Il a fallu attendre 74 minutes. Tout le stade trépignait d’impatience et espérait ce moment : un éclair de génie de Lionel Messi pour permettre au PSG de prendre définitivement l’ascendant sur Manchester City.
Le prodige argentin a fait exulter tous les fans du PSG, du football, et même quelques amateurs d’art. Quel premier but sous le maillot parisien ! Après avoir dribblé à grande vitesse la défense de Manchester City, Lionel Messi a glissé le ballon à Kylian Mbappé, qui le lui a magnifiquement remis, et l’Argentin a somptueusement envoyé la balle au fond des filets avec une frappe à l’entrée de la surface.
Le mouvement de Mbappé a forcé la défense des Citizens à reculer, créant ainsi un espace pour que Messi puisse s’exprimer et montrer toute sa maîtrise du jeu, comme lui seul sait le faire. Lionel Messi a fait du Lionel Messi. Tout autour de lui semblait passer à la vitesse supérieure : ses jambes virevoltantes, l’accélération mortelle, les passes rapides et finalement cette finition d’une beauté séduisante. La Pulga manipulait l’espace, les joueurs se déplaçaient autour de lui, les angles de passe étaient calculés à une vitesse phénoménale. Soudain, l’équipe de Manchester City, coincée dans le modèle Pep Guardiola (des passes, toujours des passes, et un énorme pressing), s’est retrouvée impuissante.
Et pourtant, pendant une grande partie de la rencontre, c’est le PSG qui a été dysfonctionnel et a manqué d’harmonie.
Dans un début de match lumineux et vif au Parc des Princes, les talents parisiens ont dominé les débats dès les premières minutes. Au milieu de terrain, Marco Verratti, de retour de blessure, a été le pivot de la transition du PSG. Il a échappé au pressing haut de Manchester City à deux reprises au cours des premiers échanges, ce que Chelsea n’avait pas réussi à faire pendant tout un match le week-end dernier en Premier League. À la huitième minute de jeu, le milieu défensif Idrissa Gueye, qui ne fait pourtant pas partie du trio offensif du PSG, a claqué le ballon à bout portant au fond des filets pour offrir à l’équipe de Mauricio Pochettino une entame de match sur les chapeaux de roue.
Comme l’on pouvait s’y attendre, City a vite remis le pied sur le ballon et a monopolisé le jeu. Le club anglais aurait pu égaliser avant la mi-temps, mais Bernardo Silva et Raheem Sterling ont touché à deux reprises et sur la même action la barre transversale.
Et Messi ? Chaque fois qu’il touchait le ballon, il y avait comme un crépitement dans l’air, un sentiment d’anticipation. Par moment, il s’est placé derrière la ligne offensive, mais il n’a jamais réussi à trouver parfaitement Neymar ou Mbappé. Même un joueur avec la qualité, l’habileté et l’expérience de Lionel Messi a besoin de temps, et d’une bonne condition physique, pour se fondre dans l’effectif.
Durant toute la rencontre, Mauricio Pochettino a demandé à son trio offensif de faire les efforts défensifs. Sur plusieurs actions, le PSG s’est retrouvé à défendre dans et autour de la surface avec sept hommes. Certes, jouer dans un bloc bas et guetter un contre est une tactique qui peut convenir au jeu parisien, mais dans n’importe quel système, Neymar, Mbappé et Messi devraient être la première ligne de défense. C’est ce que le football moderne exige.
Avec Messi, la classe individuelle l’emporte parfois sur les systèmes et les idées
C’est de cette manière que les Citizens sont devenus une équipe si redoutable au cours des dernières saisons, avec un plan de jeu bien défini. Lorsqu’il était encore l’entraîneur de Tottenham, c’est ce que Mauricio Pochettino voulait mettre en place. Il semble que le PSG ne joue pas comme son coach le souhaiterait, mais comment peut-il intégrer la MNM dans son plan de jeu préférentiel ? Après tout, laquelle des trois superstars va faire les efforts pour revenir défendre ? L’entraîneur parisien avait-il laissé à son trio offensif la liberté d’ignorer toute tâche défensive ?
Voilà la différence entre Manchester City et le PSG. La première équipe est construite autour de Pep Guardiola et de sa philosophie du football, la seconde autour des stars de l’effectif et de l’idée que le génie individuel peut surmonter tous les obstacles. Cette attitude fonctionne en Ligue 1, mais pas en Ligue des champions où le fait d’avoir trois joueurs passifs défensivement dès qu’ils n’ont pas le ballon semble être un luxe trop grand, et finalement fatal.
En seconde période, le PSG est resté étrangement décontenancé, comme s’il alignait deux équipes différentes sur le terrain : l’une s’acharnant à défendre une avance précieuse et l’autre à ne rien faire. Mais toutes ces considérations et préoccupations sont devenues futiles lorsque Lionel Messi a démontré toute sa force et tout son talent.
Le but de la Pulga à la 74e minute est très dur pour City, mais cette situation est en quelque sorte appropriée à l’ère désorientée et disloquée du football moderne où la classe individuelle l’emporte parfois sur les systèmes et les idées. L’ère Messi est résolument en marche à Paris.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Samindra Kundri
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