RUSSIE | Mercredi 10 août, Marina Ovsyannikova, une ancienne journaliste de la télévision d’État russe qui a fait les gros titres en mars après avoir interrompu une émission en direct pour condamner l’offensive russe en Ukraine, a fait l’objet d’une perquisition à son domicile et a été accusée de diffusion de fausses informations.
La police russe a émis un mandat de perquisition et est entrée chez Marina Ovsyannikova à 6 heures du matin alors qu’elle dormait, effrayant sa jeune fille, a ainsi écrit l’ancienne journaliste dans un message sur Telegram.
Les agents de police l’ont ensuite accusée d’avoir enfreint une loi russe interdisant la « diffusion publique d’informations sciemment fausses » sur l’armée russe, un crime pour lequel elle risque dix ans de prison, a écrit son avocat Dmitry Zakhvatov sur Telegram.
L’avocat de l’ancienne journaliste a déclaré que les accusations sont liées à une manifestation au cours de laquelle Marina Ovsyannikova a brandi une affiche critiquant le Kremlin en juillet, plusieurs mois après que la jeune femme, qui travaillait comme rédactrice à Channel One, a attiré l’attention internationale pour s’être tenue derrière un présentateur de la télévision d’État russe avec une pancarte de protestation contre la guerre.
« Poutine est un meurtrier, ses soldats sont des fascistes », pouvait-on lire sur l’affiche brandie par Marina Ovsyannikova lors de la manifestation du mois dernier, qui s’est déroulée sur le quai de la Moskva, près du Kremlin, selon le Guardian.
Née en Ukraine, Marina Ovsyannikova a été condamnée à plusieurs amendes et détenue à plusieurs reprises pour ses manifestations contre la guerre. Elle a travaillé pour le journal télévisé russe de Channel One pendant 22 ans et a déclaré avoir été « impliquée dans la création d’une propagande agressive du Kremlin » qui « cherchait constamment à détourner l’attention de la vérité et à brouiller toutes les normes morales. » Elle a quitté la Russie pour travailler au sein de la publication allemande Die Welt pendant plusieurs mois, mais elle est revenue en Russie pour résoudre un différend sur la garde de ses enfants.
Le Kremlin a pris pour cible une foule de militants anti-guerre avec l’instauration d’une nouvelle loi rendant illégale la diffusion de « fausses nouvelles » sur l’armée russe, avec des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison pour ceux qui enfreignent cette loi. Au cours des derniers mois, l’opposant Ilya Yashin et son collègue Vladimir Kara-Murza, tous deux francs détracteurs du président russe Vladimir Poutine, ont été arrêtés et accusés de diffuser de fausses informations sur l’armée russe.
En mars dernier, peu après la protestation de Marina Ovsyannikova en direct à la télévision russe, Emmanuel Macron a déclaré qu’il souhaitait offrir une « protection » diplomatique à la journaliste et qu’il avait prévu de discuter de la question avec Vladimir Poutine.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Madeline Halpert
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