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Revenus des Français : le système permet de gommer des inégalités qui se creusent selon l’Insee

Dans une étude publiée, jeudi 18 octobre, l’institut note que les inégalités de revenus ont augmenté ces 20 dernières années. le système socio-fiscal gomme une grande partie de cet écart. 

 

Des inégalités qui se creusent… Oui mais… L’Insee a publié, ce jeudi 18 octobre un rapport intitulé « Revenus et patrimoine des ménages », alors que les parlementaires doivent se positionner sur la répartition de l’effort de 60 milliards d’euros dans le budget 2025. L’institut révèle que les inégalités, avant redistribution, ont fortement augmenté entre 2002 et 2021, de près de 17%. L’organisme économique pointe deux facteurs. D’un côté, une diminution des revenus des ménages les plus modestes. De l’autre, une augmentation de ceux des plus aisés en raison notamment de la hausse des revenus du patrimoine.

Un système socio fiscal efficace 

Premièrement, il s’avère que le patrimoine des Français est très inégalement réparti. En 2021, les 10 % les moins biens lotis détenaient au maximum 4 400 euros, tandis que les 10 % les plus fortunés possédaient un patrimoine dépassant 716 300 euros. Mais cette augmentation des revenus du patrimoine de 4% ces 20 dernières années pour les mieux dotés en raison principalement de la multiplication par 2,5 des prix de l’immobilier. Ainsi l’envolée des prix du mètre carré a contribué à renforcer ces inégalités patrimoniales. D’autant, que «le patrimoine immobilier représente 62 % du patrimoine» total.  Dans le même temps, les revenus du patrimoine des plus modestes, constitués de biens tels qu’une voiture, des biens d’équipements, ont baissé de 2%. 

Pour autant, l’étude met en avant l’efficacité du système de redistribution française, qui gomme quasiment l’intégralité de cet écart. Avant prélèvement des impôts et ajout des prestations sociales, le niveau de vie plancher des 10% les plus riches est 5,85 fois supérieur aux 10% les plus pauvres. Après redistribution, l’écart tombe à 3,41 fois. Soit un niveau similaire à 2021 (3,39). « L’impact du système sociofiscal s’est donc amplifié depuis 2002 », note l’Insee.

Ainsi, la France est l’un des pays de l’OCDE où les inégalités sont les plus faibles. « Les inégalités s’avèrent près de 60% plus importantes aux États-Unis qu’en France. Celles constatées au Royaume-Uni, en Italie ou en Espagne sont 25 % à 40 % plus élevées qu’en France », souligne l’institut. En revanche, elles apparaissent plus fortes que dans les pays scandinaves et certains pays de l’Europe de l’Est, comme la Pologne. 

Un taux de pauvreté élevé

Par ailleurs, le niveau de vie médian Français s’est amélioré de 24% depuis 1996, un rythme similaire à l’activité économique.  « Même pendant les crises, le niveau de vie des Français s’est maintenu », observe Anne Jaubertie, cheffe de  la division revenus des ménages de l’Insee dans Les Échos. Ainsi, la moitié des Français vit avec plus de 2028 euros par mois pour une personne seule. Soit 24 336 euros par an. 

Pour autant, 14,4% de la population française vit sous le seuil de pauvreté, soit environ 9,1 millions de personnes (11,2 millions avec les DOM). S’il se stabilise, « le taux de pauvreté atteint en 2021 et 2022 un niveau parmi les plus élevés de la dernière décennie ».  En 2004, ce taux était de 12,4%.Sur le plan géographique, la pauvreté est davantage présente dans les zones urbaines par rapport aux régions rurales, en particulier dans les zones rurales proches des villes. Les chômeurs, les familles nombreuses et les familles monoparentales apparaissent plus vulnérables. « Environ 2 millions d’entre elles seraient en situation de grande pauvreté », révèle l’étude. Cela signifie qu’elles doivent vivre avec moins de 960 euros par mois et font face à d’importantes privations matérielles et sociales.


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