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Salon de l’agriculture : quel poids représente l’agriculture dans l’économie française ?

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LA NEUVILLE EN TOURNE A FUY, CHAMPAGNE, FRANCE-JULY 2008: Farmer Francois Audebaud harvests his crop of barley at La Neuville en Tourne A Fuy in the Champagne region of France. The area is the most important in France for the production of cereal crops. (Photo by Tom Stoddart/Getty Images)

La France est le premier producteur agricole européen avec 96 milliards de valeur produite en 2023 sur un total de 537 milliards. Pour autant, cela ne représente que 1,9% du PIB du pays. 

Un salon de l’agriculture pas comme les autres. L’événement annuel s’est ouvert au parc des expositions de la Porte de Versailles dans un contexte de forte mobilisation du milieu agricole depuis plus d’un an. Le projet de loi d’orientation agricole, adopté par le Parlement le 20 février, est censé répondre à la colère des agriculteurs et impulser une nouvelle dynamique.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l’ordre international, (…) la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a déclaré, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, lors de l’inauguration du stand de son ministère, dimanche 23 février.

Alors que la question agricole est au cœur des enjeux politiques en ce début d’année, que représente le secteur à l’échelle européenne et pour l’économie française ?


La France, premier producteur agricole d’Europe

Pour rappel, l’Union européenne est l’une des plus grandes puissances mondiales. En 2023, la valeur de sa production agricole a avoisiné les 537 milliards d’euros. La France y a pris part à hauteur de près de 96 milliards (17,4% de la production totale). Ce qui fait de l’Hexagone le premier producteur agricole européen, loin devant son dauphin allemand (76,15 milliards).

En 2020, la France était le premier producteur européen de viandes bovines, d’œufs, de céréales mais aussi le premier exportateur mondial de pommes de terre selon les données officielles. « Le commerce extérieur des produits agricoles bruts et transformés reste structurellement excédentaire, même si le solde des échanges avec les seuls pays de l’Union européenne est devenu déficitaire depuis 2015 », note le ministère de l’agriculture. 

Des spécificités au secteur français 

D’après les statistiques disponibles, on remarque que l’agriculture française présente certaines spécificités. Le pays compte relativement peu d’exploitations agricoles par rapport à l’ampleur de sa production. En effet, les fermes françaises ne constituent que 4,3 % des 9 067 300 exploitations recensées en Europe. Ainsi, l’emploie agricole ne représente que 2,7% de l’emploi total en 2022. 

Les exploitations sont moins nombreuses mais plus grandes et plus spécialisées que chez nos voisins. En Europe, 65,6 % des exploitations agricoles génèrent moins de 8 000 euros de revenus annuels en moyenne, tandis qu’en France, cette proportion est bien plus faible, s’élevant à seulement 14,2 %.

Premier bénéficiaire de la PAC 

Les agriculteurs français sont les premiers destinataires des fonds alloués dans le cadre de la très controversée Politique agricole commune (PAC). Première ligne de dépenses de l’Union européenne avec ses 55 milliards d’euros en 2023, la France est le pays qui en bénéficie le plus avec 9,4 milliards en 2023. L’Espagne et l’Allemagne arrivent ensuite, percevant chaque année 6,8 et 6,2 milliards d’euros de la PAC. À l’opposé, Malte est le pays qui reçoit le moins d’aides, avec seulement 17 millions d’euros.

Un poids relativement peu conséquent dans le PIB 

En France, l’agriculture, la sylviculture et la pêche représentent 1,9 % du produit intérieur brut (PIB). Selon la Banque mondiale, cette part est équivalente à la moyenne observée au sein des pays de l’Union européenne. 

L’agriculture contribue encore moins au PIB en Allemagne, en Belgique et en Suisse, où elle représente moins de 1 %. En revanche, son poids économique est légèrement plus important au Portugal et en Espagne, avoisinant les 2 %. Ces faibles proportions sont typiques des nations développées, où l’économie repose principalement sur les services, qui génèrent, par exemple, 70 % du PIB en France.


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