Le transporteur franco-néerlandais a posé les jalons, ce jeudi matin, d‘un partenariat avec la plate-forme Winding Tree pour « renforcer l’innovation dans l’industrie du voyage de la blockchain ». Une thématique « en vogue » et au sein de laquelle Air France-KLM espère faire office de précurseur même si certaines initiatives peu ou prou similaire ont déjà germé dans l’écosystème hexagonal.
Après des mois d’atermoiements et de crise de gouvernance, Air France-KLM a repris sa marche en avant. Doté d’un nouvel homme fort à sa tête, le canadien Benjamin Smith, la compagnie franco-néerlandaise est décidée à rattraper son retard dans bien des domaines et, pourquoi pas, faire office de précurseur sur des « thématiques novatrices », au premier rang desquelles la blockchain, bien connue des férus de cryptomonnaies. « Technologie de stockage et de transmission d’informations transparente, sécurisée, fonctionnant sans organe central de contrôle permettant de réaliser des transactions entre deux parties, via un registre informatique transparent et infalsifiable,», selon la définition (un peu) rapide, du communiqué de la compagnie aérienne, la blockchain a vocation à devenir un outil incontournable de plusieurs industries, et de celle du voyage en particulier. Fort de ce panorama, Air France-KLM a annoncé ce jeudi matin un partenariat avec la plateforme Winding Tree. Concrètement, arrimée à la puissance de feu de la compagnie, cette start-up proposera une offre de voyage plus avantageuse pour les clients et plus rentable pour les fournisseurs, en réduisant notamment le nombre d’intermédiaires.
Ainsi, grâce à la plateforme BtoB de Winding Tree, les utilisateurs, et en particuliers les entreprises et startups, bénéficieront d’un large éventail d’offres (vols, hôtels,…) et pourront proposer un voyage adapté et personnalisé aux besoins de leurs clients, selon les termes du communiqué. Objectif : supprimer les fameux « tiers de confiance », essence même de la technologie blockchain. « Via cette technologie, nous avons pour ambition de révolutionner les échanges dans l’industrie du voyage tant pour nos clients que pour les entreprises et start-up », abonde Sonia Barrière, Directrice générale adjointe Stratégie et Innovation d’Air France-KLM. Une manière d’améliorer l’expérience client grâce à l’apport non négligeable de la blockchain. Une nouvelle « strate » dans la politique d’innovation du groupe qui succède notamment aux développements orchestrés par Air France et sa filiale low-cost Transavia avait œuvré à la « mise sur orbite » de chatbots dédiés au service des clients (suivi des bagages enregistrés, ajout de bagages supplémentaires, aide à la réservation, etc). Si les modalités financières dudit partenariat n’ont pas filtré, Air France « soutiendra les développements technologiques de Winding Tree en testant la technologie et apportant son retour d’expériences au fur et à mesure du développement », selon les termes consacrés.
Vers un « rééquilibrage » du marché ?
Pour autant, si comme évoqué dans le communiqué, Air France-KLM souhaite monter en gamme dans ce domaine, d’autres initiatives similaires ont fleurit dans l’écosystème français. Ainsi, deux Français ont pris leur bâton de pèlerin et ont porté sur les fonts baptismaux un protocole destiné à contrecarrer l’hégémonie des plateformes de réservations en ligne type Booking et Expedia. Cornaqué par le tandem Vidal Chriqui, diplômé de l’Ecole des mines de Paris, et d’Hervé Hababou, entrepreneur et ingénieur informatique, BTU Protocol se définit comme le premier protocole de réservation décentralisé open source avec pour visée principale d’œuvrer à rééquilibrage du marché grâce, justement, à la technologie blockchain. Selon le rapport de la Commission européenne qui a planché sur le sujet, une (très) grande majorité des hôteliers est liée -doux euphémisme – à ces plateformes d’envergure internationale. Plateformes auxquelles ces professionnels du tourisme sont contraints de verser des commissions toujours plus élevées.
« Quelle que soit la plateforme sur laquelle on se trouve, on est tributaire du même acteur », appuyait Vidal Chriqui, interrogé par nos soins il y a quelques mois de cela. « Notre ambition est de mettre un terme à cette situation et créer les conditions d’un marché plus vertueux », confirmait le cofondateur de BTU Protocol, Hervé Hababou. Et de dérouler leur « plan de bataille » : « Booking est une plateforme qui recense à la fois les disponibilités des hôtels et qui gère également les utilisateurs. Notre objectif est de scinder ces deux ‘volets’ grâce à la blockchain qui va permettre ainsi de stocker les disponibilités des hôtels de manière moins opaque », appuie le président de BTU Protocol. Ainsi, « l’inventaire » pour ainsi dire les données, deviennent gratuites et accessibles au plus grand nombre. Ce qui signifie que tout un chacun dispose de toute latitude pour devenir, en quelque sorte, sa propre plateforme de réservation. Du simple blogueur « touche-à-tout » au développeur plus accompli. « Nous proposons, pour ce faire, un kit de disruption qui fait office de ‘pelle et de pioche’ qui va permettre à chacun de venir consommer cet inventaire. Il y en aura pour tous les niveaux. précise Vidal Chriqui. Un processus de démocratisation grandeur nature. Chez Air France-KLM ou plus « modestement » par petites touches, la blockchain se fait, peu à peu, une place au soleil.
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