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Ref : le Medef inquiet

Patrick Martin, patron du Medef. ©Medef

Alors que s’ouvrent ce lundi 26 août les Rencontres des entrepreneurs de France organisées par le Medef, le président du syndicat patronal, Patrick Martin, répète les doutes de ses congénères. 

L’année dernière, 18 ministres avaient été invités à participer aux Rencontres des entrepreneurs de France (Ref) organisées par le Medef. Cette année, il n’y en aura tout simplement pas. Et pour cause : la France n’a toujours pas de gouvernement, à part des ministres de transition démissionnaires. Il y aura bien Bruno le Maire, le ministre de l’économie qui va passer une tête, mais sans prendre publiquement la parole lors d’une conférence ou d’une table ronde. 

Côté politiques, il y aura bien la présidente de l’Assemblée nationale, Yael Braun-Pivet, ainsi que celui du Sénat, Gérard Larcher. « C’est une grande première et un symbole fort, signe que les décisions vont désormais se prendre davantage à l’Assemblée nationale et au Sénat », a expliqué au Figaro Patrick Martin, le patron du Medef.

Cette parlementarisation de la vie politique française, avec une assemblée tripartite (en gros), a un corolaire : la (grande) difficulté d’envisager un gouvernement qui puisse tenir la route. L’absence, depuis deux mois, de nomination d’un (ou d’une) premier ministre inquiète le patron du Medef, qui déplorait un « flou » politique, ce matin sur France Inter. Patrick Martin qualifiait l’offre politique de « pas assez lisible« . Pour lui, le brouillard créé par la dissolution « a gelé les décisions d’embauche et d’investissement » – il assure que la France a perdu « un trimestre de croissance », avec la décision de M. Macron de renvoyer les Français aux urnes (et de ne pas nommer de chef de gouvernement). 

Certes, le bilan de l’été n’est pas si affreux, et le patronat semble s’enthousiasmer lui aussi du succès des Jeux olympiques : »Les chefs d’entreprise ont été très fiers du déroulement des Jeux olympiques et des répercussions positives sur l’économie mondiale », a assuré M. Martin, toujours à l’antenne d’Inter. Mais la joie olympique ne peut, selon lui, se cacher derrière d’autres soucis que rencontre la France : la dette, mais aussi la concurrence internationale, notamment celle de la Chine. 

De telle sorte que le « patron des patrons » voit d’un mauvais œil la politique de la demande défendue par le NFP, qui ne cesse ces dernières semaines de faire pression sur le président de la République pour nommer Lucie Castets au poste de premier ministre. Au Figaro, M. Martin a condamné le programme économique de l’alliance de gauche : il serait, selon, lui, « insupportable », avec notamment  « l’abrogation de la réforme des retraites [qui] serait un coup terrible porté à l’économie ». « Le NFP va précipiter des défauts de paiement, dans le bâtiment, la restauration, notamment avec l’augmentation du SMIC « , insiste le président du syndicat patronal sur Inter. Concernant les résultats des urnes, M. Martin doute du fait que les Français aient voulu sanctionner la politique économique de M. Macron. Interrogé sur le programme du Rassemblement national, Patrick Martin s’est montré peu à même de condamner fermement le parti de Marine le Pen. 

Du reste, l’homme d’affaires de 64 ans a rappelé ce que son syndicat attendait : une réduction du financement des aides sociales par le travail, une réduction globale de la dépense sociale et des prélèvements sur les entreprises, tout en défendant un meilleur partage de la valeur ajoutée entre les entreprises et les salariés. « Il faut surtout un bon programme et la bonne personne qui le met en œuvre, et qui s’inscrive dans une trajectoire longue. ». Il y a en effet de quoi douter., 

 


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