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Retour Sur Les Paris EdTech Days

Les EdTechs représentent en France un marché encore modeste, mais en forte croissance : les start-up se multiplient, encouragées par des investisseurs dorénavant spécialisés, et quelques belles réussites, qui fixent le cap. Les Paris EdTech Days avaient le double objectif de rendre compte de cette effervescence (en présentant les principaux acteurs privés et publics), et de rendre compte des spécificités françaises du marché. Retour sur deux jours particulièrement denses, qui permettent de saisir de façon riche et détaillée les enjeux des EdTech en France.

L’évènement fut d’abord l’occasion de présenter la première promotion de start-up issues de l’incubateur LearnSpace. Parmi les entreprises présentées, plusieurs tendances se dessinent. L’apprentissage des langues reste un enjeu important. Les solutions pullulent, mais les besoins sont immenses et la solution miracle n’existe toujours pas. Sauf si l’on s’en remet au fondateur de Speekoo, qui promet avec son application révolutionnaire d’apprendre à n’importe qui à parler n’importe quelle langue (ou presque) en quelques mois. Le succès de Speekoo ne se dément pas, puisqu’en l’espace de quelques mois, l’application a convaincu plus de 180 000 utilisateurs. Bili Languages propose une approche complémentaire, en permettant aux élèves de trouver via sa plateforme d’autres élèves pour échanger dans une langue étrangère. Chaque élève y trouve son compte. Déjà plus de 400 écoles l’ont adoptée. Une autre tendance bien représentée est celle du peer-learning. Plusieurs solutions ou services permettent aux élèves ou collaborateurs d’entreprise d’apprendre les uns des autres. Differ Chat permet à n’importe quel teaching assistant d’aider les élèves à n’importe quel moment. C’est simple et visiblement ça marche. L’entreprise crée même des emplois d’élèves assistant via la plateforme. De son côté, We Are Peers propose aux collaborateurs d’entreprises d’échanger sur leurs compétences clés sur leur lieu de travail. L’intelligence collective est dans l’air du temps, ces produits tombent à pic ! Enfin, au-delà des tendances, Do It Abroad fait partie de ces entreprises dont on se demande pourquoi elles n’ont pas été inventé plus tôt. La start-up s’est fixée pour mission de rendre les universités étrangères accessibles aux étudiants européens. Elle a déjà permis à près de 200 élèves de partir. Le service est déjà connecté à 500 universités, et annoncera prochainement une levée.

 

 

La rencontre organisée avec Educapital et Brighteyeventures fut l’occasion de faire le point sur les grandes tendances du marché, de rappeler l’avance considérable des Etats-Unis et de la Chine, de designer les moteurs et les freins sur le marché Français. Comme ailleurs, les entreprises soutiennent la croissance des acteurs proposant des solutions de formation continue. Les solutions complémentaires ou alternatives de formation supérieure ne sont pas en reste, comme le montre Openclassroom. Reste les solutions s’adressant aux plus jeunes et donc – en large partie – à l’école. C’est le principal partenaire, et néanmoins encore un frein tant il est difficile de convaincre, d’y tester et implémenter des solutions à grande échelle. Les facteurs de réussite pour les EdTechs selon Marie-Christine Levet d’Educapital : «plus de capital, d’autonomie pour les écoles et de formations pour les enseignants». Sans doute devrions-nous ajouter un bon framework pour aider les start-up et les écoles à se comprendre et à travailler ensemble efficacement. A cet égard, tout semble en France encore à inventer.

L’événement fut également l’occasion de rencontrer l’équipe du Lab 110bis, niché au sein du Ministère de l’Education Nationale. Le rendez-vous tombait à point nommer. le Lab héberge des start-up d’Etat travaillant sur les grandes problématiques de l’Education Nationale. Il vise également à travailler de l’intérieur en offrant des services d’aide à l’innovation : partage des connaissances, agilité, accompagnement de projets. Il est le tiers-lieu (l’équipe parle de «bis-lieu ») dont l’Education Nationale avait besoin pour faire évoluer les choses de l’intérieur : les manières de penser et de collaborer, la perception et la construction du changement. Sans doute ces changements sont-ils la condition préalable à la diffusion plus large des EdTech au sein des école.

Evoluer pour comprendre les nouveaux usages, en partageant les connaissances en interne et en acceptant d’innover ensemble plutôt que d’entretenir les rivalités. C’est le principe du Peer-learning. On tiendrait là la solution pour l’Education nationale ? « Eat your own dogfood » disent les Américains. Pour comprendre et diffuser les principes du peer-learning, rien de mieux que de l’appliquer à soi-même !

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