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Uber : Réunion De Crise Chez Le Géant Californien Du VTC

Travis Kalanick, PDG et co-fondateur d'Uber

Après une réunion de sept heures dimanche, le conseil d’administration d’Uber a voté à l’unanimité toutes les recommandations issues du rapport de l’ancien ministre de la justice de Barack Obama, Eric Holder, et de son associé Tammy Albarrán. Ce rapport avait suivi une enquête d’un mois sur la culture et la gestion de l’entreprise et recommandait des changements radicaux visant à refondre la « bro culture » – le machisme et la misogynie au sein des startup – d’Uber et remanier sa direction.

Dans un communiqué, un représentant du conseil a déclaré : « Le conseil d’administration d’Uber s’est réuni [hier] en présence d’Eric Holder et de Tammy Albarrán. Le conseil a voté à l’unanimité l’adoption de toutes les recommandations du rapport. [Elles] seront diffusées mardi aux employés ».

Dimanche dans la matinée, divers rapports ont suggérés qu’Emil Michael – un haut dirigeant controversé et un proche de Travis Kalanick – serait poussé vers la sortie… Des rumeurs confirmées puisque le numéro 2 d’Uber annonçait hier quitter ses fonctions dans une note interne diffusée aux employés. Quant à Travis Kalanick, un congé de trois mois pourrait lui être imposé.

Uber a longtemps été considérée comme l’une des entreprises les plus toxiques et hostiles de la Silicon Valley. Alors que le conseil et la direction avaient à plusieurs reprises pris la défense de l’entreprise, tout a basculé en février lorsqu’une ancienne salariée d’Uber a publié une vive critique à l’encontre de son ancien employeur. Un exposé (en anglais) peu flatteur qui a précipité la crise que traverse Uber actuellement.

Susan Fowler a ainsi rapporté que le service des ressources humaines d’Uber n’avait pris aucune mesure après qu’elle se fut plainte de harcèlement sexuel de la part de son manager – et d’autres femmes ont dénoncé plus tard des faits similaires avec la même personne. Cette lettre ouverte a finalement révélé que la firme californienne avait une tolérance étonnamment haute concernant la « bro culture » de la Silicon Valley.

Travis Kalanick avait promis qu’Uber enquêterait sur les accusations portées par Susan Fowler. Il a ainsi chargé Eric Holder de mener une enquête indépendante sur les conditions de travail au sein de l’entreprise et d’apporter des recommandations afin de les améliorer.

La semaine dernière, Uber a confirmé que 215 plaintes de harcèlement sexuel et d’autres types de comportement inapproprié avaient été déposées auprès du cabinet d’avocats Perkins Coie. Au moins 20 personnes ont été licenciées. Presque une bonne nouvelle ce jour-là, Uber avait annoncé la promotion au poste de chef de la gestion de la marque de l’ancienne d’Apple, Bozoma Saint John.  

En mars, lors de l’examen interne d’Uber, The Information révélait que Travis Kalanick, Emil Michael et d’autres dirigeants d’Uber s’étaient rendus dans un bar karaoké et d’escorting en 2014, lors d’un voyage d’affaires à Séoul (Corée du Sud). Les filles avaient été repérées et sélectionnées par avance et selon certains critères très précis, d’après l’ex-petite amie de Travis Kalanick, Gabi Holzwarth, témoin de la scène.

Par ailleurs, l’entreprise recherche toujours un directeur de l’exploitation et un directeur financier suite au départ le 31 mai de Gautam Gupta. Le vice-président des finances, après quatre ans de bons et loyaux services, a en effet rejoint une startup de San-Francisco.

Un jour avant la démission de Gautam Gupta, Uber licenciait Anthony Levandowski, le « père » de son projet de véhicule autonome, après la guerre judiciaire qu’il avait déclenchée entre son ancien employé Waymo (la filiale de Google/Alphabet dédiée à cette technologie) et le géant du VTC. Travis Kalanick avait en août 2916 racheté l’entreprise de camions autonomes d’Anthony Levandowski, Ottomotto LLC, pour un montant de 680 millions de dollars.

Entre d’autres scandales et polémiques auxquels Uber est confronté, Jeff Jones quittait plus tôt cette année ses fonctions de président, et le Département de la Justice américain a ouvert une enquête sur l’utilisation d’un logiciel connu sous le nom de « Greyball ». Un outil qui aurait permis à ses chauffeurs de ne pas être détectés dans certaines zones géographiques où le service n’était pas autorisé à opérer.

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