durant les années impaires en alternance avec le salon britannique de Farnborough -, le salon du Bourget avait été, en 2015, le théâtre d’un combat épique et particulièrement âpre entre les deux géants qui avaient terminé au « coude à coude » sur le front du carnet du commande. Même si, force est de constater, qu’en termes de commandes fermes – les seules pouvant résolument faire office de juge de paix -, c’est Boeing qui avait remporté la palme avec 145 commandes pour ses appareils, le tout pour une valeur de 18,6 milliards de dollars au prix catalogue. Airbus, de son côté, n’a pas à rougir de sa « moisson » en 2015 mais n’avait engrangé « que » 124 commandes fermes pour un tarif catalogue de 16,3 milliards de dollars. Mais pour les options et les intentions d’achat, c’est Airbus avec, à l’époque, 421 appareils pour une valeur de 57 milliards de dollars, qui avait dépassé son rival de Seattle et ses 331 commandes pour 50,2 milliards de dollars.

Place désormais au « Millésime » 2017 inauguré en grande pompe par le président de la République, Emmanuel Macron, avec une arrivée « cinq étoiles » à bord de l’avion de transport militaire européen A400M d’Airbus dont le programme est sous le feu des critiques, victime d’importants retards et surcoûts. Le chef de l’Etat, accompagné de la ministre des Armées Sylvie Goulard, de la ministre des Transports Elisabeth Borne et du chef d’état-major des armées Pierre de Villiers, a fait le trajet Villacoublay (Yvelines) – Bourget dans le poste de pilotage, derrière les deux pilotes. Car, en effet, les nuages se sont amoncelés, ces derniers mois, dans le ciel de l’A400M qui continue de rencontrer moult soucis techniques. Dernier en date, au mois de mai, un rapport confidentiel du ministère allemand de la Défense cité par Reuters affirmait qu’Airbus, « pilote » du programme militaire tant décrié pourrait avoir besoin de 12 à 18 mois supplémentaires pour résorber toutes les difficultés auxquelles l’A400M est confronté depuis quasiment sa sortie d’usine. De quoi déclencher le courroux de Berlin, client tout aussi exigeant que déçu par les errements du programme, et qui commence sérieusement à perdre patience face aux sempiternelles difficultés de l’appareil.

Boeing ouvre les hostilités

Mais l’ex-EADS espère que le salon lui permettra d’oublier ses malheurs avec ce programme. Mais c’est son rival, Boeing, qui a dégainé le premier avec son 737 MAX 10, nouvelle version de 230 sièges de son monocouloir et pour lequel l’avionneur de Seattle affirme avoir déjà reçu 240 commandes et divers engagements. « Le MAX 10 doit apporter plus de valeur pour nos clients et plus d’énergie au marché », a déclaré le patron du groupe Boeing, lors de la conférence de presse inaugurale du Bourget. Selon les analystes citées, le cinquième membre de la famille 737 MAX est destiné à occuper le segment des monocouloirs les plus grands, face au succès de l’A321neo d’Airbus, qui peut transporter jusqu’à 240 passagers.

Mais Airbus a vertement répliqué à son « meilleur ennemi » en faisant état d’une commande de 100 avions de la famille A320neo de la part du loueur General Electric Commercial Aviation Services (GECAS). Ces derniers seront également équipés de moteurs LEAP de CFM International, coentreprise de Safran et de GE, pour 10,8 milliards de dollars au prix catalogue, livrables de 2020 à 2024. De plus, ce dimanche, des sources citées par Reuters avaient également rapporté que la compagnie péruvienne à bas coûts, Viva Air Peru, était sur le point de conclure avec l’avionneur européen un contrat d’environ cinq milliards de dollars (4,46 milliards d’euros) pour une trentaine d’A320neo et 15 A320ceo. Mais le véritable « événement » de cette « veillée d’armes » fut la présentation d’une version améliorée du très gros porteur du groupe de Toulouse, l’A380+.

Airbus avance ces pions

Cet A380 « New Look » dispose notamment d’un intérieur entièrement repensé. Le réaménagement de la cabine doit permettre d’ajouter 40 à 50 sièges en configuration standard, portant le total à plus de 600 places. De nouvelles ailettes permettent de réduire la consommation de carburant jusqu’à 4%. Dans le détail, l’appareil aura au décollage plus de poids, 578 tonnes au maximum, ce qui lui permettra au choix de transporter 80 passagers de plus ou de parcourir 300 milles nautiques de plus. « L’A380plus est un moyen efficace d’apporter une performance opérationnelle améliorée et encore plus économique en même temps », a déclaré le directeur commercial d’Airbus, John Leahy, dans un communiqué. Dès le lendemain, lundi, ouverture officielle du salon, Fabrice Brégier, directeur général délégué d’Airbus a fait savoir qu’il était déjà en discussions « avec plusieurs clients » concernant ledit appareil. En Bourse, en tout cas, l’action Airbus s’est hissée dans le peloton de tête du CAC 40, les investisseurs estimant que l’avionneur avait réussi ses premiers pas au Bourget « cru 2017 ».

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