Recrutement : les entreprises doivent adopter la culture de l’instantanéité !

Annoncée depuis plusieurs années déjà, la crise de la main-d’œuvre est bien là. Dans la restauration et l’hôtellerie, la logistique, l’industrie manufacturière et bien d’autres secteurs encore, les recruteurs peinent à faire face à la pénurie. Et pour cause, leurs processus de recrutement sont bien souvent excessivement longs et en complet décalage avec les attentes des candidats. Pour tenir le rythme dans une course au recrutement de plus en plus compétitive, les entreprises n’ont plus le choix et doivent adopter la culture de l’instantanéité.

Un nouveau rapport de force

Les recruteurs d’aujourd’hui sont dans une position inconfortable. Habitués à un contexte de chômage de masse qui leur permettait d’imposer leurs conditions, ils voient le rapport de force s’inverser au profit des candidats. Dans de nombreux secteurs en tension et en particulier dans des métiers de terrain, le manque de main d’œuvre devient un risque stratégique majeur. En 2018 déjà, une étude mondiale menée par Korn Ferry annonçait qu’une pénurie de main-d’œuvre pourrait entraîner un manque à gagner de plus de 8500 milliards de dollars avant 2030 si elle n’était pas prévenue efficacement par les entreprises. Force est de constater qu’elle ne l’a pas été.

Un chômage en baisse, et en particulier sur les métiers de terrain, où les besoins explosent alors que les populations de plus en plus éduquées se détournent de ce type d’emploi, ont contribué à accentuer ce déséquilibre. Et même l’intelligence artificielle, qui fait trembler certains secteurs, semble épargner cette population. Une étude récemment menée par l’Université de Pennsylvanie sur l’impact de ChatGPT a ainsi montré que les métiers les plus exposés au remplacement par l’IA ne sont pas les moins qualifiés mais au contraire ceux qui impliquent le traitement d’informations complexes : comptable, développeur ou encore rédacteur. A l’heure de la démocratisation des algorithmes, les métiers de terrain sont donc plus que jamais des métiers d’avenir !

Recruter en masse avec les méthodes des années 1990 n’est plus possible !

Dans ce nouveau contexte, comment s’étonner que tant d’entreprises peinent à attirer les candidats en conservant des processus de recrutement inchangés depuis plusieurs décennies ? A l’heure où la transformation digitale contribue à rendre toutes les interactions plus rapides et fluides, les échanges entre candidats et recruteurs apparaissent trop souvent comme des vestiges d’une époque révolue. Alors qu’un voyage à l’autre bout du monde, une location immobilière ou même un rendez-vous amoureux peuvent désormais être arrangés en quelques minutes, il devient de plus en plus irréaliste d’exiger des candidats d’attendre plusieurs jours voire plusieurs semaines avant un entretien ou de leur demander de rédiger de longues lettres de motivation pour exercer une fonction opérationnelle dans laquelle ils ont déjà une expérience réussie.

Adopter la culture de l’instantanéité devient une nécessité opérationnelle

Si elles veulent atteindre leurs objectifs de recrutement, la seule option pour les entreprises consiste donc à adopter elles aussi la culture de l’instantanéité qui gouverne tant d’autres domaines de nos vies. Une enquête menée par Seiza auprès de 740 personnes postulant à des postes non-cadres a ainsi montré que 82% des candidats mettent la rapidité du processus de recrutement dans le top 3 des critères pour accepter une offre d’emploi. Un chiffre qui atteint 88% pour la tranche d’âge de 25-30 ans. Cette exigence d’instantanéité n’est pas une simple question générationnelle : toutes tranches d’âge confondues, ce sont 60% des candidats qui se désintéressent d’une offre d’emploi s’ils n’ont pas de retour après une semaine.

Transformer les processus pour atteindre le recrutement en 24h

Pour résoudre ce décalage entre la temporalité du recrutement et les nouvelles attentes de leur cible, les entreprises doivent avoir un objectif : pouvoir recruter en 24 heures. Avec cet horizon, il s’agira pour elles de revoir en profondeur leurs processus de recrutement en se dotant d’outils leurs permettant de répondre en temps réel aux candidatures, organiser rapidement un entretien et mettre en place des procédures décisionnelles efficaces.

Une telle transformation est bien sûr guidée par la nécessité de faire face à la concurrence de certains grands groupes rodés au recrutement instantané et donc plus performants dans la course aux talents. Mais elle a en réalité une utilité plus large. Une entreprise qui recrute efficacement est également plus à même de fidéliser ses collaborateurs actuels et de satisfaire les exigences de ses clients. Adopter la culture de l’instantanéité n’est donc pas une simple question de ressources humaines mais bien un enjeu de performance majeur.

Tribune rédigée par Camille Cosnefroy , CEO de Seiza. 

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